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Leslie De Bont (Traducteur)
EAN : 9782366245318
120 pages
Cambourakis (14/10/2020)
3.37/5   75 notes
Résumé :
Londres, 1918: la guerre n'en finit pas, les bombardements tétanisent la ville. Solitaire, désargentée et de santé vacillante, Sarah Brown oeuvre sans grande conviction au sein d'un comité de bienfaisance où les ladies de la bonne société dispensent aux pauvres une charité assortie de leçons de morale.La magie va faire irruption dans son morne quotidien lorsqu'une sorcière lui propose de s'installer à La Vie Seule, la curieuse pension dont elle est la tenancière.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Ce que j'ai ressenti:
« Ceci n'est pas un vrai livre. (…) il ne doit en aucun cas être lu par de vraies personnes.»

Je pense que j'étais une victime prédestinée de la magie…Je ne sais déterminer si je suis une demi-fée, une Demi-sorcière, une Demi-femme, mais la magie me parle doucement à l'oreille à demi-mots…Ai-je trop d'impressions, un coeur trop fatigué? Assurément. Et peut-être même que je vous lancerai des sorts puissamment chargés pour vous faire adopter La Vie Seule. Ça sera terrrable pour que l'envoûtement ait lieu dans vos maisons…

Elle écrivit un mot dans l'air avec son doigt et dessina une fioriture sous son mot. Cette fioriture fleurit et se répandit tout autour d'elle en descendant jusqu'à ses orteils.

-La Vie Seule- Vivre en parfaite petite ermite en ces temps difficiles…C'est ce qu'on vit. Nous sommes plein de solitudes et les interactions sociales semblent compliquées en ce confinement. Mais il nous reste la magie. Bénie soit la magie. In extremis, j'ai craqué pour cette nouveauté et quel Bonheur! Une histoire originale, loufoque, féministe, ensorcelée et pleine de fantaisie, c'est tout ce qu'il me fallait pour affronter la vie seule…Et la magie a tôt fait de faire le reste sur mes impressions et mon coeur un peu trop fatigué…

Pour moi, la magie, c'est l'ingrédient principal dans la recette du Bonheur.

Imaginez une sorcière, un balai et quelques aventures extraordinaires au-dessus des nuages, saupoudrez d'une pointe de mystères et d'improbables rencontres, quelques dialogues hilarants et décalés, et vous comprendrez qu'on est dans le Hors du commun, mais pour agrémentez le tout, je ne vous ai pas encore parlé de la poésie qui se dégage de ses pages…Bénie soit la magie et la poésie en des temps aussi sombres…Du ciel tombe la pluie, des éclairs et des bombes, Londres subit le déferlement des éléments et les assauts des attaques ennemies. C'est la première guerre mondiale qui gronde dans le décor, mais quelques rares rêveurs s'accrochent à la magie.

Plus le monde se précipite vers le pire, plus la magie va se développer pour nous sauver. La magie ne peut mourir que dans un monde tiède et sans saveur. Je pense qu'il y a aujourd'hui plus de magie dans le monde qu'il n'y en a jamais eu.

Je voudrais que cet intrus de petit livre devienne envahissant. Dans vos mains, sur vos tables de chevet, dans vos bibliothèques, sur vos coeurs. Puisse la magie vous éclairer, vous toucher. En tant que vraie rêveuse, je voudrais habiter dans un pensionnat tel que celui-ci, traîner dans la solitude argentée de ces jardins, boire les gouttes pleines de clair de Lune, entendre encore un peu le chant soudain des oiseaux, même si je perds aussi l'audition comme Sarah Brown…Je voudrais voir le Mal reculer dans nos maisons, ressentir encore mon coeur chavirer, oublier la boue à mes pieds, m'émerveiller encore de Bonheur, redonner le moral comme une bonne fée…Rester un tout petit peu sur Terre pour lire des livres aussi fabuleux.

Le monde se balançait comme une fleur en haut d'une fine tige de fumée…


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Une sorcière s'invite à un comité de bienfaisance, et son arrivée ainsi que l'aura qu'elle dégage vont perturber les membres du dit comité. En premier lieu Sarah Brown, femme solitaire qui travaille dans une association d'aide aux déshérités, dans le Londres triste de la fin de la première guerre mondiale. La sorcière lui propose de s'installer dans une étrange pension, La vie seule, avec des règles hors du commun, avec au rez de chaussée, une étrange boutique magique. Cela va changer de fond en comble la sage et ennuyeuse vie de Sarah, dont le quotidien va désormais côtoyer le fantastique et le farfelu. Elle aura même l'occasion de rencontrer un dragon...

