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La cour d'Onyx tome 1 sur 2
EAN : 9782367934877
400 pages
L’Atalante (23/02/2018)
3.58/5   19 notes
Résumé :
À la fin du XVIe siècle, l'Angleterre prospère sous le règne d'Élizabeth, première du nom et dernière monarque de la lignée des Tudor. Sous Londres s'étend le palais tentaculaire d'Invidiana, la reine des fae, qu'elle gouverne en maîtresse inflexible. Son pouvoir est le reflet ténébreux de la gloire éclatante dont s'entoure la dernière des monarques Tudor. Dans ce palais d'Onyx, les fae n'ont pas à craindre le fer et la foi chrétienne que les mortels utilisent contr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Fin du XVIe siècle. Elizabeth Tudor règne depuis trente ans sur l'Angleterre qui vient toute juste d'échapper à une tentative d'invasion de la Grande Armada espagnole. Bien que vieillissante, la souveraine dirige toujours d'une main de fer les affaires du royaume et continue de bénéficier du soutien d'une cour soumise et dévouée. Rares sont toutefois ceux qui connaissent l'existence d'une autre cour installée sous la première, peuplée de créatures féeriques maintenues sous le joug d'une reine impitoyable ayant conclu il y a des années un pacte d'entre-aide avec son équivalente mortelle. Si l'arrangement entre les deux têtes couronnées reste ignoré de tous chez les mortels, un homme commence cependant à se demander s'il ne faut pas voir dans certains des choix politiques de sa reine l'influence d'une puissance occulte dont la main mise se serait affermie au fil des années, au point de menacer aujourd'hui l'avenir du royaume. Déjà connue en France pour sa série des « Mémoires de Lady Trent » (toujours en cours de publication chez L'Atalante), Marie Brennan nous revient ici avec une autre série de fantasy totalement différente et mêlant habilement Histoire et merveilleux. le roman se focalise sur deux personnages, issus de chacune des deux cours évoquées, et dont on suit le point de vue d'un chapitre à l'autre. le premier est un jeune homme affecté à la garde royale et à qui Walsingham confie la mission de démasquer le ou les personnes influençant secrètement les décision de la reine. La seconde est une Elfe qui cherche à revenir en grâce à la cour et qui se voit confier la mission inverse : découvrir ce que sait Walsingham et l'empêcher d'en apprendre davantage sur la cour d'Onyx et l'influence que fait peser Invidiana sur Elizabeth. La quête des deux apprentis espions va évidemment finir par se confondre et le jeu de chassé-croisé imaginé par l'auteur est mené de manière assez habile.

Si la plupart des rebondissements sont bien amenés, certains sont en revanche trop prévisibles, mais c'est certainement l'une des rares fausses notes que l'on peut mentionner pour ce premier tome. La seconde concerne respectivement le début et la fin du roman : le premier étant trop long à se mettre en place et la seconde s'apparentant trop un à « happy-end » classique. La plume de l'auteur est pour sa part fluide et agréable, même si la présence de beaux passages particulièrement intenses peut faire regretter au lecteur le fait que l'ensemble du roman n'ait pas été écrit avec la même verve (je rejoins Apophis concernant le passage de la Chasse sauvage qui est vraiment très évocateur). L'intrigue est pour sa part bien construite et se divise en plusieurs fils qui ne sont toutefois pas suffisamment nombreux pour faire oublier au lecteur les principaux enjeux de l'histoire. L'un des plus gros atouts du roman reste cela dit son atmosphère assez sombre, et ce en dépit de la présence de créatures que l'on assimile habituellement aux jolis contes pour enfants. S'il y a effectivement un aspect conte dans le roman de Marie Brennan, n'allez toutefois pas vous figurer une ambiance à la Disney, avec des fées adorables vêtues de justaucorps à paillettes et volant aux secours des mortels. Les fae de la cour élisabéthaine sont en effet bien plus complexes que ce que les fables d'aujourd'hui laissent entendre, certaines étant capables de la plus impitoyable cruauté afin de venger une offense, tandis que la plupart peinent à partager l'affection que leur portent les mortels, jugés bien trop éphémères pour mériter la moindre considération. Or c'est justement cette noirceur, plus sous-jacente que véritablement mise en scène, qui contribue à donner au roman cette ambiance si particulière.

