J'aime la nature. J'aime profiter de longues promenades avec mon loulou dans un endroit où il peut côtoyer les arbres, les oiseaux, la nature. Vivant en ville, je n'ai pas le plaisir d'avoir autant de verdure que dans un village ou la campagne. Cependant, nous avons nos petits endroits où les arbres sont hauts et où le bitume n'est plus maître. Quelle joie et quel bonheur !
"Le maire qui aimait les arbres" est une nouvelle qui fait du bien. Certes très (trop) positive, mais une nouvelle qui fait du bien. Les personnages n'ont pas de nom, ils ne sont pas donnés. le narrateur raconte sa rencontre fortuite avec ce maire et la façon dont il découvre son envie de reboiser sa ville, les alentours de sa ville. Il ira au-delà des limites de sa ville emmenant avec lui d'autres maires. le maire n'y parviendra pas seul, et aidé de la paysagiste, des jardiniers et employés de mairie, mais aussi de la population de sa ville, "l'Homme avait enfin décidé d'habiter sa planète".
Sans être un manifeste politique ni le doigt accusateur, cette nouvelle fait du bien, car elle est simple, pleine de bons sentiments et de bonnes actions. La volonté du maire de planter des arbres dans sa ville n'est pas égoïste et ne suit pas de plan politique : il aimerait retrouver la beauté d'antan, donner au piéton des abris au-dessus de la tête lorsqu'il se déplace en plein été, rafraîchir l'atmosphère et l'assainir. Ces bons sentiments font du bien dans une société qui est obnubilé par la réussite, la technologie et le pouvoir.
L'histoire est simple, sans être mièvre. L'écriture est soignée sans être lourde. J'ai senti un ton léger, quasi enjoué à ma lecture. J'ai aimé me retrouver dans ces paysages. J'ai aimé sentir ces bonnes intentions. Cette lecture est vivifiante. le fait qu'il s'agisse d'une nouvelle joue aussi au plaisir de la lecture. Un long roman aurait sans doute été ennuyeux.
Enfin, qu'il s'agisse du narrateur au maire ou des autres personnages, j'ai aimé qu'il n'y ait pas de nom. Au final, ils sont superflus tant la nature a droit à être "en haut de l'affiche".
Enfin, une lecture qui fait réfléchir sur notre société de consommation, l'importance de la nature et la façon simple qu'il existe de lui donner de la place : a-t-on besoin d'autant de bitume dans nos villes ? Assurément non. Nos sociétés ont déboisé des hectares entiers. Peut-être peut-on, à notre petite échelle replanter et redonner de l'espace à la nature.
C'est aussi l'histoire d'une amitié, débutée entre le narrateur tombé en panne de voiture, et le maire, cet homme simple qui l'a accueilli. Pendant de nombreuses années, quarante, ils vont poursuivre leur rencontre, leur échange. Cette amitié et cette confiance entre les deux protagonistes fait aussi du bien, l'auteur mettant en évidence les bons sentiments qui les unis.
En bref :
Une lecture qui fait souffler, respirer qu'on prend le temps d'apprécier. Elle nous fait aussi réfléchir sur ce lien à la nature.
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Courte nouvelle, ou petit conte, ce petit opus hésite un peu entre deux genres avec son histoire d'un maire d'une ville moyenne qui entreprend de reprendre sa ville à la voiture et d'y planter des arbres, aidé par une spécialiste pour être sûr que ceux-ci survivent là où on les installe....
C'est mignon, c'est plein de bonnes intentions....c'est un peu frustrant aussi parfois, comme si l'auteur affirmait que tout serait si facile si on le voulait bien, et sans prendre en compte les 1001 fâcheux qui mettent des bâtons dans les roues à ce genre de projet. Ici par exemple, pas de conseil municipal, à peine une opposition, et rien non plus sur les politiques qui auraient du accompagner tout cela, par exemple sur les transports en commun nécessaires une fois qu'on boise tout ce qui étaient des parkings....
Résultat , j'ai parfois trouvé ça un peu déprimant, je voudrais bien que le monde tourne ainsi!
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À distribuer à tous les maires du monde pour faire appliquer la trame verte et bleue.
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Elle lui apprit aussi à se méfier de la lumière, c'est à dire qu'elle lui réapprit à se délecter de l'ombre. Depuis la nuit des temps, ou au moins depuis le Néolithique, l'ombre a accompagné le loisir des hommes. Le travailleur harassé rentrait chez lui, après sa journée de travail, rejoignant l'ombre fraîche de la ville l'été, l'ombre tiède du foyer l'hiver. Le repas de midi se prenait en lisière du champ, à l'ombre de la haie brise-vent; le repas du dimanche sous la tonnelle et le pastis sous le platane.Où mieux faire la sieste que sous le tilleul, où mieux faire l'amour que derrière les persiennes closes ?
C'est sur le projet qui concernerait la plus grande place de la ville ancienne, face à l'hôtel de ville, que les imaginations s'étaient échauffées. Partisans et adversaires spéculaient sur les décisions qui seraient prises là, attendues ou redoutées.
Le maire, à cette occasiob, sut encore étonner : il déclara qu'il ne changerait rien du paysage existant et qu'au risque de décevoir, il n'infligerait aucune altération à sa beauté toute minérale.
Il fit remarquer que c'était là une place très fréquentée tout au long de l'année par les habitants comme les visiteurs et qu'à vouloir améliorer ce qui fonctionnait si bien, on ne pouvait être sûr d'atteindre son but.
Il ajouta, ironique, qu'il comptait bien sur cette prise de position pour rassurer ses électeurs sur sa parfaite santé mentale, prouvant ainsi sa capacité à ne pas planter un arbre dès qu'un mètre carré se trouvait disponible. "Les arbres, j'arrête quand je veux," souriait-il.
Tout ce qui aurait pu donner un peu d'aise aux humains, dans cette ville à la trame dense, avait été abandonné à l'automobile. Plus de chaises de mémés, plus de marelles de petites filles, plus de vélos de gamins couchés par terre. Les apéros de voisins confinés dans les maisons, les boulistes déportés au boulodrome.
"Vous avez pu voir comment les plantations
ont transfiguré les lieux que je vous ai montrés.
C'est vrai : l'arbre enchante les lieux qu'il ombrage,
il porte à la rêverie. Il apaise celui qui le regarde,
et même celui qui ne fait que le voir. Il révèle l'es-
pace ; ce qui n'était qu'un élargissement de voie,
un carrefour, devient une placette, un lieu de réu-
nion. Mais ces vertus, déjà capitales, ne sont
pas les seules que confère la compagnie des ar-
bres."
p.33
"Tentant de se raccrocher aux valeurs qui avaient toujours été les siennes, il dut convenir que, désormais, il doutait du fait que la détresse matérielle fût celle qui était la plus digne de pitié, en France et à l'aube du XXIe siècle tout du moins."