Je ne saurais pas vous dire vraiment quand j'ai rencontré
Miles Davis ni comment. Il n'est pas souvent diffusé à la radio. le Jazz semble devenu confidentiel - comme le Blues - malgré les nombreux festivals français et européens. Quel dommage !
Est-ce que c'est en visionnant le film de
Louis Malle "Ascenseur pour l'échafaud", ou en écoutant l'album de
Miles Davis ? Qu'est-ce que je retiens ? le son inimitable de la trompette de Miles ou la révélation de l'actrice
Jeanne Moreau interprétant Florence Carala, ou les dialogues minimalistes.
Jean-Pierre Jackson cerne le trompettiste noir avec beaucoup de sérieux et d'intelligence.
Miles Davis nait en 1926. Très jeune, il reçoit une trompette. Sa mère l'initie à la musique et lui donne goût à la "sape". C'est en 1943 qu'il rencontre
Charlie Parker et Dizzy Gillepsie. Il les rejoint à New-York et entre à la prestigieuse Julliard School of Music. A la bibliothèque, il emprunte des partitions de grands compositeurs pour se nourrir d'autres sons, d'autres rythmes. Il se construit une culture musicale.
Miles Davis est ambitieux. Il est doué. Et la curiosité le dévore. Elle est insatiable. Pendant ses premières années, il accompagne des pointures du jazz et vadrouille entre New-York et la Californie. C'est en 1947, à New-York que sa vie bascule. La rencontre avec Gil Evans lui apporte ce coup de pouce salvateur pour voler de ses propres ailes et jouer sa propre musique. Ce nouveau son, cette complexité harmonique, il la fait découvrir à la France puis à l'Europe d'après-guerre. A Paris, il rencontre
Juliette Gréco dont il tombe amoureux mais aussi une certaine émancipation, indépendance. Sa couleur de peau n'est pas un souci en Europe. Et son retour aux Etats-Unis est très douloureux. Il lui a fallu quatre ans pour se débarrasser de son addiction à l'héroïne.
Jean-Pierre Jackson détaille les différents albums importants mais aussi les moins bons. Il nous rapporte sa découverte de la musique électrique vers laquelle il tend. Il retrace son cheminement musical. C'est vraiment très intéressant. Je reste fascinée par ce personnage éblouissant. Je pense que je ne parviendrais jamais à étancher ma soif de sa musique.