Venise, 1864, un marchand d'art est assassiné à son domicile. A l'examen le vol ne semble pas le motif du meurtre, puisque aucun tableau n'est manquant. Mais le commissaire Alvise Tron va s'apercevoir qu'en fait un tableau de Titien, confié le jour du meurtre au marchand par une dame de la haute société de passage à Venise, a disparu.
Cette femme si sûre d'elle, manifestement si habituée à donner des ordres, est-elle d'ailleurs vraiment une simple touriste ? Son visage n'est pas inconnu à Tron. Et la toile volée est-elle bien le chef d'oeuvre de Titien ? Des copies du tableau auraient été effectuées quelques mois auparavant à Venise semble t-il. Qui a intérêt à voler cette oeuvre, le consul général de Russie qui achemine des trésors à la cour de Saint-Pétersbourg, le copiste, ou un officier russe accompagnant la propriétaire du tableau et dont le comportement est étrange ?
Préoccupé par ses amours avec la princesse de Montalcino, le lancement de la nouvelle gamme de produits de la verrerie Tron et l'édition des oeuvres poétiques de son supérieur hiérarchique, le commissaire Tron va devoir démêler les liens compliqués entre les protagonistes.
Ce roman démarre vite et fort, de fort plaisante façon, avec un commissaire et son adjoint qui progressent dans leur enquête de façon un peu burlesque, dans un décor somptueux, Venise dans les dernières années d'occupation autrichienne. Dans ce déjà haut lieu du tourisme, les vénitiens regardent les riches voyageurs déambuler, s'adonner à la boisson ou attendre la prochaine fête. Les personnages qui entourent Alvise Tron sont des plus savoureux : belle et riche fiancée, mère qui espère un succès commercial pour rénover un palais qui tombe par morceaux, adjoint fan des techniques nouvelles à commencer par la photographie, chef de la police autrichien complètement obnubilé par sa romance du moment...
Puis l'auteur, à force de fausses pistes, de déclarations contradictoires, de tableaux authentiques ou copies qui apparaissent puis disparaissent, se perd dans son jeu de bonneteau. L'excès de contre-pieds dessert l'intrigue et on finit par être pressé que le roman s'achève. C'est un peu dommage...
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Venise et ses ors ou plutôt ses palais que la noblesse a du mal a entretenir. Parmi eux le commissaire Tron qui se voit charger de l'enquête sur la mort mystérieuse du marchand d'art Kostolany et la disparation de la Sainte Madeleine du Titien appartenant à la soeur de l'impératrice Sissi, Marie Sophie de Bourbon.
Nous suivons le commissaire tenter de mettre découvrir la vérité entre réalités politiques complexes, mensonges et une lagune qui ne cesse de déverser des morts….
On apprécie le voir au fur et à mesure retracer les faits tandis que son adjoint suit les chaines d'indices… Roman sympathique. vous passerez une soirée agréable entre un baron et une princesse.
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Cette intrigue se passe à Venise dans les dernières années d'occupation autrichienne.
Je découvre avec ce roman, Alvise Tron, commissaire de police mais également noble vénicien. Il est entouré par, sa fiancée, une princesse riche et belle, une mère qui espère en lançant une ligne de produits (des gondoles en verres) réunir suffisamment d'argent pour rénover leur palais qui tombe par morceaux.
Avec son adjoint, féru de techniques modernes, il se lance à la recherche d'un tableau (un Titien) appartenant à Marie-Sophie de Bourbon, soeur de l'impératrice Sissi.
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Un opus bien maitrisé et plaisant... Décidément on prends bien du plaisir à suivre Tron à Venise.
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Elle n'était pas repoussante - du moins aux yeux d'un passionné de chevaux. Elle avait de grandes incisives très saines, une bouche lippue et sensuelle ainsi qu'un nez bien formé, évoquant tout juste des naseaux. Aucune de ces caractéristiques - pas même son étonnante chevelure rousse - n'était laide en soi. Mais l'ensemble rappelait immanquablement un cheval. Quand elle s'apercevait dans un miroir, elle avait parfois l'impression qu'elle allait se mettre à hennir. Et le pire c'est qu'elle éprouvait de temps à autre le BESOIN de hennir
Etrange se dit il une fois de retour dans la salle d'exposition tout en laissant son regard errer sur les murs, un grand nombre de ces tableaux représentaient des horreurs. pourtant on pouvait les regarder sans détourner les yeux. cette couronne d'épines sur l front du rédempteur ne ressemblait elle pas à un charmant chapeau? Les flèches traversant la poitrine et le ventre de Saint Sébastien n'étaient elles pas mignonnes? Et avec quelles délices Saint Laurent se tordait sur son gril!
Cet effet découlait bien entendu des vertus de l'art. l'art ennoblissait tout. Ah! Songea-t-il en soupirant si seulement le commerce de l'art pouvait rendre les hommes nobles, serviables et bons!
Il ne jurait que par les faux de premier ordre que, du point de vue artistique, on pouvait en toute bonne conscience présenter aux clients comme des originaux
Il ignorait quoi? Que son altesse royale avait coutume de se rendre à la chapelle après le diner pour vénérer deux blondes sulfureuses.