Merci aux éditions Payot ainsi qu'à l'auteur, Adeline Grais-Cernea pour le concours auquel j'ai pu participer et remporter le livre !
Il est de notoriété publique que l'ignorance est pire que tout. À force de faire comme si elle n'existait pas, on finit par lui donner l'envie de montrer et prouver son existence. L'angoisse est un peu comme ça. Au début, on cherche à ignorer ce qui nous arrive, car au final, "ça va passer". Jusqu'à ce qu'on soit empêtré avec elle dans une situation que l'on pense inextricable.
Ce livre n'est pas qu'un livre, mais un soutien, un coup de pouce, un bienfait et un coup de pied dans la fourmilière de la "normalité". Ceux qui n'ont pas connu la réalité de la crise d'angoisse ne peuvent en imaginer l'intensité, la brusquerie, la destruction dont elle est capable. L'angoisse, une fois qu'elle s'est accroché à vous s'immisce au plus profond de votre être et voilà qu'elle détruit progressivement chaque parcelle de votre existence. Notre vie se vie en pause, le cerveau a besoin de se déconnecter d'une réalité qu'il essaye de contenir. Oui il y a du paradoxe la dedans.
Adeline Grais-Cernea a utilisé le ton qu'il fallait pour aborder l'angoisse et les méfaits sur la vie intime, sociale, professionnelle : de l'humour souvent acide, de l'auto dérision avec une pointe de moquerie, de la bienveillance surtout avec beaucoup d'empathie. Elle n'est pas une éminente psychiatre ou psychanalyste. Ces derniers étudient les phases et les traitements, elle, a vécu ces crises. C'est sans doute cela qui renforce son récit. C'est aussi cela qui la rend si proche du lecteur : un langage simple et vif.
En personnalisant l'Angoisse, en lui donnant une identité, l'auteur la renforce dans son existence, lui donne sa place, celle qui est en trop. En même temps, lui donner une identité, c'est une façon de se soigner, lui dire au revoir, espérer ne jamais la revoir.
La façon de sortir de l'angoisse peut être différente selon les personnes, car encore une fois et pour rejoindre l'auteur, elle s'exprime de différentes façons. Ce qui est difficile, c'est de ne pas se sentir "bête" parce qu'au fond, on se dit que "ce n'est pas si grave, ça va passer", jusqu'à ce qu'il soit trop tard et qu'on finisse par sombrer.
Trouver un moyen de lutter contre ses angoisses est tout aussi compliqué que d'en parler. Car la réalité, quoi qu'on en dise, c'est qu'il n'y a pas toujours une écoute active, même des professionnels de santé. Parfois, l'aide psycho-thérapeutique ne suffit pas, et il faut l'aide de médicament. Mais la solution pour l'un, ne l'est pas forcément pour l'autre. Et doucement, on avance, on trébuche encore, mais on se relève avec plus de facilité, jusqu'à finir par marcher sans tomber... Même si parfois, on tremble et on tangue.
En bref :
Un témoignage nécessaire, car l'angoisse, la vraie qui vous prend les tripes et commande à votre vie, elle mérite d'être reconnue pour que ceux qui en ont besoin, trouvent de l'aide. Merci Adeline Grais-Cernea !
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Peut aider la famille ou les amis à comprendre une personne angoissé, mais pour une personne angoissé, il ni a pas beaucoup de conseil pour les aider a surmonter leur angoisses
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C'est le week-end. Le moment où, durant deux jours consécutifs, les autorités déclarent avoir conscience qu'il faut que le peuple prenne un peu de repos, et qu'il doit récupérer.
"Je n'arrive pas à comprendre si tu es physique ou mentale. J'aimerais savoir si un médicament sera un jour à même de te faire la misère que tu mérites jusqu'à ce que tu ressembles enfin à la tache que tu es."
"Comme au Scrabble quand on est coincé : on demande à remplacer toutes ses lettres. En changeant de A à Z, j'allais peut-être me retrouver, "me sauver" ! "