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EAN : 9782917689530
214 pages
Editions ActuSF (22/08/2013)
3.32/5   14 notes
Résumé :
Lorsque la fantasy se perd dans les méandres de l'Histoire... on peut voir le roi Peste mener ses troupes dans un Londres ravagé par la maladie. Partir à la rencontre de Giacomo Mandeli, peintre de génie contraint de travailler pour l’Inquisition. Suivre les Vikings de Knut affontant les armées anglo-saxonnes, ou, alors que la guerre de Sécession fait rage, vivre la dernière chasse sanglante du colonel Rels.

Russie, Japon, Irlande, Espagne, États-Unis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
A l'initiative du collectif des Indé de l'Imaginaire, sont simultanément apparus dans nos librairies le 22 août dernier trois romans signés par trois des plus belles plumes des littératures de l'imaginaire français : « Même pas mort » de Jean-Philippe Jaworski, « Mordred » de Justine Niogret, et « La chasse sauvage du colonel Rels » d'Armand Cabasson. Si les deux premiers bénéficient aujourd'hui d'une importante renommée, le dernier s'était depuis quelques années fait plutôt discret, ne publiant plus ici et là que quelques nouvelles dans diverses anthologies. L'attente aura de toute évidence été bénéfique à Alain Cabasson qui nous offre avec ce recueil un ouvrage remarquable mettant en scène une multitude d'univers plus dépaysants et fascinants les uns que les autres. Parmi les neufs textes ici proposés figurent des nouvelles aussi bien très réalistes que faisant intervenir des éléments fantastiques. Toutes ont cela dit en commun une attention extrême portée à la psychologie des personnages (il faut dire aussi que l'auteur exerce également le métier de psychiatre) ainsi qu'aux décors qui plongent pour la grande majorité d'entre eux leurs racines dans notre Histoire.

Du Moyen Age au XVIe siècle japonnais en passant par la guerre de sécession américaine ou encore le conflit opposant Anglo-saxons et Vikings, Armand Cabasson nous entraîne ainsi à différents moments clés de l'histoire du monde qu'il nous propose de (re)découvrir par le prisme du fantastique. Les époques et lieux évoqués sont nombreux et ne manquent pas de séduire par leur originalité. Il faut dire que les récits fantastiques se déroulant dans la Russie du Moyen Age, le camp sudiste des États-Unis du XIXe ou encore l'âge d'or des samouraï ne sont pas particulièrement légion ! N'allez cependant pas déduire de cette diversité dans le choix des décors que le recueil ne possède aucune cohérence, bien au contraire. Car à travers ces neufs nouvelles, Armand Cabasson ne s'intéresse pas seulement à la thématique de la guerre, pourtant essentielle, mais plutôt à celle du changement, ou plutôt comment tel personnage à telle époque va t-il réagir à tel changement ? Parmi tous les textes présents au sommaire, certains ressortent évidemment davantage que d'autres, bien que tous ne manqueront pas de procurer, chacun à leur façon, beaucoup de plaisir au lecteur.

Parmi les meilleurs figurent à mon sens « Giacomo Mandeli », nouvelle consacrée à la question de l'artiste confronté à un pouvoir totalitaire et mettant en scène un peintre de génie dans l'Espagne de l'Inquisition (époque déjà utilisée par l'auteur dans sa nouvelle « Le baiser de la sorcière » parue dans l'anthologie « Les dames baroques »). Pari également réussi pour « Le Minotaure de Fort Bull », texte consacré à la bataille désespérée menée par un général sudiste, ou encore « 1348 », texte dépeignant une ville de Londres rendue méconnaissable par l'arrivée du Roi Peste et la maladie qui rôde dans son sillage. « Le Roi Dieu Loup » consacré à ceux que l'on nomme bersekers (guerriers-fauves entrant dans une fureur sacrée lors des batailles) et « Saint Basile le victorieux » mettant en scène un souverain russe éclipsé par un saint à la création duquel il est à l'origine, figurent également parmi les bonnes surprises de ce recueil. S'il n'y a qu'un reproche que l'on pourrait faire aux textes d'Armand Cabasson, ce serait cela dit leur trop grande brièveté. Au vue de la qualité des décors et des personnages créés, le lecteur aurait en effet été en droit de s'attendre à des intrigues un peu plus étoffées et à des fins moins abruptes qui, trop souvent, frustrent plus qu'elles ne contentent.

