AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782807000582
258 pages
M.E.O Editions (01/12/2015)
4/5   6 notes
Résumé :
. À travers trois journaux intimes, écrits à des époques différentes par trois membres d'une même famille, Jasna Samic nous donne un roman sur les rapports fille-père, mais également sur Paris et Sarajevo à la veille des événements qui vont secouer les Balkans dans les années 90. Un avertissement opportun en ces temps où notre vieille Europe dénuée de projet voit se dresser partout les démons nationalistes dont elle semble avoir oublié les ravages. La phrase d'Ödön ... >Voir plus
Que lire après Le givre et la cendreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Dans ce roman, l'auteur nous parle de la vie en ex-Yougoslavie à la fin des années 80, où les nationalismes et la corruption font déjà la loi, mais aussi de la vie d'un étranger en France à la même époque. Visnja, l'héroïne a vécu dans un milieu sarajévien laïque, où la culture jouait un rôle important ; toute sa famille était francophone. Elle a passé aussi une partie de son enfance à Paris, où son père enseignait à la Sorbonne, et cet amour de Paris c'est planté en elle. Voilà pourquoi elle fait tout pour s'installer dans la ville lumière où elle a fait aussi une partie de ses études et travaille à RFI. Evidemment, la réalité est tout à fait différente et la vie d'un étranger, surtout de ceux qui viennent des pays communistes, n'est pas fameuse. Malgré tout, aux yeux de Visnja, Paris reste une ville magique.

C'est un livre de désillusions, qui nous aide à apprendre et à comprendre la situation en Yougoslavie tout juste avant la guerre des années 90. L'auteur nous fait bien sentir les tensions nationalistes existantes, bien que le nettoyage ethnique qui aura lieu un peu plus tard ne soit pas encore entré en vigueur. Grâce au journal du père de Visnja, qu'elle trouve peu avant sa mort, le lecteur se rend compte que L Histoire se répète et que les habitants d'ex-Yougoslavie ont déjà été victimes de la même barbarie dans la seconde guerre mondiale.

C'est un roman riche et passionnant, plein d'émotions, qui traite entre autres les rapports fille-père. Comme il est toujours le cas avec ce genre de livre, on regrette de s'en séparer quand on arrive à la dernière page.


Commenter  J’apprécie          40
Passionnément, faire entendre sa voix, ensevelie sous le givre et la cendre.
La confier à son journal qui seul, pourra, voudra l'entendre, l'accepter, car seul lieu de liberté.
Parce que le monde où évoluent les personnages n'a de cesse de faire taire la différence, de la moquer, de lui faire peur.

Ce roman est la quête indéfectible de trois personnages, du seul non alignement authentique qui vaille, celui de l'esprit, dans une Yougoslavie qui, précisément au nom d'un non alignement, politique celui-là, étouffe toute revendication d'être soi, dans son unicité.

C'est ainsi que les hommes, médiocres et rustres, qui s'arrogent le pouvoir – politique, littéraire, sexuel – font payer très cher à Višnja, indomptable et passionnée, ses refus de toute compromission, par des promesses d'édition, des engagements de rémunération, jamais tenus sous les prétextes les plus fallacieux. S'ils ne peuvent détruire son désir de vivre, d'aimer, d'écrire, ils peuvent l'empêcher de vivre matériellement.

Višnja ne peut que ressentir et dénoncer l'horreur de la guerre qui menace. Son journal et celui de son père, écrit pendant la seconde guerre mondiale, montrent l'enchaînement implacable des conflits, de l'attentat de Sarajevo à la guerre des années 90, l'impossible alliance des civilisations et des peuples, les rêves fous de vengeance et de pureté ethnique des Serbes. La vérité que clame Višnja ne sera, là encore, pas entendue, pas publiée, et cela, dans le pays pourtant aimé, la France.

En réaction aux patriotismes meurtriers et mortifères, Višnja, comme auparavant son père, rêve d'un lieu qui l'accueillerait, qui mettrait un terme à son errance, errance de l'âme (ce qui sera le thème de son roman suivant Les contrée des âmes errantes), de l'amour (où/quel est l'homme qui comblera son désir ?).
Paris est la ville mythique qu'elle invoque contre ceux qui violentent son corps et son esprit, même si, toujours, tel le château de Kafka, la prolongation de sa carte de séjour est différée. Et il y a aussi le lieu où le temps s'arrête, le lieu du resourcement, pour Višnja comme pour son père avant elle, le Mont Trebević, qui surplombe la ville de Sarajevo, la ville originelle, aimée, malgré tout, pour sa beauté indivisible.

Dans le givre et la cendre, Éros et Thanatos se juxtaposent, tels en ces deux moments où jouissance avec l'amant et mort du père sont évoqués quasi simultanément ; réalisme et poésie, humour et douleur, se mêlent inextricablement.
Si la guerre, l'exil, forment la trame de ce livre, c'est la volonté d'exister en vérité qui s'écrit sans concession.

