J'ai lu en numérique le premier tome de "Hare Kon", chez Noeve Grafx Xplicit, le label consacré aux oeuvres matures et subversives. Ce qui m'intriguait, c'est le nom de l'auteur : Non. Non est la mangaka qui a écrit et illustré "Adabana", trilogie que j'avais adorée et dont le premier tome a gagné le premier prix bdstagram2022 dans la catégorie manga. Mais je suis beaucoup plus mitigée quant au premier tome de "Hare Kon"... j'aurais parlé de "male gaze" si Non n'était pas unE mangaka 😀 tant les vignettes avec des gros seins ou des fesses féminines en mini short sur des selles de vélo sont souvent dessinées. L'idée principale est que les hommes sont tous des salauds, des pervers, qu'ils trompent tous leurs épouses, lisent tous des magazines pornographiques, et que par conséquent, autant qu'ils soient polygames plutôt qu'infidèles. L'héroïne, Koharu, lassée de tomber sur des hommes mariés à Tokyo, retourne dans son village natal où la polygamie a été instaurée pour augmenter le taux de natalité, mais seulement du côté masculin. Pas de polyamour, aucun harem féminin. C'est toujours un homme pour trois ou quatre épouses. Tout le monde semble satisfait sauf Koharu qui proteste un peu, pour la forme et parce qu'elle a du caractère. L'homme qui la demande en mariage a déjà deux épouses. Il semble ne s'intéresser qu'à leur beauté. Mais vu que c'est un homme et que dans ce manga, tous les hommes sont des mufles (et les femmes, des canons), il n'échappe pas à la règle. Ça ne devient intéressant que dans les toutes dernières pages, et Non dessine toujours aussi bien (comme dans "Adabana"... c'est déjà ça...). Est-ce suffisant pour que j'aie la curiosité de lire la suite ? Au moins le deuxième tome, je pense, histoire de voir si ça s'améliore. Mais il est clair que ce premier tome souffre de deux défauts : la mise en place rapide car il faut que l'héroïne soit mariée très vite (tant pis pour les atermoiements, la psychologie, la crédibilité...) et les stéréotypes.
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