Ce roman est le premier d'une série de cinq présentant la lutte de la journaliste et profileuse Clare Hart contre les réseaux de prostitution des jeunes filles en Afrique du Sud.
Un sujet gravissime dans ce pays et sur lequel l'auteure a aussi publié un essai, qui lui a valu un prix de journalisme important.
L'auteure,
Margie Orford, est née en 1964 au Royaume-Uni, mais éduquée et vivant en Namibie et la ville du Cap.
Le "commerce" épouvantable de gamines en provenance des pays les plus pauvres du continent noir est devenu pour les truants de l'Afrique du Sud de l'apres-Apartheid plus rentable que le trafic des diamants et offre en plus l'avantage d'être "à faible risque".
Le récit commence par la découverte sur un trottoir de Sea Point au Cap du corps égorgé et mutilé d'une lycéenne de 17 ans, la pauvre Charnay Swanepoel.
Le capitaine Riedwaan Faizal de la brigade criminelle du Cap, chargé officiellement de l'enquête, fait appel aux services de la journaliste Clare Hart, parce qu'elle est la meilleure profileuse du pays et ... parce qu'il en est un peu amoureux.
Comme il s'agit d'un cas unique d'assassinat brutal il n'offre à Clare, spécialiste des tueurs en série, virtuellement aucun indice sur l'auteur susceptible de le trouver et de l'arrêter.
Relativement vite elle apprend qu'une agression similaire a eu lieu à Johannesbourg il y a 6 mois, mais qu'il lui est impossible d'interroger la victime puisqu'elle s'est suicidée entretemps.
Un entretien avec la meilleure amie de Charnay, Cornelle, ne lui apprend rien de concret sauf que la lycéenne, au "décolleté affriolant et un bout de tissu ressemblant plus à une ceinture qu'à une jupe", fréquente après les cours les bars des hôtels chics du Waterfront à la recherche de messieurs qui ont du fric à gaspiller.
Clare note aussi que Cornelle porte, tout comme son amie morte, à la naissance de la gorge un tatouage identique représentant un "X" barré de 2 lignes verticales et que la jeune fille a manifestement peur.
Une rencontre avec Kelvin Landman, le roi fortuné de la pègre locale, qui se permet d'ailleurs de la menacer lui procure la chair de poule, mais Clare est déterminée à résoudre cet homicide coûte que coûte.
Sa motivation est d'autant plus fort qu'elle souffre de l'horreur qui est arrivée des années plus tôt à sa soeur jumelle Constance qui, affreusement violée et blessée, mène depuis une vie de recluse dans un centre de protection de femmes victimes de tels abus sexuels violents.
Je vous invite à découvrir si d'éventuelles autres victimes suivront, si la police et Clare réussissent à arrêter le meurtrier sadique à temps et, subsidiairement, si entre elle et le capitaine Riedwaan une belle histoire d'amour voit le jour ?
Margie Orford a sûrement bénéficié des cours d'écriture qu'elle a reçu du
Prix Nobel de littérature sud-africaine de 2003,
J. M. Coetzee, auteur d'entre autres de "
Disgrâce" et "
En attendant les barbares".
Pourtant son roman évoque davantage le maître incontesté du thriller sud-africain,
Deon Meyer.
Avec le même don d'observation que ce dernier elle vous accompagne sur le front de la mer au Cap, à l'ombre de la majestueuse montagne de la Table.
Clare Hart et sa créatrice donnent envie de lire les numéros 2 et 3 de la série : "
Roses de sang" (2007) et "Daďdy's Girl" (2008).
Pour le moment les 2 derniers volumes de cette collection n'ont pas encore été traduits en Français.