Akira Mizubayashi nous livre dans cet ouvrage ses réflexions sur différents su-jets à partir du thème du bain japonais qui est à la fois un moment d'intimité au sein de chaque famille, mais aussi l'expression profonde d'un rite ancestral de la société japonaise. Il évoque ainsi avec une grande sensibilité et beaucoup de délicatesse les moments privilégiés qu'il a connus avec son père, son frère et plus tard son épouse française.
Ceci constitue le point de départ à partir duquel, il va développer son désir de s'extraire de sa culture nippone pour aller vers la langue française, qui est pour lui, celle des Philosophes des Lumières et plus particulièrement de
Jean-Jacques Rousseau dont le Contrat Social constitue à ses yeux, un acte fondateur de la Démocratie, par l'adhésion librement consentie de chacun à la collectivité.
Il oppose à ce modèle celui de la société japonaise, où les rapports sont « verticaux » s'inscrivant dans une relation dominants-dominés avec au sommet de celle-ci la figure déifiée de l'empereur.
Épris de musique classique et particulièrement des opéras de Mozart, il décrit avec subtilité les rapports qui existent entre une société et la musique qui en est l'expression, évoquant la place de chaque musicien dans un orchestre, qui con-court à l'harmonie générale.
Ce livre est l'oeuvre d'un homme très érudit certes, mais qui sait allier raison et sentiments, et dont la sensibilité affleure dans chacune de ses démonstrations.
Il livre un témoignage très intéressant sur le Japon actuel, en le rendant d'autant plus proche pour nous que son auteur maîtrise parfaitement la langue française, en connait les subtilités, et possède une double culture, ce qui lui fait dire que si le japonais est sa langue ‘'maternelle'', le français est désormais sa langue ‘'paternelle''.
Une double culture qui le place à égale distance de chacune de ces deux sociétés, qu'il observe avec beaucoup de justesse.