J'ai beaucoup ri au début du livre, le tableau des comités de bienfaisance, d'aide au combien malveillante aux nécessiteux, et les portraits de gens aisés, terriblement conventionnels et engoncés dans leurs certitudes, avant de succomber au climat magique répandu par la sorcière était assez réjouissant. Après, le livre part un peu dans tous les sens, dans des épisodes sans forcément grand lien des uns avec les autres, ou alors d'une manière un peu artificielle. La fin est aussi un peu forcée à mon goût.

Divertissant, sympathique, mais mineur, et un peu décevant sur la durée. Un peu dommage parce qu'il y avait des bonnes idées, et un univers qui aurait pu donner sa pleine mesure avec une intrigue un peu plus consistante.
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Quelle charmante curiosité littéraire ! Dans un petit mot introductif, Stella Benson nous informe de la teneur de l'ouvrage : « Ceci n'est pas un vrai livre. Il ne parle pas de vraies personnes. » Même si nous voilà bien prévenus, nous sommes encore bien loin de nous douter des merveilles dont regorge ce petit ouvrage. Une sorcière intrépide vivant d'improbables aventures au-dessus des nuages, des comités caritatifs grotesques et moralisateurs, des femmes seules rêvant de convoler avec des soldats de la Reine, et des dialogues plus loufoques les uns que les autres, faits pour nous faire rire et réfléchir. Vous l'aurez compris, il est particulièrement difficile de résumer ce récit – et franchement, autant vous en laisser la surprise.

C'est avec délectation que je me suis plongée dans ce roman fantaisiste, en admirant la prose de l'autrice qui parvient à faire de chaque phrase un trait bien senti, qu'il soit humoristique ou satirique. La société anglaise que dépeint Stella Benson est véritablement désespérante mais n'en est pas moins complètement hilarante. Minés par des années de guerre, les Anglais – et surtout les Anglaises – cherchent à tromper l'ennui du quotidien en participant à des comités dont la charité n'est que purement théorique. Quand soudainement, une sorcière surgit lors d'une de leurs réunions, les membres du comité se font une joie de s'emparer de cette distraction, et se pressent à la porte de leur nouvelle connaissance.

