Trois nouvelles signées
Ludmila Oulitskaïa, "l'une des grandes plumes russes contemporaines" nous dit l'éditeur. Alors pour se familiariser avec l'univers et l'écriture d'un auteur, les nouvelles constituent un début comme un autre pour découvrir une oeuvre.
Dans le cas présent, les trois nouvelles sélectionnées parlent d'enfance, ce n'est certes pas ma thématique de prédilection, mais mon envie de découvrir une nouvelle romancière russe a pris le passer cet aspect.
Les trois nouvelles mettent en scène la candeur de certains enfants face à la cruauté d'autres de leurs pairs, ou à la malice de certains adultes. La romancière met également en avant l'exploration ou la découverte de la sexualité, un moment "critique" dans leur évolution qui constitue un premier pas pour quitter l'innocence qui, dit-on, définit l'enfance.
mais à travers le regard de ces personnages qui peuvent ne pas saisir les subtilités du monde des adultes, c'est la dureté de la vie en Russie, en particulier dans les années 1950, ainsi que les tensions entre communautés ethniques et classes sociales, que l'auteure expose dans ces récits.
Je n'ai pas particulièrement aimé les deux premières nouvelles (et à vrai dire la deuxième ne m'a pas plu du tout). En revanche la dernière, la nouvelle éponyme m'a touchée par le décalage qu'il décrit entre le récit de l'enfant lié à un simple aliment et la gravité d'un évènement qui y est associé, ainsi que la nostalgie de la narratrice adulte pour cette période de sa vie.
Même si cette expérience n'a rien de flamboyant je relirai volontiers cette romancière, avec un roman cette fois.