Vous l'aurez sans doute déjà compris, ce qui fait avant tout le charme de ce premier tome, c'est le bestiaire relativement fourni convoqué par l'auteur. La plupart des créatures mises en scène ici sont tirées du folklore britannique et, si certaines sont des habituées des romans de fantasy (elfes, gobelins, naïades...), d'autres sont en revanche plus rares car probablement jugées trop communes, à l'image des brownies, des hobs ou encore des kelpies. D'autres peuples féeriques sont également mentionnés, mais les informations les concernant sont pour le moment assez lacunaires et seront sûrement étoffées dans les prochains tomes (je suis pour ma part très curieuse d'en apprendre davantage sur le peuple de la mer...). La plus grande originalité de l'auteur consiste toutefois à placer les représentants du « Petit Peuple » non pas dans leur décor bucolique habituel mais en plein coeur de la ville de Londres. Alors certes, les histoires aiment depuis toujours raconter les multiples manières dont les Fae s'y prennent pour interférer dans les affaires humaines : elles choisissent les plus beaux jeunes hommes comme amants, inspirent les meilleurs poètes, accordent à certains le don de prédire l'avenir, et vont même parfois jusqu'à dérober un bébé mortel pour le substituer par l'un des leurs. Si la fascination des Faes pour les humains n'est donc pas nouvelle, elle atteint toutefois son paroxysme à la cour d'Onyx, où il n'est plus seulement question de se mêler de temps à autres aux humains mais bel et bien d'en imiter les moeurs. C'est ce rapport entretenu entre créatures féeriques et créatures mortelles, fait de défiance et de fascination mêlés, qui se trouve au coeur du roman de Marie Brennan qui aborde le sujet avec beaucoup d'intelligence. Afin de se fondre dans le « monde d'en haut », les créatures de la cour d'Onyx dispose de tout un tas de stratagèmes (déguisement, offrandes...) qui vont leur permettre de déjouer les nombreux pièges que recèle inévitablement tout cadre urbain. A ce sujet, il est d'ailleurs habile de la part de l'auteur de considérer comme arme de défense contre les Fae non pas un dieu quelconque mais la ferveur des fidèles qui revêt ici un véritable pouvoir. L'aspect est intéressant et, outre le fait qu'il permet à l'auteur de ne pas s'embourber dans des considérations d'ordre religieuses, il permet également de justifier les choix de la reine Elizabeth en matière de religion.

Le second gros point fort du roman tient à son cadre historique. Si l'époque moderne est loin d'être la période la moins utilisée en fantasy, il n'en reste pas moins agréable de se voir confronté à un décor historique reconstitué avec soin et qui s'éloigne du traditionnel « médiéval fantastique ». Difficile, compte tenu de l'époque choisie par Marie Brennan, de ne pas faire le rapprochement avec le fameux « Gloriana ou la reine inassouvie » de Moorcock qui, quoique plus complexe et plus poétique, partage avec ce roman ci la même atmosphère crépusculaire. Il est une autre oeuvre dans laquelle on retrouve la même ambiance et à laquelle je n'ai pu m'empêcher de penser tout au long de la lecture : le film de Shekhar Kapur dont l'auteur avoue justement s'être beaucoup inspiré (les deux se déroulent d'ailleurs à peu près au même moment du règne d'Elizabeth). le rapprochement a pour ma part été tellement immédiat qu'il m'a été impossible de me représenter Elizabeth et Walsingham sous d'autres traits que ceux de Cate Blanchett et de Geoffrey Rush (qui conviennent ma foi parfaitement ici aussi). Bien que l'action se déroule à la fin du règne (nous sommes aux alentours de 1588-1590), l'auteur réussit à revenir sur les moments forts de la vie d'Elizabeth auxquels on assiste même parfois sous la forme de courts chapitres prenant la forme de flashbacks. Parmi ces événements marquants, on peut évidemment citer la mise à mort de Marie Stuart, mais aussi la difficile accession au trône de la souveraine, ou encore sa volonté de favoriser le protestantisme au dépend du catholicisme. Si la reine Elizabeth n'est réellement présente que dans très peu de scènes, son ombre plane sur l'ensemble de la cour ce qui permet au lecteur de se faire une idée assez précise de sa personnalité. Là encore l'auteur fait d'ailleurs preuve d'intelligence en dressant de la reine un portrait nuancé : celle-ci manifestant d'un côté une profonde jalousie à l'égard du bonheur marital de certains de ses courtisans (allant jusqu'à interdire leur union) et faisant preuve d'un tempérament exécrable, tout en étant d'un autre côté charismatique, éduquée et capable de faire preuve d'un formidable sens politique. Figurent également sur le devant de la scène les personnages les plus emblématiques de son règne : si William Cecil et Walter Raleigh sont seulement mentionnés, Walsingham et l'astrologue Dee occupent ainsi un rôle bien plus important.

