Extrait 1
Voir au puits des prunelles comme au noir de
la nuit s'éveiller les feux où palpitent les
cieux; voir s'éclairer nos vœux comme au
sésame des yeux, la pépite d'une âme où
lévite une flamme. Dans les corps qui se
lèvent au bord de l'inouï, c'est l'écrin des
présences dont s'accomplit la chance.
Tant de foyers dans le ciel étoilé : autant de
lieux qui nous donnèrent lieu d'être, penchés
à notre fenêtre ! Dans l'urne du ciel nocturne,
l'étoile des astres éteints se souvient de briller.
Et c'est, à la traversée de la nuit, comme le
firmament d'une âme où notre corps s'éclipse
dans le vase des mânes, le crépitement d'un
rêve dans le mystère qui nous vit naître d'un
bouquet de lumières, tandis que nous nous
acquittons des ombres.
…
Extrait 2
…
Comme un oiseau qui bute contre le pare-
brise, le plafond de verre, mon cœur bat de
l'aile dans le lit défait du ciel.
Dans l'orangeade, le nom de l'orange est si
dégradé qu'on ne voit plus que le soleil s'en
répand à travers les barreaux pour élargir le
ciel.
Si l'on pouvait mettre le soleil en bouteille, je
me ferais Pierrot pour l'encapsuler d'un clair
de lune.
L'automne déménage les arbres de leur
feuillage. Nous nous sommes tant aimés, le
ciel et moi, que je m'y suis couché.