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Demain, demain - BD tome 2 sur 2
EAN : 9782330120559
192 pages
Actes Sud - L'an 2 (15/05/2019)
3.9/5   20 notes
Résumé :
Dans Demain, demain, publié en 2012, Laurent Maffre reconstituait, sous la forme d’une fiction documentaire, le quotidien d’une famille d’immigrés algériens, les Saïfi, installés dans le vaste bidonville de La Folie, dans les années 60. Situé à Nanterre, on y maintenait à l’écart de la société, des dizaines de milliers de personnes, travailleurs, ouvriers, venus prêter main forte aux usines et chantiers de constructions français, quittant leur pays pour un mirage, ... >Voir plus
Que lire après Demain, demain, tome 2 : Gennevilliers cité de transit 1973Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Trente Glorieuses : « période de forte croissance économique et d'amélioration des conditions de vie qu’ont connue la grande majorité des pays développés entre 1946 et 1975. »
Pas si glorieuses que ça, ces années. Pas pour tout le monde, en tout cas.
Qui a reconstruit notre beau pays détruit par la guerre, qui a travaillé dans nos usines pour que tous les Français puissent posséder voiture, télé, machine à laver, etc. ? Qui a construit nos logements, nos routes ?
Beaucoup d'immigrés, arrivés essentiellement du sud de l'Europe et du Maghreb. Toujours bienvenus pour les emplois ingrats (usine, bâtiment ou mine), ils ne sont pas accueillis dignement pour autant.

Après le bidonville de Nanterre décrit dans le premier album de cette série, on découvre ici la 'cité de transit' de Gennevilliers en 1973, dont les conditions sanitaires sont à peine meilleures. Une espèce de bidonville amélioré, éloigné des commerces et coincé entre des travaux d'aménagements routiers et ferroviaires, surveillé par un fonctionnaire zélé et raciste qui abuse de son pouvoir.
On voit les femmes se débrouiller avec les moyens du bord pour faire vivre la famille, et les hommes trimer à l'usine, soumis à des cadences infernales, en proie à la méfiance et à l'hostilité de certains de leurs collègues OS français.
Les parents espèrent que la génération suivante s'en sortira mieux, aura accès aux études, s'intégrera...

Après ces deux premiers albums riches et complets, j'espère que Laurent Maffre va poursuivre cette série instructive. Pourquoi pas jusqu'à l'état actuel des "cités" ou de "l'accueil" des étrangers ?

• Merci à Babelio et à Actes Sud BD.

>> https://www.youtube.com/watch?v=ME-tXNEQf5E
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Tout d'abord je remercie les éditions Actes Sud BD et Babelio pour cet ouvrage qui m'a été offert dans le cadre d'une opération masse critique.
C'est un nouvel album de la série Demain demain, titre prometteur de Laurent Maffre qui sonne comme l'espoir d'un avenir meilleur pour une famille algérienne émigrée au début des années 60 en région parisienne.
Dans le tome 1 on avait laissé Soraya, Kader et leur deux enfants Samia et Ali le jour de leur emménagement, non pas en HLM, mais dans une cité de transit à Gennevilliers qu'ils ont enfin réussit à avoir grâce à un gros bakchich. La perte de toutes leurs économies était la seule possibilité pour sortir du bidonville insalubre de Nanterre. Même s'ils sont encore mal logés ils ont du chauffage et de la lumière.
Le tome 2 commence par l'enterrement de leur ami garagiste du bidonville qui s'est suicidé quand il a appris qu'il était exproprié. Nous sommes dans les années 70 et c'est la période de grands travaux d'aménagement urbains.
Ce sont les femmes de la cité qui suivent les travaux qui se déroulent sous leurs yeux dans le bruit et la poussière car elles restent à la maison, loin de tout et soucieuses d'avoir une vie plus facile matériellement. Ce qu'elles aimeraient c'est un raccourci pour éviter d'avoir à faire des kilomètres pour faire des courses. Car les familles vivent cloîtrées dans des espaces urbains périphériques, surveillées par un nervi raciste. Il peut faire expulser du jour au lendemain les personnes qui vivent dans ces cités de transit qui devaient être provisoires mais qui durent.
Les enfants ont grandi et on voit Ali jeune garçon avec sa bande de copains turbulents et Kader à l'usine. le travail sur la chaine automobile est dur, avec des cadences qui augmentent tout le temps et des accidents qui se multiplient. Mais quand il veut débrayer avec ses camarades Kader est menacé de perdre son emploi et donc son logement.
Alors que leurs parents subissent sans rien dire, les jeunes n'ont pas l'intention de se laisser faire. Ils veulent trouver leur place, un métier et un minimum de respect faute de reconnaissance.
Alors quand Ali va zoner au quartier des Halles à Paris avec son copain et qu'ils tombent sur le tournage du film "Touche pas à la femme blanche" de Marco Ferreri, une passion nait. Il faut dire que c'est un film passionnant mais on comprend bien que les projets d'Ali ne correspondent pas aux désirs de ses parents qui se sacrifient pour qu'il fasse des études.
Au final, même si je trouve qu'il est moins bien construit que le premier album de cette série, « Demain, demain : Gennevilliers cité de transit 1973 » est un témoignage important sur les conditions subies et la prise de conscience de la jeune génération qui n'a pas dit son dernier mot.