Premier tome mêlant habilement histoire et magie, le roman de Marie Brennan propose une réadaptation réussie du règne d'Elizabeth Ière, mêlant intrigues de cour mortelle aussi bien que féerique. Soutenu par un cadre historique travaillé, un bestiaire étoffé et une ambiance résolument sombre, « Minuit jamais ne vienne » pose les bases d'une nouvelle série prometteuse dont les trois prochains volumes (déjà parus en Angleterre) s'attarderont sur trois époques différentes dans lesquelles j'ai hâte de me plonger.
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Angleterre, 1590
La cour d'Elizabeth a en réalité son pendant souterrain invisible aux yeux des mortels, la cour d'Onyx, sur laquelle règne la fae Invidiana, dont la beauté n'a d'égale que la cruauté. Entre les deux reines, un pacte fut jadis conclu, qui permit à l'humaine d'accéder à son trône …
Lady Lune, fae en disgrâce suite à sa dernière mission, revêt une apparence mortelle à la cour d'Elizabeth pour espionner au profit de sa propre suzeraine. Elle est ainsi amenée à approcher Michael Deven, gentilhomme de la garde rapprochée de la souveraine anglaise qui, de son côté, cherche à s'élever au sein de la cour.
Les intérêts de l'un et de l'autre vont finir par se rejoindre dans une entreprise hasardeuse et qui les dépassera largement, puisqu'en dépendra rien moins que la survie des deux royaumes.

Rien ne me prédisposait à m'aventurer dans ce roman de fantasy urbaine made in 16ème siècle (ma seule incursion en la matière avec Les petites fées de New York s'était, il y a dix ans, révélée peu concluante ), si ce n'est que j'avais déjà pris plaisir à lire la prose de Marie Brennan (mais je m'étais lassée des Mémoires de son héroïne, lady Trent, car je trouvais le schéma de ses aventures un peu répétitif) et que le Sieur Apophis, entre autres, vantait la qualité d'après lui supérieure de cette série (4 tomes) antérieure.
Il ne m'a pas fallu longtemps pour être tout à fait de son avis. Parce que, effectivement, la qualité est là, que ce soit au niveau de l'écriture, de l'immersion dans le Londres de l'époque et dans ses ténébreux dessous et de l'intrigue tout sauf simpliste, sans oublier les personnages bien campés auxquels on n'a aucun mal à s'intéresser. Alors, certes, j'ai dû réviser un peu mes connaissances de l'histoire de l'Angleterre à cette époque, mais rien de bien méchant, juste de quoi être suffisamment aware pour me remettre dans l'ambiance.

Après une première moitié qui se lit toute seule, la seconde se dévore : la tension augmente en effet de quelques crans, certain mystère s'épaissit et on s'inquiète beaucoup pour les deux principaux protagonistes, dans une atmosphère de plus en plus sombre.
« Minuit jamais ne vienne » m'a aussi permis d'accroître mes connaissances quelque peu limitées en matière de monde faerique. J'ai eu un aperçu de la manière dont il coexiste avec le nôtre (la cour d'Onyx étant une exception puisque les faes appartiennent normalement au monde rural) et beaucoup aimé découvrir certaines de ses créatures : les sympathiques brownies comme les soeurs Goodemeade, aubergistes de leur état, mais aussi l'esprit de la Tamise et d'autres habitants des eaux, même s'ils sont seulement évoqués pour le rôle qu'ils ont tenu lors de l'offensive de la Grande Armada. Car, dans la période qui nous occupe, les faes ont interagi avec les mortels et Marie Brennan ne manque pas de pointer du doigt les occasions où leur intervention fut décisive pour le cours de l'histoire anglaise, nous révélant de ce fait les secrets de la politique menée.
Un très bon moment de lecture !

