Un excellent tome ! Ni plus, ni moins...
Diamond in the rough , depuis sa parution, est un shonen plutôt discret. Quel dommage pour une série qui combine et assimile parfaitement les ingrédients du genre. Aventure, émotions, amitiés, pouvoirs magiques, univers merveilleux, tout est là pour nous faire savourer un bon moment de lecture à travers un shonen nekketsu dans la pure tradition. Ce manga d'aventure initiatique marque de nouveau un très bon point avec ce cinquième volume qui fait évoluer certains personnages, à commencer par le taciturne Kurogane tout en orchestrant un combat très bien découpé face à un boss tentaculaire.
La première impression ressentie à la suite de cette lecture est le fait que l'intrigue soit vraiment découpée comme la quête d'un rpg avec la recherche d'un premier artefact qui nous entraine face à l'affrontement d'un premier boss. Au niveau de sa dramaturgie, le manga demeure toujours bien rythmé et on ressent une réelle progression dans l'intrigue ( élément qui manque souvent au début de nombreux shonen avec des tendances à faire du surplace pénible). La quête de Kai et de ses amis progresse au gré des affrontements que ce soit contre des adversaires monstrueux ou retors ou bien contre eux-mêmes. Ainsi, ce tome met en valeur le personnage de Kurogane, un jeune homme plus ténébreux et plus craintif dont les origines sont expliquées. Issu d'une bande de pillards, Kurogane s'en est enfui suite à la mort de ses parents.
Il a trouvé refuge auprès du maître-forgeron Benito qui l'a pris sous son aile tout en le formant. A l'instar de Kai et d'Akeboshi, c'est aussi le reflet d'une autre relation mentor/élève presque paternel qui est ici mise en valeur. Un thème a priori cher pour le mangaka
Nao Sasaki. Certes, Kurogane n'a pas un caractère exceptionnel ( il y a toujours un personnage plus craintif et moins confiant dans le shonen) mais il n'en demeure pas moins touchant dans sa détresse émotionnelle.
Mais c'est avant tout l'esprit de groupe et de cohésion qui fait force dans ce titre et plus spécialement à travers un combat exaltant face à au premier boss de la quête de l'Enfant de pierre. C'est une mise à l'épreuve mortelle qui est tout simplement bien orchestrée par le mangaka et qui donne à Kai, Kô et Kurogane l'occasion de s'illustrer dans ce combat épique sans baisse de niveau. Une séquence exemplaire tandis que de l'autre côté , Akeboshi impose sa coolitude et sa badassitude sans effort face à des hordes bandits.
Et, enfin, on ne peut clôturer cet avis sans parler du dessin de
Nao Sasaki. A premiere vue, le graphisme n'a rien d'exceptionnel mais il est pourtant d'une jolie limpidité avec un dessin détaillé au bon moment afin d'apporter un peu d'âme au décor et surtout l'incrustation de planches dessinées à l'aquarelle me semble t-il qui apporte une belle tonalité onirique à cette série...
En somme, quelle honte que cette série n'ait pas (encore) le succès escompté. Ce cinquième volume concentre tous les bons ingrédients d'un shonen initiatique de base avec une touche d'onirisme en plus par le biais de ces planches contemplatives et une belle synergie entre les personnages.
C'est un titre qui fait du bien et qui nous renvoie aux bons moments à accompagner des héros dans une quête digne d'un bel RPG.