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EAN : 9782843377693
205 pages
Anne Carrière (04/06/2015)
3.57/5   7 notes
Résumé :
En 1985, Bernard Hinault remporte son cinquième et dernier Tour de France. Trente ans plus tard, aucun Français n’a réussi à regagner l’épreuve mythique de juillet. Comment prévoir une telle déveine dans le pays qui inventa la course la plus importante de toute l’histoire, celle qui façonna la légende des « Forçats de la route » ?
Il y a trente ans, Jean-Emmanuel Ducoin, qui n’est pas encore journaliste, suit la Grande Boucle en touriste, avec son grand-père,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Etant fan du Tour de France, ce livre m'a évidemment fait de l'oeil dans la dernière masse critique de Babelio. J'ai donc eu la chance de le recevoir. La 4ème de couv me tentait bien. En effet, j'ai commencé à suivre le Tour à la fin des années 90, je n'ai donc pas connu les années Hinault. J'espérais donc que ce livre me permettrait d'en apprendre un peu plus sur la grande boucle. L'autre sujet traité : la gauche au pouvoir, le socialisme des années 80 me tentait également. Alors oui, j'étais prête à embarquer avec l'auteur et son grand-père dans la Simca 1000.

J'avoue que j'ai été déroutée par l'écriture de l'auteur. Peut-être parce que je m'attendais à un pur roman, alors qu'on est plus dans un "récit d'observations". le fait que Jean-Emmanuel DUCOIN soit journaliste ne m'étonne pas. du coup, j'étais toujours en équilibre précaire, sans savoir de quelque côté l'auteur m'entrainait : dans le côté romancé avec ce grand-père qui pousse sa simca au bout du bout, ou dans le récit d'anecdotes "cyclistiques" ou politiques (chaque chapitre se terminant d'ailleurs par des extraits d'articles de presse ou de livres). L'auteur m'a aussi un peu perdu avec tous ses questionnements philosophiques.

Malgré cela, j'ai lu ce livre rapidement, essentiellement parce que les sujets évoqués m'intéressaient. Oui, j'ai appris à connaitre un peu mieux le cyclisme des années 80 et Bernard Hinault (même si je me demande si l'auteur est 100% objectif. L'est-on vraiment lorsqu'on est passionné ?). Et même si on parle plus de cyclisme que de politique, j'ai apprécié les passages sur le socialisme et ces ouvriers se demandant si le pays était vraiment gouverné par la gauche avec toutes ces fermetures d'usines (finalement on n'est pas si éloigné de ce qu'on vit aujourd'hui, non ?).
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Comme pour chaque Masse Critique, j'ai oublié (ou pas eu envie, c'est selon) de me lever mais comme je trouve toujours mon compte dans les "abandonnés", je ne m'inquiète pas. Ici, un livre sur Bernard Hinault et son époque. J'avoue ne pas être fan de cyclisme mais en bonne Belge, le vélo est pour moi fort commun et mon père m'a tellement fait subir d'étapes du Tour que c'est un domaine qui me parle. De plus, le livre avait l'ambition de parler d'une époque pas non seulement sportive pas sociale aussi. Bref, le pendant franco-cycliste du belgo-footeux Wilmots.
Malheureusement l'auteur m'a perdue en chemin (par acquis de conscience j'ai fini, je le jure). Il est fan, essaye de le prouver tout en se voulant objectif mais fait preuve de un brin de mauvaise foi face aux autres monstres sacrés. Il ne veut pas faire de bio mais n'a pas vraiment côtoyé Hinault donc reste dans l'anecdotique et l'analyse psycho un peu fumeuse. Pour le sport, comme pour le social, le texte fleure bon le c'était mieux avant (même le dopage, c'était mieux avant, sisisisi) et le grand-père -qui pourtant devait sans doute avoir beaucoup plus à dire- se résume à un vieux râleur monomaniaque du Tour et de l'industrie automobile. Les parallèles sociaux autour de cette idée -qui m'a toujours paru saugrenue- de Repuplique de Tour sont un peu poussifs et manquaient, selon moi de fonds. Peut-être l'auteur aurait-il pu mieux exploiter les articles de presse et donner plus de corps à son propos trop illustratif.
Au final, ce livre est à réserver aux vrais mordus de cyclisme de préférence ayant au moins quarante ans.
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Encore quelques jours avant le départ de la 102ème édition du Tour de France pour profiter de ce récit qui nous plonge dans le Tour 1985. Année charnière probablement dans la fabuleuse histoire de cette institution, de cette "République de Juillet", de cette communion du peuple de France avec son pays, de la vénération des "forçats de la route".

Bernard Hinault est un champion. Sur ce point aucun doute. Un personnage, au-delà du microcosme sportif, qui est entré dans l'imaginaire populaire. Un héros.

