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EAN : 9782019681890
297 pages
Hachette Livre BNF (01/08/2017)
4.75/5   2 notes
Résumé :
Les propos d'un boulevardier / par Pierre VéronDate de l'édition originale : 1888Sujet de l'ouvrage : Paris (France) -- Grands boulevardsParis (France) -- Moeurs et coutumesLe présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF.HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces Œuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la dema... >Voir plus
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Voilà vraiment un événement parisien qui m'a touché le cœur. On a annoncé que la crevasse de l’obélisque, déjà signalée depuis longtemps, s'était accrue sous l'influence des caprices atmosphériques qui font si brusquement succéder, cet hiver, la pluie à la gelée et vice versa. Cette nouvelle m'a mis en deuil.

Ce pauvre obélisque ! Ce vieil ami ! Serait-il menacé de s'effondrer comme un simple ministère ?
(…)
Le fait est qu'il doit en avoir bien besoin, de consolation, le pauvre obélisque, lui qui a connu le Nil, en être réduit regarder couler ce petit collecteur qu'on appelle la Seine !

A propos du Nil aux sources mystérieuses, l'obélisque doit se dire que si l'on recherchait aussi les sources de tout ce qui grouille autour de lui, on ferait d'étranges découvertes.
Allez donc chercher la source de la fortune de ces spéculateurs véreux qui passent devant lui, au trot de leur fringant équipage ?
Et la source de votre beauté, mesdames les maquillées !
Et la source de votre fortune politique, messieurs les honorables !

Ça, par exemple, c'est une des principales distractions de ce gros caillou.
Contempler les générations cocasses de législateurs que le suffrage universel envoie au Palais du quai d'Orsay !
Comme il doit la trouver drôle !
Comme il doit se gausser de nous, en constatant que l'idole de la veille est le honni du lendemain !
En a-t-il compté déjà, de ces favoris de la popularité, qui n'ont fait que passer et qui n'étaient déjà plus !
Et quelles drôles de comparaisons il a pu faire entre leur mine triomphante des jours prospères et leur mine déconfite des jours d'épreuve !
En a-t-il entendu acclamer, de ces noms !
Et combien de ministres ont défilé devant sa grille !
En allant, ils s'avançaient superbes et majestueux, suivis par les flatteurs, ce qui présent le plus funeste... Vous savez le distique.
En revenant, quel patatras !
Figure défaite, et pour la majorité (politique) idem.
Il avait suffi d'une séance pour cette démolition.

C'est instructif d'être obélisque place de la Concorde.
Une séance ! Souvent il ne faut pas davantage pour renverser un trône.
Encore une récréation que le brave monolithe a pu s'offrir deux fois depuis qu'il est sur son socle.
Une royauté et un empire ! Il y en a ainsi pour tous les goûts.

Une de ses distractions, ce sont les défilés militaires, les jours de revue au Champ-de-Mars.
Ran plan plan, taratata. Les tambours ronflent, les clairons sonnent.
Ils passent, les régiments. Les hommes sont alertes, ils marchent avec entrain.
C'est beau, la carrière des armes. Et vive la gloire !
L'obélisque, par malheur, a devant lui un tableau qui doit le rendre un peu sceptique à ce propos.
A l'horizon, il découvre le dôme des Invalides. Les Invalides ! Le revers de la médaille. Car toutes les médailles ont leur revers.

Puis c'est la comédie de tous les jours, quand vient l'heure du persil.
Ça devrait le désennuyer, pourtant, le pauvre vieux.
A moins que ça ne l'écœure.
Ce n'est pas précisément régalant, ce tableau.
Car elles sont terriblement frelatées, nos élégances.
Que de maquillées parmi ces dames !
Que de décrépits parmi ces messieurs !
L'obélisque y pourrait trouver quelque plaisir, s'il n'était blasé par les précédents.
Dans son pays, il avait déjà vu les momies. Là-bas, du moins, on ne mettait les gens dans cet état-là qu'après leur mort.
Tandis qu'ici, on se momifie de son vivant.
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