Mesdames et messieurs les lecteurs, , je viens de lire le dernier témoignage dans cette inextricable affaire et les plaidoiries des différentes parties.
4 jours de débats intenses durant lesquels j'ai pris un certain plaisir à entendre la partie civile portant la voix de la victime : Véra. Cette jeune femme de 38 ans, libre, libertine, mystérieuse et complexe comme un labyrinthe ou les hommes se perdent ; sauvagement assassinée le 29 Juin 2006 et pour laquelle sa mère demande à la cour de condamner celui qui a commis cet acte.
Vous le savez, mesdames et messieurs, les jurés ont pour rôle de juger un homme pendant cette séance d'Assises. Dans notre affaire, il s'agit de Charles-André qui comparait devant nous pour meurtre. Cet homme est présenté comme quelqu'un de distant, hautain, mais apportant une certaine stabilité à la victime. À la vue des preuves rapportées, les jurés doivent délibérer qui de l'accusé ou des autres protagonistes de cette affaire, est coupable de ce crime passionnel : est-ce Friedrich, l'amant romantique ? Aymeric, l'amant fougueux ? Stephan, l'amour de jeunesse ? ou Charles-André, l'amant historique ?
Les jurés doivent ainsi se poser une question essentielle pour juger cet homme : quelle est leur intime conviction ? A l'issue de leur réflexion, ils devront désigner celui qui a donné la mort à Véra. Pour cela, aucun doute ne doit subsister, seule la vérité et leur objectivité doivent guider ce choix.
Et, à ce stade, des doutes nous en avons…Cette affaire criminelle est d'une rare complexité…
Alors, en mon âme et conscience, c'est mon devoir de vous demander de lire ce roman de
Juliette Aknin, avec la plus grande attention. Il convient en effet d'aider ces jurés à prendre la bonne décision et, surtout, déterminer si l'auteur ne nous a pas manipulé pour nous faire douter tout au long de notre lecture. En effet,
Juliette Aknin, primo-romancière, est une ancienne avocate au barreau de Paris et maîtrise l'art du réquisitoire. A-t-elle, par un effet de manche, su nous manipuler au fil des pages pour insinuer le doute dans cette affaire ou a-t-elle, par sa plume, réussi à retranscrire ce cas de conscience que chaque juré d'Assises doit ressentir quand il participe à un procès ?
A vous de juger !