Personnage fictif de
Chapeau melon et bottes de cuir, une série so british et emblématique des années 60, Emma Peel incarne une véritable icône féministe dans le Londres du swinging London. L'actrice Diana Rigg lui prêtera ses traits le temps de plusieurs saisons, suffisantes malgré tout pour que le personnage s'inscrive dans l'imaginaire collectif, notamment grâce à ses emmapeelers (des combinaisons en jersey qui font partie intégrante de l'image de la série).
Réduire Emma Peel à ses tenues vestimentaires serait cependant une pure erreur. Férue de physique quantique, la jeune femme incarne une héroïne indépendante, intelligente et moderne pour son époque. Elle conduit une voiture de sport (une Lotus Elan), excelle dans la pratique des arts martiaux et forme un binôme inoubliable avec John Steed (
Patrick Macnee). le fait qu'elle puisse se montrer “aussi forte qu'un homme” peut aujourd'hui prêter à sourire. Dans les sixties, c'est pourtant une nouvelle image de la femme qui est ici véhiculée, par l'intermédiaire du petit écran, dans une société anglaise plutôt paternaliste et traditionnaliste.
Je vous en parlais il y a quelques années,
Chapeau melon et bottes de cuir est pour moi une série doudou. Je la regardais petite, et j'adorais plus que tout cette atmosphère campagne anglaise mais aussi (et surtout) les intrigues totalement loufoques imaginées par les scénaristes. Emma Peel, mais aussi plus tard Tara King, avaient ma préférence. Je rêvais alors de leur ressembler, d'être aussi féminine et aussi indépendante qu'elles. Comme toutes les petites filles, j'imagine.
Dans cet essai,
Stephen Sarrazin nous propose de passer au crible le personnage d'Emma Peel. Saviez-vous que Diana Rigg trouvait inacceptable d'être moins rémunérée que les hommes dans la série (le cameraman en l'occurrence) ? En quelques chapitres, l'auteur nous propose un découpage permettant à son lecteur de cerner les points clé de la série pour cette période couvrant les années 1965 à 1967 ; après quoi Diana Rigg choisira de tourner dans un James Bond avant de renouer avec le théâtre shakespearien.
J'ai passé un bon moment en compagnie de ce livre que j'ai lu à la vitesse de l'éclair.
Stephen Sarrazin n'hésite pas à faire des ponts entre
Chapeau melon et bottes de cuir (l'esprit de la série, les thématiques des épisodes) et les grands films qui ont marqué les années 60 (les films d'espionnage, les intrigues hitchcockiennes, la présence des arts martiaux au cinéma etc). Si l'on s'y perd parfois un peu, j'ai trouvé le tout plutôt inattendu et intéressant. À mes yeux, cet ouvrage est cependant à réserver aux fans, ou tout du moins à celles et ceux qui possèdent déjà une bonne connaissance de la série. Pour les autres, ou simplement les petits curieux, je vous conseille de vous tourner davantage vers un ouvrage plus généraliste avec illustrations à l'appui. Ma lecture du beau-livre
Chapeau melon et bottes de cuir (
Marcus Hearn) avait par exemple déclenché un joli coup de coeur.
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