(ce roman est le premier d'une tétralogie mais peut se lire indépendamment : le deuxième, traduit en 2019, « Gît dans les cendres », se déroule en effet à une autre période, plus de soixante-dix ans après)

challenge multi-auteures SFFF
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Largement supérieur aux aventures de Lady Trent

Curiosité taxonomique, ce roman (le premier d'une tétralogie) propose une Urban Fantasy se déroulant… à la fin du XVIe siècle, dans une Angleterre où, sous la ville de Londres, existe une seconde reine, celle des Fae, à qui la souveraine mortelle doit son trône. Tout l'enjeu de l'intrigue sera donc de décrire et d'expliquer le complexe réseau de relations qui lie les deux cours (la mortelle et l'immortelle) entre elles, ainsi que les conséquences de certains pactes sur les nations et leur Histoire, qu'elles soient féeriques ou humaines, que sa chronique soit dans nos manuels… ou pas ! Voilà donc une Histoire secrète expliquant, par le biais du surnaturel, des événements bien réels, et mettant en scène les Unseelie les plus cruelles et malsaines de toute la SFFF à côté de personnages de nos manuels scolaires crédibles et intéressants. Deux personnages, une Fae en disgrâce et un humain sur la pente ascendante, vont devoir démêler l'écheveau des pactes passés et de leurs conséquences actuelles.

Largement supérieur, sur le plan de l'écriture (dont le rythme et l'utilisation des personnages secondaires), entre autres, au cycle plus connu en France de Lady Trent, celui-ci est à mon avis plus intéressant, surtout si, comme moi, tout ce qui tourne autour des cours féeriques vous fascine. J'y suis allé plutôt par curiosité taxonomique, j'en ressors ravi par une lecture tonique et envoûtante (le charme des fées, sûrement), et je lirai les tomes suivants avec plaisir. Car celui-ci est vraiment riche et propose différents niveaux de lecture qui intéresseront sans nul doute des publics très divers, depuis celui qui appréciera la reconstitution purement historique à celui qui sera fasciné par la façon dont le surnaturel s'y intègre, voire en explique les événements, en passant par celui qui sera attendri par les relations romantiques, qu'elles soient tragiques ou non, liant humains et Fae ou celui qui appréciera l'aspect enquête très développé de l'ouvrage.

Ce qui précède n'est qu'un maigre résumé (si, si) de la logorrhée que j'appelle une critique complète, que vous pouvez retrouver sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.com/..
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J'ai trouvé l'idée de ces 2 cours excellente.
En revanche côté écriture la présentation des personnages est brouillon, floue.
On ne sait pas où l'auteur veut en venir.
Je suppose que ce tome est le 1er d'une longue série et que l'auteur plante le décor mais c'est long. Est-ce qu'elle envisage une adaptation en série? On dirait bien.
Ceci mis à part, je lirai le tome 2 pour vérifier mes suppositions car je trouve son idée vraiment très bonne.
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Ce qui m'a attiré en tout premier vers ce livre, c'est l'intégration du folklore féerique dans une partie de l'histoire britannique, dans ce cas la période élisabéthaine.
Ce qui est vraiment intéressant, c'est de voir comment ces créatures vivent avec nous, dans notre monde, ce qu'elles craignent, aiment. Leur rapport à la foi est abordé, mais aussi l'amour homme/fae et ces conséquences sur l'un comme sur l'autre.
L'intrigue est intéressante, s'étoffe au fur et à mesure, nous passionne et permet d'oublier, un peu, le manque d'action. Les différents sauts dans le temps apportent du rythme à l'histoire et complexifie la narration, les révélations, l'histoire des personnages sans pour autant nous étouffer sous un flot d'informations difficile à assimiler.
Le plus impressionnant est sans doute la façon dont l'auteur traite le personnage de la reine Elizabeth, peu présente dans ce roman, son influence n'en ai pas moins très impressionnante, au point d'influencer entièrement la vie des personnes de son entourage, même de simples serviteurs…
Lien : https://souslaplumedelline.w..
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critiques presse (1)
Elbakin.net
23 mars 2018
C’est avant tout l’univers qui domine le roman de tout son poids et ses conspirations de toutes sortes, au gré des allégeances et des alliances de chacun, qui justement changent souvent du tout au tout.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Les chevaux, ferrés d'argent et d'or, irradiaient une lumière spectrale. Constitués de brume, de paille, ou de fae qui choisissaient de courir sous cette forme, leur galop précipité les portant à une vitesse terrifiante. Ainsi que leurs cavaliers, splendides ou monstrueux. Des bois de cerf perçaient le ciel en une vaste couronne. Des ailes enlaçaient l'air de leurs plumes, les rémiges sifflaient dans l'ouragan. Ils avaient les cheveux jaune d'or, rouge sang, noir de nuit ; leurs yeux brûlaient de fureur et leurs mains brandissaient lances ou épées de légende. Les rois oubliés de l'Angleterre faerique partaient en guerre.
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