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EAN : 9782954143255
L'Oeil Ebloui (02/11/2015)
4.22/5   9 notes
Résumé :
« Alors les femmes s’en prennent à cette garce de Loire jamais bien franche. Ce pont maudit, la Loire en colère n’en fait qu’une bouchée, il faut se souvenir un peu ! On ne fait plus le compte de tous les braves gens qu’elle avale, qui l’engraissent. Elle peut même vous bouffer le bateau entier, ça s’est vu. Étonnez-vous qu’elles ne veuillent pas voir partir leur fille avec leur frère aîné ! Elles ont un contentieux inépuisable avec la Loire, parce qu’à moins d’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Pour la nantaise que je suis, ce livre est un trésor. Née au début des années 50, je me suis parfaitement retrouvée déjà dans la dédicace, puis les cars Drouin, les histoires de disparition de femmes dans les magasins Decré... Mais je ne veux pas révéler davantage ce que cache ce beau livre illustré sobrement, et cette écriture savoureuse que Françoise Moreau nous offre avec ses souvenirs.
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Qui a déjà lu certains de ses livres retrouvera avec délectation, dans celui-ci, la belle écriture de Françoise Moreau. Belle, élégante, savoureuse et délicate dans l'ironie légère, un brin nostalgique ici, qui se plaît à retrouver des mots et des expressions surannés (de ce temps où les oculistes n'étaient pas encore des ophtalmologues, ni Notre-Dame-des-Landes une ZAD, mais une coopérative laitière) en réveillant une mémoire nantaise teintée de douce mélancolie. Une écriture particulièrement attentive aux détails et aux êtres, singulièrement aux "petites gens". Fine observatrice à laquelle rien n'échappe, Françoise Moreau, au travers de ces six histoires réinventées, fait remonter à la mémoire des noms de lieux ou de marques presque oubliés, emblèmes de l'histoire de son pays nantais : Drouin, Decré, Dames de France, Cassegrain, Chantiers Dubigeon ou pont transbordeur.
Encore remarquables par la précision et la justesse du vocabulaire, la langue et le ton de Françoise Moreau pourront commencer de s'apprécier, pour ceux qui ne la connaîtraient pas encore, dans ce petit paragraphe clairement narquois :
« C'est ce qu'a répondu Marie-Reine. Je vais consulter à Nantes. Parce qu'il y a mille façons de faire avouer à une femme qu'on a vue prendre le car des voyageurs ce qu'elle est allée voir en ville. On tourne autour et on l'agace de questions insignifiantes et félonnes comme dards de guêpes. On peut aller jusqu'à proposer de garder les enfants. Je vois que tu vas à Nantes souvent, n'hésite pas ! L'offre de service vaut droit à confidences, c'est tout naturel, c'est le moins pour un dépôt aussi sacré qu'une paire de bambins dans leurs couches. »
On soulignera enfin le soin exemplaire porté à la présentation, à la typographie et à la fabrication de ce livre par l'éditeur nantais L'Oeil ébloui.

(Chronique parue sur le site Mobilis)

Lien : http://www.mobilis-paysdelal..
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Forcement cela fais remonter des souvenirs.
L'écriture très ciselée embarque dans chaque nouvelle et donne a voir et a ressentir chaque vie.
pour moi cela fait échos avec Philippe Delerm.
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Si ces nouvelles font revivre le Nantes de l'après-guerre, elles ne sont heureusement pas que cela. Nul besoin d'être nantais pour saisir le charme de ces atmosphères désuètes qui se dégage de ces récits. Car il est ici surtout question de liberté, d'amour et de rêves. de ces jeunes filles en robe vichy qui rêvent au prince charmant qui saura les faire danser toute la nuit, des jeunes hommes qui croient que la guerre est loin derrière eux quand l'ordre de mobilisation générale pour la seconde guerre mondiale est placardé sur les murs nantais.
Jamais nostalgiques ni déprimants, les récits de Françoise Moreau prêtent bien souvent à sourire, avec un air de connivence : "mais tout cela est tellement vrai !" Un bon moment de lecture, une plongée bien agréable dans un passé pas si lointain.
Lien : http://itzamna-librairie.blo..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Mais les enfants sont comme la Loire qu'ils reniflent, qui les berce, imprévisibles et désobéissants, un beau jour ils prennent le large des mères et n'en font qu'à leur tête.
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Alors les femmes s'en prennent à cette garce de Loire jamais bien franche. Ce Pont maudit, la Loire en colère n'en fait qu'une bouchée, il faut se souvenir un peu ! On ne fait plus le compte de tous les braves gens qu'elle avale, qui l'engraissent. Elle peut même vous bouffer le bateau entier, ça s'est vu. Étonnez-vous qu'elles ne veuillent pas voir partir leur fille avec leur frère aîné ! Elles ont un contentieux inépuisable avec la Loire, parce qu'à moins d'être de la butte, on peut s'attendre à ce que la garce vous mange les rues, les trottoirs, les caves, chaque fois qu'elle a trop bu !
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La tracassée rougit, parce qu'elle n'a pas envie d'étaler sa misère organique entre les laques et les berlingots multicolores de shampooings Dop ? Ou parce qu'elle a menti ? Allez savoir ! Et c'est ce qu'on n'en finit pas d'essayer de faire, un peu partout en baissant la voix, mais pas les yeux qui en disent plus long que la bouche, à cause des oreilles d'enfants qui n'ont pas besoin de savoir, eux, ces choses-là !
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La mère pleurniche un brin au moment du départ sur le sacrifice de la séparation, mais très vite ma-fille-de-Nantes devient un petit effet qu'on place facilement dans les conversations pour clouer le bec de celles qui n'ont jamais fait que trois fois le tour de leur soue à cochons et qui gardent leurs filles dans leurs jupes pour gaver les cochons après elles.
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Au matin, les idées brillantes de l'insomnie prennent toujours une allure blafarde et suspecte.
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