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EAN : 9782707190970
360 pages
La Découverte (24/05/2017)
4/5   2 notes
Résumé :
Pour qui s’intéresse à la société médiévale, la question écologique peut sembler secondaire au regard du rapport à Dieu, des formes de domination ou de l’organisation politique. Les sciences paléo-environnementales, l’archéologie moderne et les textes de l’époque suggèrent pourtant que leurs rapports à la nature sont bien l’une des grandes questions que se posent les hommes du Moyen Âge.
Remettant en cause le cliché d’une période de stagnation, livrée aux cal... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
De tout temps, l'homme a vécu en phase avec la nature, ne prenant que le strict nécessaire à sa vie et en lui laissant toujours le temps de se régénérer, dans un cycle harmonieux suivant le cours des saisons. Ce n'est qu'à la révolution industrielle, avec ses usines crachant des fumées toxiques à tous les coins de rue, que tout a dégénéré.

Ou pas ! La nature a toujours souffert depuis que les humains se sont organisés en bandes, et les problèmes écologiques ne datent finalement pas d'hier. Même si cet essai se focalise sur le Moyen-Âge européen, on y trouvera des problématiques bien modernes.

Dès l'Antiquité, il y a eu une volonté de conquérir une nature sauvage vue comme très dangereuse, et de remplacer tout ça par quelque chose de propre et d'organisé. Cette conquête du terrain était d'ailleurs indispensable, car au vu de la faiblesse des progrès technologiques, la seule manière de doubler les rendements d'une ressource était d'exploiter le double de sa superficie.

Le Moyen-Âge européen a également beaucoup basé son essor sur les réserves colossales de bois sur le continent, et il ne s'est pas privé de les exploiter : matériau de construction, source d'énergie, terres fertiles avec la méthode de brûlis (on choisit une parcelle de forêt, on y met le feu, on cultive sur les cendres, et quand la terre est épuisée 5 ans plus tard, on recommence un peu plus loin), … les forêts européennes ont tellement pris cher qu'elles étaient *moins* étendues au Moyen-Âge qu'aujourd'hui.

Il n'en fallait pas plus pour que certains scientifiques donnent une cause humaine au réchauffement climatique du Moyen-Age (autour de l'an 1000, où les hautes températures pendant plusieurs décennies ont notamment permis à l'Angleterre de cultiver des vignes, ou aux Vikings de s'installer au Groenland), puis attribuer le petit âge glaciaire qui a suivi à la chute radicale de la population humaine due aux grandes épidémies (peste en Europe, extinction de populations amérindiennes à l'époque des grandes découvertes), permettant ainsi à la nature de regagner le terrain perdu et de re-fixer massivement du carbone. D'ailleurs, les forêts amazoniennes sont plutôt des reconquêtes récentes de la nature que des terres vierges préservées de l'influence humaine, comme elles en sont le symbole aujourd'hui.

On retrouve également les problématiques de sur-exploitation des ressources, avec des décrets seigneuriaux pour en limiter l'accès ou interdire des pratiques non-pérennes, de la pollution urbaine (et notamment l'évacuation des déchets) ou des conflits entre plusieurs communautés pour obtenir la plus grande jouissance possible des biens communs au détriment des autres.

Je ressors de cette lecture assez inquiet, car j'ai quand même l'impression qu'on n'a pas retenu grand-chose des erreurs du passé. Et au vu des dégâts que l'être humain a déjà pu faire avec si peu de population et si peu de moyen, je ne suis pas très impatient de voir ce qu'il est capable de faire aujourd'hui…
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
On considère habituellement que, jusqu'à la révolution industrielle, l'évolution du climat est restée indépendante de l'action des hommes. Ce postulat est aujourd'hui battu en brèche. Au IVe siècle av. J.-C., le géographe Théophraste d'Érèse, élève de Platon, affirmait déjà que la déforestation d'un territoire ou l'assèchement d'un lac pouvait conduire au réchauffement et à l'assèchement du climat. [...] Ces dernières années, une partie des scientifiques, à la suite du paléoclimatologue américain William F. Ruddiman, avancent l'idée que le climat terrestre global a pu être modifié par les sociétés anciennes. La lente montée des taux de méthane et de CO2 dans l'atmosphère depuis 8 000 ans, en dépit des cycles naturels normaux auxquels est soumis ce gaz, s'expliquerait par la progression inexorable des défrichements débutés au néolithique.
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Parcourus, exploités, disputés, pour l'espace qu'ils recouvrent, les matières premières, les matières alimentaires et le combustible qu'on en retire, les bois du Moyen-Âge ne sont en rien des forêts primaires, même si une part de l'imaginaire (le nôtre et celui des contemporains) les imagine comme tels. Comme les jardins et les champs, ils constituent au contraire des écosystèmes dont l'homme médiéval a fortement réduit l'étendue et dont il a modifié la composition.
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À l'échelle du monde, [...] le Moyen-Âge marquerait le moment où l'érosion d'origine humaine, causée par la déforestation, les travaux de construction et de terrassement, égale puis dépasse l'érosion produite par l'action de l'eau, du vent et de la gravité.
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