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EAN : 9782070374236
160 pages
Gallimard (08/12/1982)
3.8/5   5 notes
Résumé :
Ouvrage paru la première fois en mars 1972 !!

Un couvent au Japon. Une religieuse italienne dont le beau visage est déparé par des pustules descend tous les matins à travers bois à la porcherie. Un dimanche, elle croise un Japonais qui va à la pêche. Tout le récit se compose de ces rencontres dominicales de l'aube au bord de l'étang. Le Japonais et la religieuse éprouvent rapidement un besoin vital l'un de l'autre, qui n'est ni désir ni amour. Mais le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
"Ce qu'a découvert Madre Teresa grâce à cet homme qui a traversé sa vie, c'est la joie inconnue d'être deux, d'être avec -un autre-. Une femme eût-elle surgi de cette même façon qu'elle l'attendrait, l'appellerait, l'implorerait ce matin avec une soif semblable. Marcher et entendre un pas à côté de soi. Faire un geste et voir un geste en écho, dire quelque chose et qu'une voix réponde". (p. 69)

Un petit livre... par le nombre de pages, mais non pas par le contenu qui est un concentré déroutant. le pitch paraît on ne plus simple... mais il n'en est rien !
Nous sommes au Japon... Une jeune femme italienne a quitté pays, famille, parents, frère, pour rentrer dans un couvent japonais. Elle fait partie de ces religieuses "en clôture", c.a. d, qui ont choisi le silence et la prière, derrière les murs du couvent, sans contact direct avec le monde. Cette jeune novice, Madre Teresa , en quête d'un absolu spirituel, doit chaque matin, emprunter un chemin désertique et sauvage pour aller réveiller une de ses "consoeurs", religieuse un peu simplette,qui s'occupe de la porcherie...

Un matin à l'aube, un homme surgira de nulle part, ce dernier rejoignant un ami à la pêche... Alors débuteront des rencontres dominicales, que Madre Teresa redoute et espère, à la fois...

Elle passe outre les règle du silence, et d'un contact extérieur [ avec en plus, quelqu'un du sexe opposé !]. C'est son "jardin secret", une petite "bulle-cadeau".... dans son quotidien, si immobile...
Lui, est japonais, professeur, ayant accepté un mariage de raison... Il a lui aussi, besoin de parler, d'un "autre" humain avec qui échanger, parler, tout simplement...
Comme je l'écrivais précédemment, l'histoire est des plus minimalistes et universelle... le bonheur élémentaire d'être avec UN AUTRE...au-delà du sexe, du pays, des idées... juste être avec "quelqu'un"...

Un mal fou à parler de ce très beau texte, car mille choses sont entremêlées ; Il est bien sûr question de la foi, de la vie difficile, à la fois éprouvante et choisie d'une jeune carmélite, de sa solitude, de l'épreuve du silence... La rencontre absolue , fugitive, poétique, désincarnée entre deux inconnus , aux antipodes: un japonais avec son éducation, sa philosophie propre à son pays, une méfiance et perplexité envers la vie recluse de cette jeune religieuse... et cette dernière, d'origine italienne, ayant tout abandonné famille, parents et frère [ qui ont eu du mal à accepter sa décision] pour sa quête spirituelle absolue... ce qui n'empêche ni les doutes, ni le manque du "lien par la parole", avec les autres !

Je me permets de retranscrire l'extrait suivant pour deux qualificatifs significatifs de ce roman épuré: "Vie impitoyable et simple"....
"Si les oraisons du bréviaire ne changeaient pas au long de l'année, si le riz ne verdissait pas avant de brunir et si un jour on ne tranchait pas les pastèques rouges, les religieuses ignoreraient que le temps s'écoule et que vieillesse vient.Non, rien ne se passe. Suffit d'invoquer Dieu comme on respire et de se laisser vivre dans cette vie impitoyable et simple . et surtout que nulle fissure ne s'ouvre , par où feraient irruption malheurs et malheureux du dehors !" (p. 97)

Je ne dis rien de la fin, qui m'a franchement déboussolée... et dans la même perplexité qu'au fil du récit ... Ces éclats de rencontre, qui restent "Lumière et Poésie" pour l'un et l'autre...Tout reste dans le questionnement et une sorte de temps suspendu...