Nous sommes ici l'année de sa cinquième victoire. Il va entrer dans la légende en égalant Anquetil et Mercks. Mais déjà le Tour est entré dans l'ère moderne, depuis que le capitalisme s'en est saisi. le professionnalisme, la "préparation physique", le "suivi médical", tout cela va irriguer peu à peu le sport vécu désormais comme un investissement financier. Une équipe c'est une entreprise.

Pourtant dans ce Tour 1985, il ne parait pas si lointain le temps des romantiques, qu'ils soient sur la route ou parmi les suiveurs (et là on ne peut s'empêcher de penser à Antoine Blondin et à la verve journalistique de la presse écrite). Ce Tour sera le dernier de l'ancien monde. Les droits télévisuels ont pris le dessus, aux textes se sont substituées les images, à l'instinct s'est substituée la stratégie, à l'improvisation, le plan d'action....

Mais 1985 c'est aussi le moment où la "France de gauche" avale les couleuvres. Après avoir renoncé à changer le capitalisme, elle s'en accommode.

Finalement, le Tour de France reste un marqueur de la société française. Tous deux entretiennent des rapports ambigus faits d'une part de tendresse profonde issue directement de l'âme de la nation et d'une part d'aversion suspecte issue des dérives nauséabondes de la "professionnalisation" à outrance.

Le récit de Jean-Emmanuel Decoin, à partir des souvenirs familiaux, nous emmène, au détour des étapes, des routes, des villes, dans cette réflexion sur le monde d'aujourd'hui.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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1985, il y a plus de 30 ans, la gauche était au pouvoir et fracassait ses promesses sur l'autel de la réalité économique. Bernard Hinault remportait son cinquième et dernier Tour de France qui allait ouvrir une longue période de disette pour les coureurs français. C'est dans ce contexte que Jean-Emmanuel Ducoin, alors adolescent, suit en touriste le Tour de France 1985 avec son grand père dans une Simca 1000. Un grand-père avec lequel il n'a que deux passions communes : l'histoire du socialisme et Bernard Hinault.
Ce road trip sur les routes de France est l'occasion d'un formidable voyage à la recherche du cyclisme perdu. Un âge d'or pour le cyclisme mais déjà l'amorce d'une ère économique délicate pour la France avec notamment les difficultés de la sidérurgie et de Manufrance.

Empreint de mélancolie, Jean-Emmanuel Ducoin jette un regard nostalgique sur sa passion tout en restant lucide sur le dopage et le cyclisme d'aujourd'hui qu'il doit “défendre autant que critiquer”.
Multipliant les allers-retours entre 1985 et les temps présents, l'auteur convoque des figures emblématiques du cyclisme : Cyrille Guimard, Pierre Chany, Emile Besson, Antoine Blondin,... et bien évidemment Bernard Hinault, figure tutélaire de ce récit, qui apparaît comme un demi dieu qui écrasait voire humiliait ses adversaires à la pédale.

Dans un mélange des genres à la croisée de l'autobiographie, du roman et du journalisme, Jean-Emmanuel Ducoin se montre un talentueux conteur, livrant des souvenirs émouvants qui mettent en exergue la part de rêve que revêt le cyclisme d'antan, une part de rêve qui s'étiole dans les temps présents mais qui ne disparaît jamais car elle prend naissance dans le creuset des passions sportives : l'enfance.
Lien : http://lecafesport.blogspot...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Naissance d'une légende:

1980, un 24 avril. La neige tombe au départ du Liège-Bastogne-Liège, la reine de classiques, qu'il a déjà dominé trois plus tôt. Pas moins de 110 coureurs sur 174, abandonnent durant les deux premières heures. Après le ravitaillement, Hinault se place en tête du peloton, impose un rythme fou. Et il s'échappe. seul. Absurdement seul. Désespérément seul au monde. Il rallie l'arrivée après une échappée de 80 kilomètres et plus de neuf minutes d'avance sur Hennie Kuiper. Seuls 21 coureurs terminent. Ses adversaires, humiliés pour des générations à venir, assistent à sa chevauchée... devant la télévision. Le Breton en gardera une phalange gelée pour toujours. Qu'il montre, inerte et figée, de temps en temps, comme un trophée, seulement à ceux qui le méritent.p.84
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L'amour du Tour m'offrait un beau baptême de la douleur. Et cette douleur, pleine d'angoisse et de transcendance, m'obligerait tôt ou tard à accepter les contradictions d'une passion sans mesure, que je devrais défendre autant que critiquer.
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Et les Bretons aiment cet état d'esprit. Pour eux, le vélo est roi et les cyclistes sont encore des demi-dieux. Sur ces terres, on respire le cyclisme, pas une famille qui ne compte au moins un coureur.
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La vie des champions d'exception est un rêve dont on ne se réveille que mort
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Ce bonheur était devant moi, un soir de juillet 1985. Et avec lui, déjà, la tristesse du bonheur.
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