Malgré ce léger défaut, le pari est de toute évidence réussi pour Armand Cabasson qui n'a certainement pas à rougir devant les deux mastodontes que sont Justine Niogret et Jean-Philippe Jaworski. Avec « La chasse sauvage du colonel Rels », l'auteur nous offre un recueil qui tient pleinement ses promesses et nous embarque, le temps de quelques pages, dans des décors exceptionnels. Amateurs d'Histoire, de fantastique, de personnages attachants et complexes et de récits épiques, n'hésitez plus, ce recueil est fait pour vous !
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J'ai découvert les écrits d'Armand Cabasson il y a quelques années, par ses nouvelles parues aux éditions de L'Oxymore (maison hélas aujourd'hui disparue). J'ai très vite été séduite, émue, frappée par ses textes où se mêlent la réalité, le fantastique, la légende, l'histoire et, surtout, les méandres de l'esprit humain. L'auteur est également psychiatre à la ville et cela explique pourquoi ses personnages semblent littéralement prendre vie devant nous, tant leur psychologie est bien construite, réaliste. Fragile.

Mais Armand Cabasson, après deux recueils, s'est montré absent pendant plusieurs années. Mis à part deux ou trois nouvelles parues en anthologie, aucun signe de vie depuis 2007. Alors, lorsque j'ai su que les éditions ActuSF publieraient un recueil de nouvelles inédites, je me suis jetée dessus les yeux fermés !

À noter que cette parution s'inscrit dans le cadre d'un événement, la rentrée de fantasy française, lancée par un collectif d'éditeurs : les Indés de l'Imaginaire, composé des éditions ActuSf, Mnémos et les Moutons électriques. Chaque maison d'édition de ce collectif sort un titre d'un auteur phare à l'occasion de cette rentrée.

Pour ActuSF, donc, il s'agit de la Chasse sauvage du colonel Rels, recueil de nouvelles inédites signées Armand Cabasson.

Après lecture, une thématique me saute au yeux : la guerre. La guerre et son cortège de sang et d'esprits brisés. Après quelques nouvelles du même acabit, c'est-à-dire habitées de batailles sanglantes, j'ai crains que l'auteur dont j'appréciais tant la plume ait perdu quelque peu de son talent. Mais j'ai poursuivi ma lecture et j'ai bien fait : j'ai révisé mon jugement en lisant avec délices des nouvelles d'excellente qualité qui rehaussaient celles qui m'avaient moins plu.

Voyons donc ce que j'en ai pensé, texte par texte :

1348 nous entraîne dans l'année du titre, à Londres. le Roi Peste s'est mis en tête de conquérir la ville et y sème son cortège de mort et d'horreur. Une nouvelle bien noire, aux relents infernaux (ou plutôt : corrompus par la maladie) pour démarrer, voilà qui annonce la couleur ! Si l'évocation du Londres de cette époque m'a plu, le contexte pestiféré et en guerre, avec force descriptions macabres et peu ragoûtantes, m'a moins plu.

La Chasse Sauvage du colonel Rels nous entraîne dans une autre guerre, celle de Sécession, aux États-Unis. On suit la cavalcade du colonel Rels. En dire plus sur l'histoire serait un crime, car sa chute en donne toute la force. C'est une histoire sur les ravages psychiques de la guerre, sur la façon dont elle transforme les hommes, le tout mêlée de la légende de la Chasse Sauvage. Une nouvelle marquante.

L'Héritage nous emmène cette fois-ci au Japon, durant le Moyen-Âge. Un homme, seigneur du clan, tombe sur le champ de bataille, et son fils doit hériter plus tôt que prévu de sa charge. Une histoire empreinte de l'esprit japonais, intéressante et moins violente que les précédentes malgré un petite côté macabre. Ayant lu ce texte juste après un recueil de contes fantastiques japonais, j'y ai retrouvé avec plaisir la même ambiance spectrale, avec ce mélange de sérénité et d'horreur.

Le Roi Dieu-Loup nous convie à la suite des Vikings venus piller l'Angleterre. Nous suivons Knut, qui regarde avec mépris les beserker semer la désolation. Les berserker, ces hommes qui se croient transformés en bêtes lorsque la fureur divine les prend et qui, dès lors, ne se donnent plus aucune limite. Armand Cabasson nous présente ici les berserker pour ce qu'ils sont : des bêtes sanguinaires. La violence de la nouvelle éclate de toutes parts et le pauvre Knut, pris au milieu, ne trouvera pas forcément son salut dans son profond désir de vivre. Un texte sans pitié, à l'instar des berserker. Inutile de dire qu'un tel déferlement de violence m'a laissée toute tremblante.

