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EAN : 9782487085008
96 pages
L ECAILLER DU SUD (16/11/2023)
4.54/5   14 notes
Résumé :
Tu m'as dit ton prénom, ce 6 août, quand nous nous sommes heurtés rue François Miron, à l'aube. Je l'ai trouvé bien trop commun. On ne peut pas s'appeler Vincent, simplement Vincent, quand on a, logée dans chacun de ses yeux, une boule de feu. Je t'ai demandé d'où venait ton accent.
- D'une langue morte encore vivante.
Voilà ce que tu m'as répondu.
- Et comment dit-on "soleil" dans cette langue époustouflante ?
- Zon.
Je ne pou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Iris en feu - Clarisse Gorokhoff et Wouter van der Veen - Nouvelle - Éditions l'Écailler du Sud - Lu en janvier 2024.

SUPERBE !

Un tout grand merci à Babelio Masse Critique et à L'Écailler du Sud pour l'envoi de Iris en feu.

Iris en feu, représentée dans cette nouvelle comme étant le dernier amour de Vincent van Gogh, est une femme de petite vertu, au parcours sans joie ni amour, "une grisette fardée à l'âme défaite et à la chair abîmée - mais elle a une poésie que des Parisiennes plus fortunées n'auront jamais" écrit Vincent à Gauguin dans une lettre.
page 72.

Iris, si insignifiante soit elle au premier abord, cache un coeur grand ouvert malgré les vicissitudes de sa vie et on découvre une femme belle, une femme "soleil".

"La vie nous écrase, c'est tout" dit-elle page 15.
"Jamais la frousse de tomber. Ça fait partie de la vie, la chute. Tomber. Amoureuse, enceinte, malade... C'est la vie" page 18.

Quand Iris rencontre Vincent la première fois à Paris, elle tombe sous le charme "J'ai pris ton coeur entre mes mains, pour jouer. Mais aussi parce que j'avais faim, d'un coeur à aimer. Et je n'ai pas réalisé. Son ampleur, la douleur qu'il contenait. A quel point il était aiguisé..." Je l'ai pris dans mes mains, l'ai contemplé et j'ai refermé mes paumes. Je me suis coupée. Tout était brut. Blessant de pureté" page 25.

Et Iris raconte. Elle raconte les derniers moments avec Vincent à Auvers-sur-Oise Et c'est superbe.

Entre chaque chapitre, c'est Vincent qui raconte au travers de lettres adressées à une amie (Kee Vos), il en reçoit une de sa mère (Moe), il écrit aussi à Émile Bernard, un copain, à son frère Théo, à Paul Gauguin. Il y a des passages déchirants, d'autres plus joyeux. Quand il parle d'Iris à Gauguin, il dit "Dans ses yeux il y a ce scintillement éternel d'une étoile qu'on sait pourtant morte" page 74.

Et puis, ce dernier chapitre où c'est le roi des astres qui parle, au monde, à Vincent et Iris, de l'amour, des Tournesols, de la mort. Et c'est sublime, c'est à la fois cruel et éclatant.

Tout le livre n'est que poésie. Les lettres de Vincent van Gogh sont fictives, mais auraient pu être écrites par lui.

J'ai été sous le charme de la plume de Clarisse Gorokhoff et Wouter van der Veen, à eux deux, ils ont réussi à me plonger dans la dernière étape de la vie de Vincent en compagnie d'Iris qui a su capter chez cet homme torturé toute la lumière intérieure qu'il mettait dans ses toiles faute de pouvoir la garder pour lui, et comme un message au monde, particulièrement dans son tableau Les Tournesols, éclatant de vie, avant de mourir.

82 pages de pur bonheur, 5 étoiles sans hésiter.



