Enquêtes privées : L'or de Johannesburg

Elle était la personne qu’il aimait le plus au monde, or elle venait de déménager au Cap avec sa mère. Il avait été prévu qu’elle vienne à Johannesburg durant les vacances scolaires afin d’effectuer un stage en entreprise chez Private, et Joey l’avait attendue avec impatience. Mais au regard des récents événements et de l’état pitoyable dans lequel se trouvait l’agence, il vaudrait sans doute mieux qu’elle reste chez sa mère.
La dernière fois qu’il l’avait vue, elle lui avait joué une mauvaise blague en changeant sa sonnerie de portable pour « Fade to Black » du groupe Metallica. Il avait conservé la chanson, parce qu’elle lui rappelait sa fille.

Sur un terrain aussi plat et nu, ils repéreraient sans mal n’importe quel véhicule à l’approche. Le problème, c’est que le conducteur dudit véhicule ne manquerait pas de les apercevoir de son côté. Il était préférable de chercher une cachette, histoire de limiter au maximum les risques, d’autant que le sbire qui les avait pourchassés était susceptible de ne pas avoir renoncé à ses projets.

Bien que l’histoire et la culture de Johannesburg le fascinent, Joey admettait volontiers qu’elle soit, aux yeux des touristes, une simple halte vers des sites plus pittoresques et les réserves naturelles de la région. Pour autant, c’est ici que vivaient les Sud-Africains fortunés, dans ce cœur des affaires où se concluaient les contrats, et où l’argent coulait à flots.

Quand il aurait tiré de la nana toute la satisfaction qu’elle était susceptible de lui procurer, il se débarrasserait du corps. Il avait déjà en tête l’endroit parfait pour ça, un vaste terrain vague d’une banlieue très recherchée du nord de Johannesburg. Un promoteur l’avait acheté il y avait peu en vue d’un projet immobilier, mais il était encore libre d’accès.

Elle avait peut-être peur de voyager seule dans un pays réputé pour son taux de criminalité élevé. La plupart des étrangers étaient paranoïaques quant à leur sécurité, en Afrique du Sud, même s’il y avait toujours un ou deux crétins pour sortir de leur Jeep au beau milieu de leur safari afin de nourrir les lions à la main.