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EAN : 9782872931637
280 pages
SATAS - Le Germe (01/01/2017)
3/5   1 notes
Résumé :
Cet ouvrage est le résultat de quinze années de correspondance entre deux médecins gastro-entérologue et psychiatre, tous deux hypnothérapeutes autour de la question du changement, à partir d’une expérience clinique dans le domaine des addictions et en psychothérapie. A travers ces courriers, le lecteur peut saisir leur différence de style, d’approche, de formation et d’exercice. Ils nous font part de leurs expériences, de leurs réflexions, de leurs croyances, de le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un bon livre, simplement un bon livre. Ses deux auteurs sont de belles personnes humanistes, humaines dont l'expérience est fort riche et valorisable. Beaucoup de sous-thématiques à l'addiction (essentiellement l'alcoolisme) sont abordées, et leur abord me plaît à moi qui suis un professionnel de la profession et même un professionnel de l'addiction (essentiellement l'alcoolisme). Ceci dit ils ne m'apprennent pas grand chose non plus, c'est là ma principale restriction-déception... Hormis quelques idees qu'ils me remettent en tête...

Pourquoi cette publication ?

"... pour ma part, ce qui a motivé l'idée d'une nouvelle publication de notre correspondance, c'est la nécessité impérieuse de transmettre le fruit de l'expérience, répondre au devoir que je ressens de passer le témoin, de faire profiter ceux qui le souhaitent de ce que j'ai découvert et développé, avec ce que tu as découvert, réfléchi et développé. Je n'aurais jamais ressenti cette nécessité dans nos allers et retours." JPB

"Pour moi, ce travail de réflexion à deux voix, au fil de nos réflexions et de nos rencontres, sans autre logique que celle de la vie a été une source de joie à chacun de nos échanges. Joie née du sentiment d'une très grande liberté. J'imagine que c'est d'abord cela que la publication de la suite de notre correspondance peut tenter de transmettre. Bien loin d''un manuel sérieux et exhaustif, ou d'un livre de recettes pour aller mieux, j'aime l'idée d'inviter des lecteurs inconnus sur notre chemin d'écolier." NH

L'abord thérapeutique et l'abord théorique ou inspirant sont multiples : de la thérapie analytique aux thérapies solutionnistes, de Nietzsche à Freud, en passant par certaines culturelles africaines ou étrangères (j'ai bien apprécié l'idée de l'amulette, à découvrir)...

C'est un vrai point fort : réconcilier Nietzsche et Onfray avec Freud? Comme quoi toutes les sources de réflexions peuvent se trouver un sens en quelqu'un et cela sans compromission ou contradictions inconciliables ! Oui, vrai point fort chez ces deux auteurs.

Ce livre est pour moi inégal...: j'ai trouvé bizarre ceci : au plus les auteurs disent avoir mis du temps pour écrire leur lettre car ils estiment le contenu qu'ils veulent faire passer de grande importance pour eux et plus je trouve ça peu intéressant, pas incarné, froid, distant, voire nul.
Et plus Nicole parle d'elle de son vécu, notamment face à sa maladie, plus Jean-Pierre me semble lointain, sentencieux, verbeux.

Beaucoup de sous-thèmes à l'alcoolisme sont abordés peu ou prou, mais souvent de façon assez intéressante (thérapie de groupes, l'entourage, l'hypnothérapie, les activités qui apportent une transe, l'ennui, l'activité, les activités, le travail social, la réintégration-réinsertion sociale, les changements de produits, la therapie communautaire, j'en passe.)
Ce que je préfère dans ce livre c'est la croyance selon laquelle le patient a en lui toutes les ressources suffisantes pour guérir, pour s'auto-guérir, le travail du thérapeute n'étant somme toute que d'aider le patient à les faire sortir, ces ressources, à se redécouvrir. Quel que soit le moyen et technique utilisés : l'hypnose, ou autre, l'essentiel c'est ça, permettre au patient de croire en lui et ses capacités, sa créativité.

L'autre idée que j'apprécie fortement est cet aspect créatif, on crée sa solution, tissée dans son propre tissu, trouvée en soi-même, potentialisée par le thérapeute une fois encore, mais qui se trouve dans le patient lui-même. Pas de solutions miracles, pas de solutions toutes-faites, mais une solution, des solutions uniques, authentiques, personnelles.

Petit bémol : l'édition, la mise en page, la mise en écrit qui souffre d'un manque d'originalité et de pas mal de petites coquilles ou des traits d'union ou de tirets qui manquent... Personnellement ça a tendance à me sortir de ma lecture. Dommage.

