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EAN : 9782351970003
314 pages
UBU éditions (12/01/2006)
4.25/5   2 notes
Résumé :
La pièce magique qui donne pouvoir et richesse à son possesseur, peut-être même l'immortalité ! Et si cette pièce d'or mythique, échappée de l'écuelle du Condorong, était l'ultime espoir d'un continent, l'Afrique ? Sur ce territoire, dévoré par ses anciens et nouveaux occupants avides de pouvoir, le peuple s'est mis à errer. Les villages se vident dans les villes et les villes se vident dans la capitale, tandis que les déchets, au centre, s'accumulent dans une monst... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ken bugul(pseudonyme de Marietou Mbaye) livre içi un roman fort et traçant, un cri de désespoir mais aussi de rage contre les dérives de l'Afrique.
La pièce d'or est un pièce mythique qui apporte richesse bonheur et peut-être même immortalité à celui qui la possède. Autant dire qu'elle un objet de convoitise sans fin. Un objet qui incarne, sous la plume de Ken bugul, un carotte que l'on brandit au bout du bâton, ces faux espoirs qui font avancer l'Afrique droit dans le mur, avec ou sans son consentement.

Le récit se déroule à Yaakar, à une époque troublée oú les habitants désertent la campagne pour les villes et puis les villes pour la capital.Une ville qui attire le monde et contribue à la désertion des villages. Même Moïse , pour sauver sa famille et sa peau,consent à ce long voyage, à cette immigration qui lui fait quitter sa terre dans l'espoir de trouver une vie meilleure à Yaakar. Avec en tête,le rêve d'une pièce magique.............


Ce récit de transhumance est l'occasion pour Ken bugul de dénoncer avec violence l'urbanisme anarchique de l'Afrique, la perte des repères et des valeurs sociales , l'effondrement des valeurs traditionnelles et le malheur dans lequel s'engouffre l'Afrique en courant.Pour fuir la misère de la campagne , les gens se réfugient en ville où ils côtoient la violence ,la prostitution ,la misère sociale et économique , la solitude et l'inhumanité.
La ville,c'est le symbole de l'espoir trahi. Trahi par l'occident qui a puisé les richesses de l'Afrique et la regarde aujourd'hui d'un oeil méfiant.Trahi par les nouveaux systèmes économiques qui prennent place en Afrique dont le libéralisme laisse de nombreux personnes sur le côté.Trahi par une certaine culture africaine qui rime avec fatalisme ou insouciance.
Ken bugul se révolte et le fait savoir. Ce n'est pas un cri d'alarme qu'elle lance, c'est un appel au sursaut. Il est temps de réagir avant que l'Afrique ne sombre plus encore.Son écriture riche, large, assez chargée, apporte au récit une touche d'expression supplémentaire qui rend la situation plus dramatique encore. J'ai apprécié la manière avec laquelle Ken bugul parle de cette situation, sans compromission , avec franchise et brutalité. Comme elle éprouvait le besoin d'en finir avec les contes africains qui font rêver les voyageurs et voulait qu'on ouvre les yeux pour de bon sur le drame qui se joue.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Leurs enfants poursuivaient leurs études à l’étranger. S’ils étaient nuls, ils pouvaient faire toutes les facultés, et s’ils voulaient revenir au pays sans diplôme, les nouveaux occupants allaient les faire embaucher dans les directions des grandes sociétés, ou les nommer présidents de conseils d’administration, ou conseillers en n’importe quoi. Ou pourquoi pas politiciens. Le métier le plus facile. Il suffisait seulement d’être sans scrupules, de savoir mentir, voler, trahir, transhumer, changer d’avis tous les jours et manquer de vision.
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Un pays qui ne peut pas faire manger son peuple à sa faim ne peut pas exister. Ce n’est pas un peuple affamé, mal nourri, qui peut avoir de bonnes méninges pour réfléchir, penser, prendre des initiatives, avoir des idées, réagir, travailler. Ce peuple ne sait même pas baiser. Ce peuple ne sait que faire des enfants sans plaisir, des enfants qui naissent tarés, puisque les gènes des géniteurs sont déjà affectés.
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Qu’il y ait des gens qui mangent du caviar béluga, du foie gras aux truffes du Périgord, tout ce qu’ils veulent, même du faisan endimanché tous les dimanches, avec des pommes sautées aux pruneaux ; s’ils sont contents, on s’en fout. Mais pour d’autres, c’est manger à sa faim, étancher sa soif, s’abriter, vivre décemment, pour que les cerveaux puissent fonctionner et propulser le génie et l’imaginaire essentiels à la vie et au rêve.
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Ces guerres ne s’arrêteraient jamais. Les guerres devaient exister pour faire tourner l’argent. L’argent des armes, l’argent des trafics de matières premières, le trafic des intérêts. Et tout le monde le savait, et tout le monde faisait semblant de l’ignorer et jetait des coups d’épée dans la mer.
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C’était une démocratie à une seule face. Les mots avaient cet avantage, ou plutôt cet inconvénient, d’avoir plusieurs sens selon la manière dont ils étaient employés. Démocratie, dans ce pays et dans bien d’autres, signifiait faire ce qu’on voulait quand on était aux affaires. Il y avait l’impunité ou l’amnistie pour les uns ; les menaces, la mort, l’exclusion, pour les autres ; et pour le peuple, l’ultime onction.
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Vidéo de Ken Bugul
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