Évelyne Morin
Maître ès Lettres, Poète

le 19 avril 2020
Commenter  J’apprécie          00
Nul nul nul trois fois nul. Ce sont trois journaux intimes.Mais on ne sait pas ce que l'écrivain veut...D'ailleurs,sait-elle elle même ce qu'elle veut ? Elle n'aime pas la France,ni la Yougoslavie,ni les hommes,ni son père, ni sa mère, ni son ex mari,ni les éditeurs,ni les écrivains,ni les politiques....Que leur reproche. elle ? Je l'ignore.Elle ne l'explique jamais.C'est imbuvable,mauvais style,écrit à la suite sans réelle correction .Et puis quelle indécence parfois : un viol,des morpions,des règles....et pardon ....je n'ecriraiscjamais cela.Je ne comprends pas la philosophie de ce livre.Qu'elle n'aime rien certes mais certaines choses dans la vie méritent que l'on s'émerveille. Livre à oublier.J'ai été jusqu'au bout,croyez moi et je crois avoir perdu mon temps.Désolé pour l'auteur. Mais qu'elle soit plus concrète sur ce qu'elle attend de sa vie car sa vie va passer sans qu'elle n'en profite. J'espérais un peu comprendre la Yougoslavie, dommage...
Commenter  J’apprécie          44
Le givre suggère un froid intense qui recouvre tout, même la cendre qui suggère la mort par le feu.
Jasna Samic est née à Sarajevo mais vit à Paris ; elle est spécialiste des langues orientales et du soufisme.
En 1990, à Paris, la narratrice est journaliste à RFI (Radio France Internationale) où elle assure des reportages sur les écrivains de l'ex-Yougoslavie. Elle-même se retrouve à de nombreuses reprises à Sarajevo, sa ville natale, où son père se trouve in articulo mortis à l'hôpital. La vie de Visna, la narratrice, n'a pas été et n'est pas toujours rose : l'après Tito n'est pas spécialement un progrès. Des luttes ethniques gangrènent la vie quotidienne. La corruption règne à Sarajevo et dans les environs.
Visna découvre le journal intime de son père qui relate sa vie durant les années de guerre 40/45.
Le journal intime de son père est facilement reconnaissable grâce aux caractères en italique. Ce roman bouleverse le lecteur par la force de caractère de la narratrice face à son entourage rébarbatif. Il fallait une dose de courage pour faire face à la guerre civile et ne pas se plier aux habitudes quotidiennes ! La vie sentimentale de Visna est étalée en des caractères crus sans être triviaux.
Commenter  J’apprécie          20
Le vie de Visna n'est pas ce que l'on peut qualifier de simple, et elle le sera encore moins lorsqu'elle découvrira le journal intime de son père.

Dans ce journal intime, son père parle principalement de sa vie durant les années sombres de 1940/1945.

Lorsque l'auteur nous donne des passages de ce journal, c'est facilement reconnaissable par la mise en page en écriture italique, ce qui en facilite la lecture et qui nous m-permet de ne pas nous perdre en chemin.

Ce récit m' a, dans son ensemble, vraiment bouleversé, on y ressent le courage du père face à la guerre, mais également le courage de Visna face à ce qu'elle découvre et face à son entourage qu'il soit proche ou pas.

Un ouvrage rempli d'émotions qui ne peuvent laisser le lecteur indifférent et qui vous emmène dans les méandres de la guerre et de la "rencontre" de Visna avec le passé de son père.

La guerre n'est pas un sujet simple, mais Jasna a su l'écrire avec simplicité mais aussi avec dureté lorsque cela s'imposait.

Un livre à découvrir et une auteure à suivre.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je me refuse à mettre une citation.
Commenter  J’apprécie          60
Je me refuse à mettre une citation.
Commenter  J’apprécie          22

Video de Jasna Samic (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jasna Samic
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=49603&motExact=0&motcle=&mode=AND
TROIS HISTOIRES UN DESTIN
Jasna Samic
Théâtres
Quels sont ces ponts qui nous relient, ces abîmes qui nous séparent ? Un crime mène-t-il vers un autre crime ? Pourquoi se venge-t-on sur un innocent ? Ce ne sont que quelques questions que les trois pièces posent sur ces exilés dans les souvenirs, représentant aussi le thème des trois histoires, liées étroitement, par un événement : la guerre, et faisant allusion à une ville où la vie, l'amour, le malheur et la mort se rencontrent et se confondent encore de nos jours, devenant une et même chose.
Broché

ISBN : 978-2-343-07986-8 ? février 2016 ? 184 pages
Prix éditeur : 18 ? 17,10 ?
+ Lire la suite
autres livres classés : yougoslavieVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (13) Voir plus



Quiz Voir plus

🐱 Citation, expression ou proverbe sur le chat 😺

Une ... de chat ?

Journée
Vie

14 questions
279 lecteurs ont répondu
Thèmes : chats , proverbes , expressionsCréer un quiz sur ce livre

{* *}