Larmes de cendre

On disait la Bretagne terre de bigoterie et de superstitions, le Gabon postule au podium lui aussi.
Une jeune veuve est violée par un inconnu dans une pièce obscure pendant la cérémonie des obsèques : c'est la tradition.
"Tu vas te laisser faire. Il faut nous faire confiance. Nous savons ce que nous faisons. Tout ce qu'on va te faire faire, c'est pour ton bien. Nous sommes des Africains. Nous sommes de vrais Noirs. Eux, ils veulent jouer aux Blancs. Ils rejettent leur culture, et ça, les Ancêtres le font payer très cher."
C'est la propre soeur de la veuve qui parle – enfin, qui traduit la volonté des Ancêtres, n'est-ce pas.
Autant vous dire que la jeune veuve en question ne va pas s'en remettre.
Parallèlement, un médecin tombe violemment, obsessionnellement, amoureux d'une femme qu'il a aperçue quelques secondes dans un hall d'aéroport.
Ce même médecin part au Bénin à la recherche de ses racines paternelles, et là, dans cette famille royale, il comprend enfin pourquoi son père avait émigré.
Dit comme ça, on dirait trois nouvelles. Mais non, c'est bien un roman car les trois histoires vont finir par se rejoindre.
Cette construction ne m'a pas convaincue. le récit manque de tension, en tous cas je ne l'ai pas trouvé à la hauteur des enjeux. On reste à la surface des choses. Quant au médecin, le narrateur, c'est un personnage trop mièvre et béat pour qu'on s'y attache et c'est dommage, car l'aspect patrimonial de sa quête aurait mérité, à mes yeux, une réflexion plus approfondie.
Reste une assez belle écriture dans certains passages plus poétiques.

Challenge Globe-trotter (Gabon)