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EAN : 9782742795239
210 pages
Actes Sud (05/01/2011)
4/5   3 notes
Résumé :

"Hongrois-autrichien-allemand-français-italien de nulle part, en fait, bohémien-saltimbanque jusqu’au bout des doigts" selon les mots de l'auteur, combien y a-t-il de Franz Liszt ? Incarnation d'une virtuosité grisante (les Rhapsodies hongroises), mystique romantique (l'oratorio Christus), compositeur-poète (ses mélodies, les Années de pèlerinage)? A l'occasion du deux-centième anniversaire de la naissance du c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Nouvelle leçon de musique classique : Franz Liszt, sa vie, oeuvre. Je ne connais guère ce monsieur dont le nom hante le 19ème siècle. Qui était-il, qu'a-t-il créé ? Comment sonne sa musique ? Pour répondre à tout ça, j'ai attaqué cette biographie augmentée d'une liste d'oeuvre « pour débuter ». L'idéal.

L'idéal ? Voire. le biographe Jean-Yves Clément possède un style un peu trop verbeux, trop lyrique, au point que j'ai presque eu l'impression d'avoir affaire avec Liszt à un personnage de conte. Il abuse de qualificatifs dithyrambiques qui placent le personnage trop haut au panthéon, sans contraste ; un peu comme si un compositeur écrivait seulement fortissimo, oubliant les adagio.
De plus Jean-Yves Clément emploie largement un vocabulaire qui parle certainement aux initiés de la musique mais qui m'échappe largement. Là je ne peux pas lui en vouloir. Disons simplement que je n'ai pas la capacité de pénétrer les oeuvres en lisant les descriptions qu'il en fait.

Mais l'auteur touche juste lorsqu'il déploie devant nos yeux la vie de cet homme étonnant : Franz Liszt pianiste virtuose évoluant dans les salles de concert du monde entier. Franz Liszt compositeur, inventant la paraphrase et les rhapsodies hongroises mais délaissant l'opéra. Franz Liszt chef d'orchestre, maître de chapelle à la cour de Weimar. Franz Liszt mécène de Wagner (ce dernier se révélant toujours intéressé dans son « amitié »). Franz Liszt lecteur assidu et écrivain. Franz Liszt excessif, amoureux, romantique quoi ! Franz Liszt incompris. Et Franz Liszt profondément croyant, gagnant la tonsure et se tournant vers la musique religieuse sur la fin de sa vie.
Franz Liszt un homme profondément vivant, même quand il se renfermait sur lui-même.

Les relations de ce génie avec d'autres personnalités contemporaines – Chopin, Wagner, Berlioz, Sand – et surtout avec les femmes de sa vie, enrichissent le récit. Mais curieusement, les guerres et révolutions ne semblent pas avoir prise sur Liszt, ni d'ailleurs sur la communauté musicale. On ne les sent pas impactés par la guerre de 1870 ; les voyages en Europe continuant comme en temps de paix. On ne sent pas d'animosité entre musiciens des nations en guerre, ou de censure particulière. Je trouve cela assez étrange.

J'en sais donc un petit peu plus sur Liszt à présent. Cet homme a eu une vie plus riche que nombre de compositeurs. Il a apporté une certaine modernité dans son art, quitte à ne pas être un compositeur reconnu en son temps. Cela donne vraiment envie de découvrir son oeuvre à présent. En commençant par la liste « pour débutant » que je ne résiste pas à reproduire ici :
• Sonate en si mineur : Zimerman (joué par)
• Les jeux d'eau à la villa d'Este : Arrau
• Faust-Symphonie : Bernstein
• Christus : Forrai
• Lied « Les Cloches de Marling » : Fischer-Dieskau
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Bouleversant ! Jean-Yves Clément nous fait part de sa passion pour Liszt d'une très belle manière. On alterne entre la vie personnelle et la vie musicale du compositeur forcément reliées entre elles. Les suggestions d'écoute sont étonnantes et formidables et les commentaires de l'auteur permettent de mieux appréhender l'oeuvre ou plutôt le monument de cet humaniste si touchant. Si certains dénigrent encore Liszt, ce livre met un terme à cette injustice et rendent hommage au musicien, compositeur, homme "d'église", mari, père et tout simplement homme qu'était Liszt.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Qu'est-ce que la paraphrase pour piano, sinon l'aboutissement du genre de l'improvisation, désormais structuré, mais conservant entier son esprit de liberté originel. Que constitue-t-elle si ce n'est le réceptacle du premier "esprit lisztien" par excellence, s'appropriant une oeuvre pour la "varier", verbe qui est peut-être le grand mot de la création de Liszt quand on considère les différents "états" de beaucoup de ses oeuvres, quatre, cinq ou même six parfois. La varier, et la faire entendre alors "autrement", comme encore enrichie, révélant, grâce à la mémoire génialement infidèle de Liszt, tout son potentiel virtuel. Sorte de renaissance de l' oeuvre comme dotée de plusieurs vies possibles.
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Il y a tout ce qui a déjà été dit et écrit sur le "phénomène Liszt" et son impact sans pareille sur l'histoire de la musique: Albéniz, Scriabine, Rachmaninov, Ravel, Debussy, Bartók, Strauss, et tant d'autres en subiront les secousses ("Son héritage est peut-être plus grand que celui d'un Wagner", déclarera Schönberg), et le XXème siècle entier à vrai dire, et toute la musique pop en un sens, héritière dans sa forme spectaculaire de la première rock star de l'histoire.
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La relation avec Marie d'Agoult se délitera péniblement - après "dix ans d'illusions avec un Don Juan parvenu", dira-t-elle - jusqu'à trouver son terme en 1844. Fin 1843, Marie commencera sous son nom d'écrivain Daniel Stern un récit intitulé "Nélida", sorte de roman à clef et à charge contre Liszt ; George Sand écrira un peu plus tard "Lucrezia Floriani", qui caricaturera Chopin. C'est ainsi que les littéraires règlent leurs comptes à cette époque ; Sand étrillera Marie dans "Horace", quand Balzac renverra les deux femmes dos à dos dans "Béatrix".
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Les "Rhapsodies", on le sait, ne sont pas hongroises, au sens authentiquement magyar du terme, mais Liszt aussi le savait, et qu'importe puisque c'est bien également ce folklore-là qu'on entendait dans les campagnes hongroises; l'art bohémien appartient à la Hongrie "comme un enfant à sa mère". C'est d'autant vrai que les tziganes ont repris certains thèmes au folklore hongrois. Finalement, comme dans les "Mazurkas" de Chopin, qu'importe ici l'authenticité, c'est l'esprit qui l'emporte.
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Liszt écrit un opéra, Don Sanche ou le Château d'Amour, qui connaîtra un échec lors de sa création à Paris, en 1825. Il ne sera jamais à l'aise avec ce genre qu'il laissera en quelque sorte à Wagner - son théâtre, il le mettra dans son piano.
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Vidéo de Jean-Yves Clément
Jean-Yves Clément parle à propos de son anthologie "Nietzsche au jour le jour".
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