" Un pour tous, tous pour un "…
Les conneries qui reste du temps où on était obligé d'aller au bahut...
Pas sûr qu'on est tous compris de la même façon...
Regardez les trois là, avec leur sourire à la con posé sur leur tronche. Ils ont bien préparé leur coup tiens... Enfin, leur coup, leurs coups plutôt...
5...4... 3... 2... 1... Et c'crétin d'Marko qui jette une demi-douzaine de calibre sur la table pour fêter la nouvelle année... Et les deux autres qui regardent ma tronche. Celle du mec qui vient de comprendre qu'on allait l'entraîner dans une sale embrouille...
Et Medhi et Vato, les deux autres enfoirés qui sont là à changer de fringues comme si ils faisaient pas ça pour la première fois...
… Mais c'est vrai qu'ils font pas ça pour la première fois en plus !!
Marko, je comprends, il à toujours été une espèce de salopard que tout le monde admire tout en ayant les foies d'être le suivant dans sa ligne de mire... Sa ligne de mire, putain, si j'avais su...
Et Medhi ! Medhi Falzard à cause de ses futals à la con, il suit le mouvement alors qu'on l'a toujours connu que pour les petites magouilles dans le quartier.
Et puis surtout, y'a Vato. Faut croire que la boxe et l'amour de parents adoptifs, ça calme pas un mec...
Donc on est le 1er janvier et avec mes trois potes d'enfance, moi, Karnal, j'vais monter sur un braquage au fourgon blindé pour la première fois... Alors que eux, si on les écoute, c'est pas la première...
Depuis que Marko m'a réveillé ce matin en me collant un gun dans la bouche, je sens que l'année risque de mal commencer... : " Un pour tous " pour les galères... Et " tous pour un " pour s'en sortir ?... Pas sûr...
" Bienvenu dans mon monde, entre images et mots.
Ici, le bruit des balles grondent,
les pluies se mêlent aux larmes,
Mais la prose aura toujours le
Pouvoir de guérir les maux "
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Hamid Jemaï -
Cette dédicace a presque troué la couverture de l'album... Ecrite par le scénariste dont j'ai fait la rencontre...
Adaptation de son roman "
Dans la peau d'un Youv ", cet album n'est, a priori, pas le genre qui entre dans mes choix. Pur produit de la campagne du Sud-Ouest, les écrits " made in banlieue " ne m'attirent pas d'habitude.
Mais parfois la curiosité est plus forte : J'ai ouvert par politesse, j'avoue. J'en parle ici par conviction. Ce n'est pas l'histoire de quatre gamins désoeuvrés de ces zones sur laquelle l'actualité braque toujours ses lumières pour de mauvaises raisons. C'est l'histoire de quatre ados qui deviennent des adultes, avec les seules... armes qu'ils pensent être en droit d'utiliser pour briser leur condition...
Le travail graphique n'est pas totalement indifférent à mon immersion. Un rendu noir et blanc. le noir des passe-montagnes et des armes. le blanc de la neige et du fourgon... Et des rêves que conserve encore Karnal au bord du précipice où le conduise ses meilleurs potes...