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Les Ardents éditeurs (01/01/1900)
3/5   2 notes
Résumé :
Nous allons mourir, nous allons tous mourir. Nous ne savons pas quand, nous ne savons pas où. Moi je sais quel jour, je sais à quel endroit. Je veux rendre l’âme que j’ai reçue. Ma mort, ce sera peut-être la seule chose que j’aurai pu décider et réussir dans ma vie. Oui, je vais arrêter là cette vie, l’éteindre comme on mouche une chandelle, ou, dans un seul souffle, les bougies d’un anniversaire.
Depuis le soir où tout a basculé, Marc est un homme brisé. Il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Marc est un homme fatigué. Brisé. Pour lui, la vie ne vaut plus guère la peine de continuer. Lui qui a tout raté dans sa vie, décide de réussir sa mort. Il a déjà choisi sa branche, une belle branche noueuse et solide. Et il décide qu'il lui reste sept jours. 10 080 minutes durant lesquels il va choisir les activités qui précèderont sa mort. Ce qu'il va faire, où il va aller. Au Louvre, par exemple. Ou s'offrir un dîner dans un restaurant de luxe. Et repenser au drame qui a brisé sa vie. L'occasion aussi de revenir sur sa jeunesse. Ancien étudiant de mai 1968, épris de liberté et de grands idéaux, il repense à Jacqueline et aux manifestations enragées dans lesquelles ils se jetaient à corps perdus. Il retrace aussi ses débuts comme enseignant, bien décidé à briser le carcan de l'enseignement et à former des citoyens libres et éclairés. Et il repense surtout à comment le monde l'a rattrapé.

Je dois avouer que je suis restée très longtemps extérieure à ce roman. le personnage de Marc, au départ, ne m'a attiré aucune empathie, j'ai même soupiré très fort pendant les premières pages. J'ai eu l'impression de voir défiler un thème éculé, trop bateau, lorsqu'il raconte sa vie d'étudiant soixante-huitard, et je n'y ai pas accroché du tout. Mon intérêt s'est un peu réveillé devant son récit de ses déboires d'enseignant forcé à entrer dans le moule, mais très probablement parce que son discours n'est rien d'autre que le constat que fait tout professeur au bout de quelques années de service, et j'ai bien peur que ce soit davantage ma complicité de collègue que mon intérêt de lectrice qui ait été piquée. Bref: j'ai eu du mal à voir l'intérêt de cette partie, sinon de nous faire défiler la vie d'un homme qui fait l'amer constat que ses rêves de jeunesses se sont retrouvés tout doucement enterrés sans vraiment qu'il s'en rende compte et avec sa tacite acceptation.
En revanche, j'ai de loin préféré son histoire récente, lorsqu'il nous raconte le drame qui lui fera perdre à la fois sa femme et son fils. J'aurais tellement aimé qu'il soit davantage développé tant il est poignant, tant il y a de choses à dire sur l'attitude de ses proches, sur la solitude progressive qui s'installe autour de lui. J'aurais d'ailleurs volontiers mis des gifles à son fils tant son attitude m'a semblé révoltante. J'ai également beaucoup aimé la rencontre d'Hélène, une jeune femme seule dans un train qui semble aussi désespérée que lui, voire plus et qui va peut-être l'obliger à revoir ses projets. Mais j'ai eu le sentiment que cette rencontre arrivait bien tard dans le récit et qu'elle aussi aurait mérité d'être bien plus développée. En un mot, j'ai eu la sensation d'avoir trois récits en un sans arriver à faire les liens des uns avec les autres. Je les ai lu indépendamment avec intérêt mais sans réellement entrer dedans.

J'ai eu de bons moments, mais je suis passée à côté au global. Un grand merci à Babelio pour cette lecture ainsi qu'aux Ardent Editeurs.
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Ante-mortem

C'est l'histoire de Marc, quinquagénaire, ex soixante-huitard, retraité de l'E.N. qui a décidé d'en finir avec la vie après que d'autres en ait fini de lui. Il s'agit donc maintenant de profiter des dernières 10 080 minutes qui vont précéder ce moment où il tirera sa révérence au monde. Il s'agira aussi de revenir sur ce qu'il fut et ce qui l'a conduit au désir de mort. Rien ne doit venir contrarier ses plans, pas même une mort accidentelle avant l'heure choisie. Et pourtant...

La branche de Marc est un roman intimiste en cela qu'il pénètre au coeur d'un homme pour nous raconter ce qu'a été son parcours sentimentalo-professionnel jusqu'à ce présent où ce même homme désabusé par la vie nous livre le contenu de ses supposés derniers jours.

Introspection, analyse et autocritique.
De Marc nous apprendrons son histoire. Bribes de vie : du jeune homme gaucho-anarchiste, membre du groupe Malatesta à son parcours d'enseignant (primaire, secondaire) puis chef d'établissement en passant par sa rencontre, sa vie avec Jacqueline (copine, amante, épouse, mère de son fils). Marc était un jeune homme plein d'idéaux, de convictions, qui à lutter sur les barricades parisiennes en 68 mais qui, au fil du temps et de la maturité, s'est rendu compte que ses petits actes de rébellion contre le conformisme ne l'ont conduit à rien de plus qu'une vie rangée de bourgeois. Il comprendra lors d'un dernier sursaut "révolutionnaire" pour briguer un mandat de maire dans sa banlieue bourgeoise que ses idées ne peuvent plus rassembler des gens qui maintenant n'aspirent qu'au calme et à la tranquillité. Ultime déception d'une vie qui ne trouve plus son sens. En bout de course ou presque, un drame lui conférera un statut de réprouvé, de paria et viendra définitivement creuser un écart entre lui et les autres le laissant seul et déçu par la vie et les siens.

Réflexion, décision, hésitation.
Et ce sont peut-être ces rêves brisés, surtout cette solitude, ce sentiment d'abandon, de vie qui ne trouve plus son sens qui vont conduire Marc à planifier stoïquement sa mort pour dans 7 jours, 10 080 minutes. Entre alors le récit de ces derniers jours. le flot de pensées qui l'assaillent, le bilan de sa vie, les souvenirs et les regrets. Les constats sur la vie, sur les hommes qui mènent à une forme de clairvoyance et de capacité à les sonder et à se voir soi-même aussi : aïe ça fait mal.
Marc va s'autoriser quelques derniers plaisirs, comme les dernières volontés d'un condamné : dîner dans un restaurant de luxe, visite du Louvre, ultime flâneries dans un parc mais aussi au détour d'une plongée dans une édition en relief du kama-sutra et d'une rencontre heureuse et fortuite, désir, envie d'une dernière jouissance, soif d'un dernier plaisir. Se rendre compte au final que la vie peut réserver encore et toujours des surprises, que d'autres encore vont plus mal. Trouver en les aidant un nouveau sens à sa vie, la force de la prolonger en se disant qu'on a après tout plus rien à perdre et tout à gagner.

Une lecture somme toute plaisante dont j'ai apprécié certains aspects comme le retour de Marc sur ses années d'enseignant, sa vision du métier, ses combats d'idéaliste qui se frottaient aux directives de l'E.N., sa critique du système. J'ai apprécié ses réflexions d'homme mûr, son auto-critique. J'ai apprécié parfois les mots et l'ironie.
J'ai apprécié surtout que ce roman ne soit ni larmoyant, ni triste et j'ai sûrement apprécié que la vie reprenne le dessus même si je n'ai jamais cru qu'il s'achèverait sur Marc pendu à une branche.
Lien : http://quel-bookan.hautetfor..
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