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L'Ecailler repart avec "Iris en Feu".
Après une pause prolongée, le nouvel Ecailler reprend son rôle d'éditeur. Fini le « Polar Rock and Roll », désormais, les éditeurs laissent parler leurs coups de coeur, indépendamment du genre, sans contrainte éditoriale pour ce nouveau départ.
Des tournesols, une chambre jaune, une vie tumultueuse à Arles, des troubles psychologiques, une oreille coupée, un séjour dans un établissement spécialisé à St Rémy de Provence, et une correspondance assidue avec son frère Théo qui pourvoyait à ses besoins – voilà, ce que l'on retient généralement de la vie tourmentée de Vincent van Gogh.
Iris en feu est l'histoire d'une rencontre entre Van Gogh et Iris, une prostituée rencontrée à Paris, qui vient le rejoindre à Auvers sur Oise. Vincent vient de s'installer dans ce village proche de Paris pour se consacrer pleinement à sa peinture. Il va y vivre ses derniers jours.
Écrit à deux mains, ce roman explore une relation fusionnelle entre deux êtres estropiés par la vie.
Clarisse Gorokhoff, transporte le lecteur dans un monde poétique où la lumière et le soleil jouent un rôle prépondérant.
Wouter van der Veen, spécialiste de van Gogh et de sa correspondance, prête sa plume au peintre, à des parents ou des amis. Ces lettres fictives intercalées dans le récit apportent un éclairage nouveau sur une personnalité complexe.
On pourra relever dans les échanges entre Iris et Vincent, la référence à «Racines d'arbres » le dernier tableau inachevé de Vincent. Wouter van der Veen à l'origine de cette découverte en a fait un livre dans lequel il retrace son enquête.
Outre le plaisir de lire un beau texte, le spécialiste de van Gogh y retrouvera une partie de l'univers du peintre et le simple lecteur aura envie de le découvrir.


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À lire absolument !

Écrit à quatre mains, ce livre est terriblement beau.
Il raconte Iris et Van Gogh, deux êtres qui "se cogneront d'amour".

Et on pourra dire ce qu'on veut d'Iris, qu'elle est le soleil, le bleu - du bleu qui tire sur le violet, voilà, un mélange de bleu et de rouge - qu'elle existe ou bien qu'elle n'existe pas ou plus ; toujours, il faudra veiller à dire l'essentiel : Iris est Amour.
Fille de Joie et de Mystère, sans origine certaine, jetée dans la vie, comme ça, débrouille-toi, ma fille, débrouille-toi.

Alors, ça pourrait mal se passer cette histoire ; après tout, c'est fragile, l'Amour, n'est-ce-pas ? Incandescent. Mais elle se débrouille, Iris, elle se lance dans l'aventure : ce sera Paris.

Ce sera l'Art.

Ça lui tombe dessus.
Il s'appelle Vincent, plus connu sous le nom de van Gogh (mais que deviennent les noms, dans la mort, hein ? Une gravure sur une pierre, que seul l'amour vient visiter et un temps seulement s'il-vous-plaît ? Ou un destin loué d'âge en âge, des grandes lignes à l'intimité disparue ? Sans doute un peu des deux), mais qu'importe puisque "ses iris brûlent".

C'est l'histoire d'une rencontre ou d'un incendie. Allumé sur le pas d'une porte, un matin. Deux prénoms échangés.
Une fulgurance dont seuls Iris et Vincent peuvent témoigner - ou presque, puisqu'ils se livrent, tous les deux.

L'un se confie dans ses lettres ; l'Art sait où il va. Écorché mais debout. Et alors il est bien plus qu'un nom ou qu'un génie : il est quelqu'un, un coeur qui bat, doute et crée - intimité retrouvée.
L'autre se raconte, un dernier souffle avant de disparaître ; l'Amour va et vient. Iris renverse, désarmante. C'est comme ça et puis c'est tout : le beau "troue les yeux" et transperce les vivants. Iris parle aux coeurs et les coeurs se dénudent - folle puissance de la grâce.

Ça pourrait mal finir, cette histoire - lettres et confession dessinent la tragédie qui s'annonce.
Vraiment, ça pourrait mal finir mais c'est sans compter sur le beau, merveilleux et terrible, dont le monde entier se souviendra ; et le soleil est la mémoire du monde.