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Gennevilliers 1973.
Laurent Maffre fait un travail de mémoire qui s'apparente à un devoir de mémoire.
Dans le dénuement des cités de transit, des familles ont vécu un système de mise à l'écart, d'exclusion, d'invisibilité.
C'est l'humiliation des hommes à l'usine, le quotidien des femmes dans la cité qui n'est qu'un vaste chantier, un environnement qui ne veut pas des enfants.
De toute façon, il n'y a que des arabes dans la cité de transit 51.
Sauf le gardien qui est français.
La communauté est respectueuse à l'excès du pays d'accueil, la France.
Mais les Français méprisent cette première vague d'immigration algérienne, servile, discrète, besogneuse.
Dans l'abandon, la communauté s'organise, retrouve des règles et partage une culture commune.
La vie est toujours la plus forte.
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Début des années 70 à Gennevilliers, mais aussi dans d'autres endroits, des cités de transit sont construites pour accueillir la population immigrée qui vient d'être chassée des bidonvilles. Mais on n'est pas loin de la vie précédente, la peur et les restrictions de liberté en plus. L'auteur nous donne ici un aperçu de la condition de ces humains mais aussi de la condition ouvrière soumise à toujours plus de cadences. le retour à une société où l'Homme n'est plus que l'engrenage d'une usine, interchangeable à volonté si cassé ou abîmé.
Une BD nécessaire qui restitue avec justesse la vie de ces pauvres gens qui ne cherchaient qu'à améliorer la vie de leurs enfants.
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Dans le tome 1 de Demain, demain, publié en 2012, Laurent Maffre racontait le quotidien des Saïfi, une famille d'immigrés algériens, installés dans le vaste bidonville de la Folie, à Nanterre, dans les années 60. Ce tome 2 commence en 1973, le bidonville a été rasé et les familles ont été relogées dans des cités de transit…
La famille Saïfi a été installée rue du Port à Gennevilliers, dans un no man's land situé loin de la ville, proche de l'autoroute et de chantiers de constructions. La cité de transit est clôturée, surveillée par un gardien raciste qui peut faire expulser du jour au lendemain les occupants de baraquements insalubres. Kader et sa femme espéraient rapidement pouvoir enfin habiter dans un vrai appartement. Et pourtant, ce qui devait être provisoire dure…
Kader travaille à l'usine, sur une chaine automobile. C'est dur, les cadences augmentent tout le temps et des accidents se multiplient. Et si Kader voudrait faire la grève avec ses camarades, il est menacé de perdre son emploi et donc son logement.
Les enfants ont grandi, Ali a une bande de copains inventifs et turbulents, ils vont parfois zoner à Paris, c'est là, qu'Ali assiste au tournage d'un film et s'imagine un avenir.
C'est un témoignage important sur cette époque et les conditions de vie subies par ces immigrés dont la France avait besoin pour faire tourner son économie. Déjà les parents et les enfants ont des comportements différents, les parents subissent et acceptent ses conditions difficiles, au contraire, les enfants n'acceptent pas ce traitement et cette injustice, ils comptent bien ne pas se laisser faire en trouvant leur place et un avenir…
Lien : https://aproposdelivres.word..
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critiques presse (1)
ActuaBD
23 janvier 2020
Seconde partie de la superbe saga réalisée par Laurent Maffre, cet album revient sur les conditions sociales (logement, travail, relationnelles) de la première et seconde génération d'immigrés algériens. Un récit aussi sensible qu'instructif, une excellente sélection du FIBD.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
[ fin des années 60 ]
La cité de transit* située au 51, route principale du Port à Gennevilliers est gérée par la Cetrafa (Centres de Transit Familiaux) et la Préfecture. Plus de 150 familles étrangères, maghrébines en majorité, mais aussi portugaises, espagnoles et yougoslaves, y résident. Sa construction en 1966 sur des terrains appartenant à la Préfecture s'est faite au mépris de l'avis d'insalubrité des lieux, pris par la mairie de Gennevilliers.
Les baraquements en préfabriqué sont situés dans une enclave inondable en cas de crue de la Seine. Ils sont bordés au nord par le port, à l'ouest par les échangeurs routiers, à l'est par la ligne de chemin de fer et au sud par le chantier de la future autoroute. Au-dessus des logements passent des lignes à haute-tension. Les premiers commerces, ceux d'Asnières et de Colombes, sont à trente minutes de marche.

[ * solution transitoire : après les bidonvilles, avant les HLM ]
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Dans cette société, si t'acceptes la fatalité, alors t'es foutu!
Regarde ce que nos parents encaissent à force de pas vouloir faire de vagues.
Ils sont pris dans leurs contradictions, leur corps en France, leur tête en Algérie.
Mais nous on n'est pas de la même génération.
Notre place est ici. Faut la prendre, faut pas attendre qu'on nous la donne.
C'est pas une question de faire des études, de bosser à l'usine ou de porter un costume. C'est dans la tête.
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Une école maternelle et élémentaire est construite au cœur de la cité de transit. Seuls les enfants immigrés y sont inscrits, accentuent de fait la ségrégation sociale.
Les enseignants tentent de pallier les retards scolaires, mais ils se heurtent au manque récurrent de moyens.
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Les habitants de la cité sont logés à titre provisoire et momentané. Ils ne sont pas titulaires d'un titre locatif mais payent une indemnité pour le compte de la Cetrafa. Le montant est identique à ce qu'ils payeraient pour un appartement équivalent en HLM. Officiellement, le relogement en habitat définitif ne saurait tarder. Pour les familles, la seule solution reste l'attente.
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Je ne vais pas passer mon temps à m'excuser d'être ici.
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