A travers ce personnage délirant, c'est toute une critique de la société de l'époque que nous propose Stella Benson. En décrivant une femme libre comme l'air, prenant ses propres décisions, insensible à la justice des hommes, elle dénonce une société dépassée par les mouvements du siècle, incapable de s'adapter aux bouleversements sociaux que la guerre a provoqué. En nous emmenant dans des pays rêvés – et pourtant manifestement réels pour nos protagonistes – où vivent des fées et des dragons, c'est la débandade du système économique et social qu'illustre l'autrice. Chaque anecdote peut être interprétée de mille façons, et je sais que je relirais un jour ce livre pour essayer d'en percer tous les mystères. En attendant, j'ai passé un charmant moment en compagnie de ces personnages totalement dingues, et je suis ravie d'avoir pu découvrir la prose piquante de Stella Benson !
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Dès le début, le ton est donné : "ceci n'est pas un vrai livre. Il ne parle pas de vraies personnes et ne doit en aucun cas être lu par de vraies personnes".
La vie seule est une pension d'un genre particulier, au règlement fantaisiste, tenue par une sorcière complètement loufoque.
C'est un roman qui n'a ni queue ni tête. le style est désopilant, sarcastique, fantasque, à l'humour très anglais. Les chapitres s'enchaînent dans une espèce de désordre rafraîchissant. Par certains côtés, il m'a rappelé la douce folie de Mary Poppins.
Écrit en 1919, il offre cependant une vision cinglante de la société de l'époque : la guerre s'éternise, les hommes sont absents, les oeuvres de charité ne sont pas si charitables qu'il y paraît, les nécessiteux doivent prouver leur indigence pour mériter l'aumône, les personnages tentent de sortir du carcan des conventions sociales,... Même l'amour est tourné en dérision. Un drôle de petit ovni littéraire que je vous conseille vivement rien que pour l'expérience surréaliste qu'il vous fera vivre.
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Il était écrit en quatrième de couverture que cette contemporaine de Virginia Woolf était grandement appréciée par cette dernière. Il ne m'en fallait pas plus pour être tentée de la découvrir. Si vous ne le saviez pas, je suis une grande fan de Virginia. Lire ses contemporaines et surtout celles qu'elle recommande me semble toujours une très bonne idée.
Et dans ce cas précis, la lecture a moyennement fonctionné. Petit aparté, j'aime beaucoup les éditions Cambourakis et je les remercie de remettre à l'honneur des textes d'autrices injustement oubliées.
Dans la vie seule, nous sommes dans une revisite de l'après-guerre en Angleterre. Nous voici dans les années 20 au sein des oeuvres de bienfaisance, dans cette ambiance d'après première guerre mondiale très particulière : les anciens combattants ont tous leur association. Et justement, le coeur de l'histoire se focalise sur Sarah Brown secrétaire insipide d'une de ces oeuvres caritatives qui voit débarquer dans sa vie et dans une des réunions de son association une sorcière qui va apporter beaucoup de fantaisies et un peu de bazar.
Le début est loufoque, décalé et très drôle. Ces dames de la haute font la connaissance de notre sorcière qui débarque avec son ignorance candide et son caractère inadapté. Elle va bousculer, questionner et il faut le dire dépoussiérer les bigoudis peroxydés de nos vieilles bigotes.
La fin est moins enthousiasmante car le propos décalé se perd un peu au fil des pages. Néanmoins, reste jusqu'à la fin la réflexion sur le but de la vie de notre Sarah Brown – la sortir de sa coquille, l'entourer même si c'est d'un dragon, la faire découvrir le monde de manière différente. Sur ce point, il y a sans doute plus de choses à dire que je ne pourrais le faire. Sur la fin, j'ai légèrement décroché et l'entente entre l'autrice et moi avait quelques fritures sur la ligne.
Néanmoins, j'ai apprécié découvrir une nouvelle autrice, recommandée en plus par une de mes autrices préférées. Tout comme j'ai apprécié lire une contemporaine des années 20, période historique que j'aime particulièrement.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Plus le monde se précipite vers le pire, plus la magie va se développer pour nous sauver. La magie ne peut mourir que dans un monde tiède et sans saveur. Je pense qu’il y a aujourd’hui plus de magie dans le monde qu’il n’y en a jamais eu.
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Cette bonne vieille ville de Londres se recroqueville, le visage plongé dans ses mains; elle est emprisonnée par ses brouillards et son vacarme, et au-dessus de sa tête, il y a les lourdes poutres de son toit sombre qui quadrillent le ciel et lui cachent la lumière du soleil; et sous sa porte, soufflent des vents qui ne sont en vérité que d'affreuses rafales. Londres sait bien des choses, et à chaque moment elle en apprend de nouvelles, mais ce qu'elle n'apprendra jamais, c'est que le soleil toute la journée, et la lune toute la nuit, brillent sur les tuiles argentées de sa sombre maison et que les premiers mois grimpent à ses murs et courent en chantant entre ses cheminées..
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Partout où il y a des enfants qui jouent à faire semblant, il y a de la magie qui grandit dans l'air ; ainsi, le vent des jardins de Kensington est ivre de sorts et le bassin rond, plein de grandes armées de fiction, traversé de long en large par des navires débordant de trésors et de romances, est un lieu béni pour les gens magiques.
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Cher policier, poursuivit Richard. Je crois que vous avez tellement parlé ce soir que vous ne vous êtes pas rendu compte de la tranquillité de la nuit. Vous êtes bien plus petit qu’une étoile, et pourtant, vous faites plus de bruit que toutes les étoiles réunies. Vous n’êtes pas aussi froid que la lune, et pourtant vos dents claquent plus fort que les siennes. La chaleur de votre colère est moindre que la chaleur du soleil, et pourtant, alors que lui est silencieux et distant, vous remplissez l’air de vos cris et, si je peux m’exprimer ainsi, vous abusez de notre hospitalité alors que vous n’êtes plus le bienvenu. Oh, Cher policier, écoutez moi ... Savez vous que s’il n’y avait pas la Londres sur cette rive, et la guerre sur l’autre, alors le silence serait si profond qu’il t’emplirait toutes les mers et tous les mondes ...
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Ceci n'est pas un vrai livre. Il ne parle pas de vraies personnes et ne doit en aucun cas être lu par de vraies personnes.
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Video de Stella Benson (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Stella Benson
Paru en 1919, au sortir de la Première Guerre mondiale, Le Fort Intérieur, sorte de Mary Poppins pour adulte avant l’heure, anticipe le ton comique et léger que la fantasy connaîtra bien des décennies plus tard, avec entre autres Terry Pratchett et Neil Gaiman.
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