Oui, à lire absolument !
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"Iris en feu" de Clarisse Gorokhoff offre une plongée captivante dans les derniers jours tumultueux de Vincent van Gogh à travers une histoire d'amour fictive avec Iris, une femme tout aussi colorée que les toiles du peintre. Clarisse Gorokhoff, dévoile une plume artistique riche et évocatrice, capturant la beauté et la tragédie de la vie de van Gogh. La contribution de Wouter van der Veen, spécialiste de renommée international de van Gogh, ajoute une couche d'authenticité, créant un fond solide pour ce récit poignant.
"Iris en feu" n'est pas seulement une histoire d'amour, mais une exploration intime de l'âme d'un artiste tourmenté, offrant une perspective unique sur la vie et l'oeuvre de van Gogh. Gorokhoff a brillamment tissé fiction et réalité, créant un roman qui restera gravé dans l'esprit des lecteurs bien après la dernière page. Une oeuvre qui résonnera tant avec les amateurs d'art qu'avec les passionnés de littérature, unissant deux mondes dans une histoire d'amour et de perte magnifiquement racontée.
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Iris en Feu est un livre qui célèbre une simple rencontre - "la seule chose qu'on ne peut pas défaire" - de deux âmes errantes, endolories par la vie. Deux âmes qui se croisent au cours des derniers jours de la vie de Vincent van Gogh. Deux âmes qui se cogent sous le soleil assomant d'un mois d'août. D'un côté, on a Zon, un peintre exceptionnel et un soleil au coeur flamboyant. de l'autre, on a Iris, fille de joie (et quoi de plus vivace que la joie ! ), mais de grâce "une fleur bleue fânee d'avoir trop aimé".
Dans ce savoureux roman, l'écriture poétique de Clarisse Gorokoff et la plume artistique de Wouter van der Veen un spécialiste international de van Gogh, nous plonge dans la vie intimiste de ce peintre virtuose à la vie tumultueuse, attaqué à la racine. Dans ce récit, s'entrechoquent fiction et réalité pour faire eclabousser la lumière et l'hymme à l'amour, à la Vie, à la mort. Ce livre expérimente aussi la perte, le manque de l'être aimé. On oscille entre récit et lettres, poésie et tragédie.
Un livre coup de coeur. A lire sans hésiter.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
À la folie.
Ce n’est pas ainsi que tu m’as aimée – c’est ainsi que tu vécus.
Étais-tu fou ? Zinzin, fêlé, toqué… comme le décrétaient la plupart de ceux qui te croisaient ?
Ils avaient peur. Tout chez toi les renvoyait à leurs infirmités, à leur impuissance. A leur profonde obscurité.
Il faut creuser sa propre folie pour accéder à l’étincelante sagesse de l’esprit. C’est toi qui m’as dit cela. Depuis, je creuse, je creuse… pas persuadée de trouver grand-chose. Tout le monde n’est pas, comme toi, habité. La plupart des gens sont de simples trouées entre la vie et la mort. En eux : rien. Les parois sont vides. Ni lueur, ni ombre.
Toi, torrent de lumière qui secoue le monde, tu fus une exception – je dirais même : une aberration. Comment pouvais-je ne pas immédiatement tomber – amoureuse, je veux dire ? Ta folie, c’était la fureur de tes yeux. Et ton regard transperçant, ta sagesse. Bien plus lucide que le soleil.
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Un jour pourtant - c'était un matin, dans les champs d'Auvers où nous avions passé la nuit, ivres au dernier degré- tes yeux se sont ouverts. Ils ont fixé le soleil avec cet éclat métallique qui me fascinait tant, et tu as dit:
Je suis attaqué à la racine.
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Je t’aurais suivi n’importe où, tu sais bien. Il y
en a peu, des êtres qu’on suivrait les yeux fermés,
en tout temps toutes saisons, au paradis ou en
enfer, sans la moindre hésitation et sans craindre
les illusions. Très peu. Pourtant, n’attendons-nous
pas toute notre vie cette apparition ? À chaque coin
de rue, entre deux arbres, à l’aube ou au couchant,
l’inconnu qui posera un regard neuf sur nous ?
Ce regard qui nous sauvera.
Qu’il vienne…
Tu es venu ce 6 août. Pour moi ? Je ne sais pas.
Tu fus le soleil dans mon champ de ruines.
Je fus une flamme dans ta nuit noire.
Tu as pris soin de ficher le camp avant que je
m’éteigne complètement.
Je n’aurai pas la niaiserie d’appeler ça « amour».
C’est comme le bleu du ciel, de la mer et de tes
yeux : bien plus que du bleu.
Bien plus que de l’amour.
Ça n’a pas la moindre couleur et ça vous
engloutit.
C’est la vie.
Pardon.
Merci.
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Alors, un matin d'avril, je me suis barrée, avec mon corps si doux, si rose, mes cheveux longs, et mon baluchon. Et ce "tout" qui devenait de plus en plus immense. Tout ce que j'avais perdu. Ce trou immense qui palpitait en moi. Et qu'il me fallait remplir. J'allais jouir.
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Vous êtes des milliards, à la suite d'autres milliards, à me regarder me lever, m'étirer, grandir et me coucher, encore et encore, toujours à la même heure, toujours à l'est, toujours à l'ouest. Et un jour, vous finissez par vous coucher avec moi, pour toujours.
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