Arrivée à ce point du recueil, je me suis demandé où était passée toute la fine psychologie des personnages de l'auteur à laquelle j'étais habituée. Certes, ses écris précédents n'étaient pas dénués de noirceur, mais là, on nage en plein bain de sang ! J'ai néanmoins poursuivi ma lecture, histoire de laisser sa chance au recueil. Et j'ai bien fait ! [Lire la suite de la critique sur le blog]
Lien : http://lullastories.wordpres..
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Le Roi Peste.

Imaginez que vous êtes dans Londres, sous Edouard III. Au lieu d'une ville décimée par la maladie, vous vous retrouvez avec la maladie personnifiée : le Roi Peste. Celui-ci combat bien entendu le roi légitime mais il tue des gens par les armes avec une armée de pestiférés. Cette nouvelle est violente car que peut-on contre un ennemi qui incarne une épidémie? de même que ressentent les malades ? Souffrance ? Désespoire ? Ou si c'était tout simplement le chaos et le désir de vivre ? le Roi Peste incarne parfaitement l'état d'esprit d'une ville sous épidémie avec bien entendu des dirigeants impuissants, une ambiance tantôt malsaine, tantôt guerrière, avec les individus sains qui ne peuvent gagner car eux aussi peuvent basculer d'un camp à l'autre et se retrourner contre leurs anciens alliés. Si une épidémie était un Roi, comment aurions nous pu le combattre ?


La Chasse Sauvage du Capitaine Rels.

Imaginez la chevauchée du Capine Rels en véritable chevauchée des cavaliers de l'Apocalypse. A vous en demander si c'est un humain ou un ange déchu... Je me suis facilement identifiée aux émotions du personnage. Pourtant, c'était une nouvelle très descriptive, mais elle m'a marquée. En effet, on se retrouve totalement dans l'état d'esprit du colonel, dans cet état d'avancée, de voyage, se concentrant sur ce qu'on ressent avant une bataille. Une véritable bouffée d'air en plein milieu d'une journée de travail.


L'Héritage

Une très belle fable où un père communique à son fils ses dernières volontés par quelques histoires qui détermineront le règne de tout un clan japonais. J'ai adoré me replonger dans cet univers oriental qui m'a beaucoup rappelé Fille de l'Empire de Raymond Feist de de Janny Wurts

Le roi dieu Loup

Ici, nous avons le monde viking et une bataille où dans le feu de l'action, les guerriers peuvent devenir Berserk. Quant à leur roi, c'est un peu particulier car il dégage une telle puissance qu'on croirait qu'il se transforme en loup, dévorant tout sur son passage. Une excellente analyse de chef de clan et de la légende du loup garou


Giacomo Mandeli

L'artiste en perpétuelle recherche de la vérité et qui demeure incompris. C'est le poème de l'Alabatros qui se réécrit ici, avec peut être une petite pointe du Portrait de Dorian Grey. Dnas tous les cas, une théorie intéressante sur Dieu et le Diable, et la dualité en chacun de nous.

Les chuchotements de la lune.

Un conte japonais sur des poèmes que des soldats déclament avant le combat. L'un pose une question et reste dans l'esprit de l'autre. Cette pensée revient plus tard, révélant que l'important dans le poème n'est pas dans sa forme mais dans son fond


Saint Basile le victorieux.

Une belle nouvelle sur les reliques religieuses et leur pouvoir (immense) non pas sur une situation mais sur une foule. Cette nouvelle nous en dit beaucoup sur le pouvoir de la Foi sur les gens.

Le minotaure de Fort Bell

Une légende qui devient réalité ou une réalité qui devient légende? Dans tous les cas, notre héros se rend compte que pour en devenir une, être vivant n'est pas une option.

Les Mange Sommeil.

Une nouvelle moderne sur ce que l'on devient après la mort, les fées et sur ce que l'on croit étant enfant et non plus en étant adulte. En perdant de notre innocence, nous perdons de notre magie, même si celle ci est éternelle.
Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
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Passer au travers de ce fastidieux recueil fut vraiment pénible.

Le style n'est pourtant pas désagréable : simple, fluide et fonctionnel, il manque un peu de saveur et personnalité mais n'entrave pas la lecture.

