" La Déesse avait fui sur sa conque dorée
La mer nous renvoyait son image adorée "
C'est ainsi que
Gérard de Nerval, rêvant de l'Orient, évoqua la Déesse et son mystère, celle qu'on appela parfois " La Grande en pouvoirs magiques " ou bien encore " La Dame de la barque ", accompagnant le soleil dans sa course nocturne, symbole de régénération et d'immortalité.
Elle apparut d'abord sur les bords du Nil, dont on lui attribua les crues. Elle était partie à la recherche de son frère et époux, Osiris, tué puis dépecé par Seth, leur frère jaloux. Elle lui redonna ensuite vie et put, malgré la perte de son membre,recueillir sa semence et donner naissance à Horus, qu'elle protégea dans les marécages du Delta en menant une vie misérable, avant que celui-ci ne parvienne sur le trône, incarnant ainsi le pouvoir du Pharaon.
Adoptée par les Grecs puis les Romains qui l'associèrent à leurs propres divinités, son culte se répandit dans tout le bassin Méditérranéen et même au-delà. Déesse de la naviguation, déchaînant ou apaisant les flots, c'est d'abord sur les caps et dans les ports que des sanctuaires lui furent érigés, puis, suivant les routes du négoce, à l'intérieur des terres.
Si les Pères de l'église la condamnèrent, la considérant comme une sorcière ou une prostituée, son culte persista et à côté de représentations où elle est coiffée d'un trône, de cornes enserrant un disque d'or, d'un cobra, elle apparut en vierge accompagné de son enfant miraculeux.
Tout à la fois bienfaitrice et inquiétante, si elle veille aux moissons et aux naissances et assure la bonne fortune des voyages, guérisseuse et magicienne, elle peut être aussi rusée et dangereuse. Elle semble donc avoir incarné bien des aspects de la féminité.