Lorsqu’on se demande qui est l’ego qui pense, tout ce qui concernait la personne historique et vivante est suspendu par le doute cartésien ou par la négativité de la pensée, de telle sorte que l’ego surgit de rien, déchargé de son passé, ses liens, ses habitudes. C’est cette dissociation que l’on pourrait appeler métaphysique, comme si la question Qui suis-je ? appelait une autre réponse que celle de mon état civil. La première personne n’est pas égologique, mais dialogique. Elle tire son sens du fait que l’acte de parole dispose par lui-même les interlocuteurs les uns par rapport aux autres.
Vincent Descombes – Les embarras de l'identité
La Suite dans les idées, France Culture, 02.02.2013
Intervenant : Vincent Descombes, directeur d'Etudes à l'EHESS, spécialiste de la philosophie du langage
« Vincent Descombes poursuit ses réflexions sur la nature du sujet aujourd’hui. Posant la questionde l’identité, il découvre une véritable énigme lexicale : "Qui suis-je ?", "Qui sommes nous ?", ce sont là ce qu’on appelle précisément une "question d’identité". »
Source : https://www.franceculture.fr/emission...
Vincent Descombes, Les embarras de l'identité, NRF Gallimard, 2013.
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