Un style élégant, poétique, plein de ferveur... envers la nature et la difficulté du "chemin humain" !!! Un petit joyau de lecture... qui me laisse toutefois assez perdue, avec ces deux personnages attachants, qui vont rester très présents..à mon esprit...un long moment


Très intriguée par cet écrivain, dont je regrette, qu'il soit méconnu... Au vu de ma difficulté à référencer ses ouvrages qui sont épuisés... J'y suis parvenue partiellement grâce au catalogue collectif de la BNF... J'aimerais dénicher ses ouvrages, en lien avec le Japon... vu sa familiarité et son grand intérêt pour ce pays, où il fut en poste, comme diplomate !! Je vais poursuivre mes recherches... mon enquête, littéralement !!!

Je remercie La cinéaste, Jeanne Labrune... qui grâce à son adaptation , a sorti de l'oubli , ce texte paru la première fois , il y a plus de 30 ans !...
Film qui est sorti sur les écrans le 6 septembre... Par contre, de façon très contradictoire, je ne sais pas si j'irais le voir... car ma lecture a été un très fort moment... et pour l'instant, je préfère rester sur cette magie de l'écriture raffinée, intense de Michel Huriet....


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Exceptionnellement, j'ai trouvé le résumé éditeur remarquable de justesse;

Que dire de cet opuscule paru en 1972 mais totalement intemporel ?
Un jour, aux aurores, Madre Teresa, trappistine italienne et narratrice, rencontre fortuitement un professeur japonais dans le parc du couvent où elle vit depuis son arrivée au Japon… bref dialogue qui va initier un rituel de quelques courtes rencontres hebdomadaires. L'émotion est forte, la parole est rare et les non-dits plus explicites que celles-ci ; une véritable épreuve de vérité où chacun va mesurer sa solitude, le poids des traditions et des pesanteurs sociales, les conséquences de ses choix de vie.
Une écriture sobre et pudique pour traduire les sentiments, concise et poétique dans les descriptions de la nature.


Nota : ce roman a été adapté (librement) au cinéma ; film sorti en septembre 2017 sous le titre ‘'Le chemin''.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Ce qu'a découvert Madre Teresa grâce à cet homme qui a traversé sa vie, c'est la joie inconnue d'être deux, d'être avec -un autre-. Une femme eût-elle surgi de cette même façon qu'elle l'attendrait, l'appellerait, l'implorerait ce matin avec une soif semblable. Marcher et entendre un pas à côté de soi. Faire un geste et voir un geste en écho, dire quelque chose et qu'une voix réponde. (p. 69)
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Puis, sans repartir tout de suite, elle se met à parler à voix haute. De la semaine elle n'a pas prononcé une seule parole non nécessaire. Et sans doute est-ce là une des épreuves les moins supportables à la longue: ne jamais parler pour ne rien dire ! Pourtant ce sont ces mots, ces phrases, ces bavardages inutiles et vide où passent le soleil et la pluie, les santés, la politique, le prix du pain ou du riz, qui tressent entre les humains les plus solides amarres.Et, qui, au moins autant que la prière, entretiennent la rotation du globe et appellent un sauveur. (p. 68)
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Si les oraisons du bréviaire ne changeaient pas au long de l'année, si le riz ne verdissait pas avant de brunir et si un jour on ne tranchait pas les pastèques rouges, les religieuses ignoreraient que le temps s'écoule et que vieillesse vient.Non, rien ne se passe. Suffit d'invoquer Dieu comme on respire et de se laisser vivre dans cette vie impitoyable et simple . et surtout que nulle fissure ne s'ouvre , par où feraient irruption malheurs et malheureux du dehors ! (p. 97)
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Depuis sa venue au monde, Allegra de L*** s'était, comme tout le monde, laissé porter (...) -les gens, c'est par la foule, le métier, les habitudes et le vent qui passe. Or elle est obligée d'admettre qu'en fin de compte un enfant du bon Dieu n'est qu'un canard sauvage : à grands coups d'aile, dans l'air calme ou la tempête, il doit -se porter soi-même- (p. 70)
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La Trappe était d'abord un pensionnat de muettes qui finissaient par devenir sourdes. Jeune, Madre Teresa avait entendu dire qu'aux récréations les religieuses ne pouvaient s'arrêter de parler , qu'elles criaient , ne fût-ce que pour soulager leurs nerfs. Mais elle s'est rendue compte que c'était légende : dans son premier couvent et dans le second aussi, abruties de silence autant qu'on peut le devenir de vacarme, les soeurs semblaient ne plus éprouver plaisir à parler, ni même besoin de le faire. (p. 33)
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