Bref, un bon livre, dont le propos et les idées me semblent essentielles à intégrer. Celles-ci sont trouvables ailleurs aussi et sans doute mieux, mais on a ici un condensé tout à fait appréciable et qui apprendra beaucoup de choses aux personnes qui ne sont pas férues du sujet. J'ajoute que le format épistolaire, en lettres assez brèves, a les qualités de ses défauts, il évite l'ennui et donne plutôt envie d'en (s)avoir plus.
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Citations et extraits (90) Voir plus Ajouter une citation
... une conviction sur la finalité du travail psychothérapeutique : selon moi les thérapies ont pour fonction de favoriser les retrouvailles ou les rencontres inédites envers soi-même c'est à dire toutes les personnes que nous avons été, que nous sommes et que nous serons, et par la même avec les qualités, ressources, compétences, liés à ces divers états de notre personne, c'est-à-dire les acquis et les innés potentiels non mis en oeuvre. Cela revient à promouvoir l'émergence, l'éclosion de capacités ignorées, laissées jusque là en attente (en souffrance) et à lutter contre les tentatives d'amputation de certaines parties pénibles de notre existence, donc dans certains cas de travailleur sur l'acceptation, le pardon, la réconciliation, le rassemblement des forces internes... de toutes les parties de soi, de les avoir à disposition, en cohabitation et en paix. Je dirais même irriguer le réseau de tous les canaux de sa vie, investir de nouveaux territoires inconnus faisant pourtant partie de notre royaume et sortir de l'oubli les pans refoulés, desséchés, laissés en jachère, de notre mémoire.
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Nous avons l'un et l'autre découvert à quel point cette position de non pouvoir ouvrait de possibilités. Pour ma part, c'est vraiment là l'essentiel. Lorsqu'un patient me dit en partant : J'ai fait du bon boulot, plutôt que : Vous avez bien travaillé, j'ai le sentiment que quelque chose s'est effectivement passé.
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... lorsque nos maladies alcooliques nous disent : "seul un alcoolique peut comprendre un autre alcoolique", c'est de cela dont il est question : de l'expérience corporelle, physique, qu ne peut pas être aisément partagée avec les autres. un jour une de mes patientes m'a dit : "Je sens que je ne suis pas encore vraiment guérie : je bois de l'eau, mais quand je saisis ce verre d'eau je me rends compte que c'est avec le même geste (qu'elle mime à ce moment) que lorsque je buvais de l'alcool."
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... tu termines ta lettre par la maladie que l'on ou le malade qu'on est. A ces deux propositions, j'ajouterai une autre, exprimée souvent par les parents : la maladie qu'on fait. Il m'a fait une grosse rhino la semaine dernière, je me suis fait une entorse de la cheville, ou une grippe carabinée. [...] je regrette qu'on dise "faire une cirrhose" mais que les expressions faire une addiction ou faire une sobriété ou une abstinence ne fassent pas partie du langage courant. Et pourtant comme tu l'indiques, l'abstinence est un processus d'apprentissage, qui réclame une démarche active. C'est une solution qui se tricote, qui tient du faire, un peu de l'avoir, et de l'être mais surtout du faire. [...] l'abstinence [...] comme une maison à habiter, qu'on s'est achetée et comme chacun sait dans une maison il y a toujours quelque chose à faire. Il faut bien reconnaître que le terme d'abstinence dessert notre propose, car s'abstenir veut dire aussi ne rien faire. Aussi l'expression sobriété active, ou même créative me paraît de meilleur aloi.
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Un collègue calédonien que j'avais rencontré lors d'un voyage récent est venu en stage dans le service et m'a rappelé que les cures ambulatoires qu'ils ont inventées sur leur île lointaine s'organisent autour de la création d'un joker que nous avons depuis peu adopté avec le nom d'amulette. Il s'agit d'un objet à deux faces : sur l'une le patient représente le symbole ou l'image de ce que pour rien au monde il ne voudrait revivre, antérieurement vécu pendant la période d'addiction, et de l'autre coté est matérialisé ce qu'il voudrait absolument ne pas perdre et qu'il a acquis grâce à l'abstinence. Ainsi il bénéficie d'un objet "magique" qui le rappelle à l'ordre quand cela est nécessaire et qui lui procure par ailleurs une sensation de bien être car nous prenons la précaution de l'ancrer positivement en le reliant sensoriellement à des souvenirs bienfaisants et très agréables.
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