Un inextricable fouillis de 600 pages, bande dessinée totalement déstructurée, portraits en pagaille, pour nous raconter une banlieue imaginaire, totalement délirante.
Chaque illustration est un univers onirique à elle seule. On voyage au gré des vents, de l'eau, que le trait à la plume met en évidence, c'est aérien, liquide, on est shooté aux effluves de son encre. Magnifique et magique et on ressort de cette aventure complètement enivré, on plane réellement. Guirlanda, la plus douce des drogues...
On passe de l'épique rocambolesque façon Tintin, au roman historique avec les rencontres de Gandhi, Alexandra David Neel... au plaisirs de l'exotisme, à la réflexion religieuse et philosophique jusqu'à l'histoire romantique et sensuelle.
Sur plus de quatre cents pages, les deux auteurs, aussi complices dans la vie que dans la création, réussissent à sortir du cliché de la danseuse à la ceinture en bananes.
Page après page, l'auteur nous invite à suivre au quotidien Lucille et Arthur, deux adolescents pour qui la vie n'est ni facile, ni douce. C'est avec justesse, émotion et pudeur qu'il va faire de nous des témoins, jamais des voyeurs, de ces deux vies chahutées.
J'avoue, c'est une intégrale, mais qui prend tout son sens quand on assemble les morceaux. Une variation déjantée et totalement trash, sur le thème de La planète des singes.