Le principal problème récurrent de ces nouvelles est la maladresse narrative et la pauvreté des histoires. On sent que l'auteur maitrise mal le format de la nouvelle et les dynamiques de narration. Beaucoup de ces nouvelles sont sur un même format : une situation initiale pas particulièrement interpelante avec des personnages faibles qui va être rapidement noyée dans des flashbacks ou de lourds rappels de contextes historiques. Ces mises en place sont extrêmes maladroites, particulièrement celles historiques, ou l'on se complait dans le name-dropping, et enlisent systématiquement la narration.
Les personnages sont faibles, peu développés et peu crédibles. Et pour couronner le tout, les histoires sont minimalistes : à peine quelques scènes noyées dans du flashback, la monté dramatiques est systématiquement ratée.

Bref, c'est vraiment pas brillant...

J'aillais donc simplement vomir ce recueil quand soudain arrive la dernière nouvelle : Les Mange-sommeil !
Et là tout change : la structure narrative est radicalement différente, il y une vraie histoire qui progresse, des personnages, c'est sensible et poétique… Bref c'est vraiment bien fait. J'arrive à peine à croire que cette nouvelle est du même auteur que le reste.
Bref, un nouvelle finalement bien construite, agréable et réussie, même si c'est pas le Nirvana non plus.

Cela ne sauve toutefois pas ce recueil à oublier mais cela sauve, à mes yeux, l'auteur dont je lirais peut être finalement d'autres livres à l'occasion.
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Des nouvelles historiques sur le Japon des samouraïs, le moyen-âge, la guerre de sécession, épiques, parfois fantastiques, et plutôt bien documentées, qui plus est écrites avec une plume plutôt adroite, normalement ce recueil avait tout pour me plaire. Hélas, c'est au final une déception. La faute sans doute à une certaine absence de profondeur dans les thèmes abordés, d'une absence d'intrigue réelle à vrai dire, et cela se voit jusque dans les chutes, qui sont d'une indigence flagrante. Bien souvent, on sent la fin venir et on se dit "non, il ne va quand même pas finir là-dessus...", et en fait si. Parfois, on ne la voit même pas venir du tout, mais ça laisse le même goût d'inachevé.
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critiques presse (1)
Elbakin.net
15 janvier 2014
L’écriture est fluide et l’on se retrouvera à voir défiler les pages sous nos yeux sans que l’on s’en aperçoive. Mais hélas, voilà qui met en avant le plus gros point noir de ce livre. Les nouvelles sont parfois trop courtes, notamment à travers des conclusions souvent abruptes.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Pourquoi les anges ? se demanda-t-il. L'idéal de pureté. Les Cieux. L’éden, le paradis perdu. Faites se corrompre l'âme d'un ange, alors ses ailes tombent d'elles-mêmes, l'ange chute sur terre, et vous obtenez un homme de plus. Il en arriva à la conclusion que les hommes étaient des anges déchus. Les femmes continuaient à accoucher d'angelots. Mais la corruption des adultes les contaminaient avant même que ces angelots n'aient le temps de se changer en ange, que leurs ailes percent et poussent, qu'ils prennent conscience de leur nature divine. Telles des larves qui ne parvenaient plus à se changer en papillons et se transformaient en araignées. (Giacomo Mandeli)
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Londres n'est pas en péril. Je suis en train d'apporter des changements à la Reine des Villes afin d'en exploiter entièrement le potentiel corrupteur. Car l'Ancien Monde est fade, tandis que le Nouveau sera sulfureux et en perpétuelle ébullition. Ici les fous seront maîtres, les rois seront mangés, de nouvelles règles apparaîtront tandis que les anciennes seront transgressées, les lignes droites deviendront courbes et sinueuses, l'ancien laid sera le beau.
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Giacomo fut étonné de découvrir aussi loin au nord de l'Espagne un palais fortifié de style mauresque. Aux édifices musulmans, les chrétiens, une fois maîtres des lieux, avaient ajouté des constructions gothiques. Ces deux conceptions architecturales s'associaient avec harmonie. Giacomo entrevoyait là la possibilité... d'une entente. Cette rencontre heureuse de ces deux cultures n'était-elle pas la preuve que les peuples dont elles étaient issues pouvaient coexister ?

Giacomo Mandeli
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La pleine lune, d'une blancheur bleutée, répandait une lueur onirique. Dans le jardin clos d'un modeste château, les cerisiers en fleurs évoquaient une nuée de flocons de neige déposés sur la calligraphie des ombres.

Les Chuchotements de la Lune
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