Neal Cassady (1926 -1968) est un poète et écrivain américain, compagnon de route de
Jack Kerouac sur lequel il a eu beaucoup d'influence et lui inspirera le personnage de
Dean Moriarty dans son livre
Sur la route.
Neal Cassady est une figure incontournable de la
Beat Generation mais aussi du mouvement psychédélique des années 1960.
Lettre sur l'histoire de Joan Anderson vient de paraître.
De quoi s'agit-il et koikigna dans ce bouquin ?
C'est un document, une longue lettre écrite par
Neal Cassady à son ami
Jack Kerouac le 17 décembre 1950 et dont la lecture inspirera le destinataire pour écrire son fameux
Sur la route. Cette lettre n'a été retrouvée que tout récemment et c'est la première fois qu'elle est publiée dans son intégralité.
Le livre nous propose donc la lettre traduite et son fac-similé original, une présentation détaillée, une chronologie et une bibliographie. Dans les faits, pour être précis et juste, la lettre ne s'étale que sur 80 pages et le reste, euphémisme ironique pour les autres 110 pages.
Le contenu de la lettre relate la rencontre amoureuse de Neal et Joan Anderson, jeune fugueuse de 16 ans déjà enceinte, à Denver en 1945 (« La virginité de sa nature entière m'a illuminé aussi clairement qu'une vertu, même si je voyais bien qu'elle était enceinte de près de cinq mois. »). Si pour la gamine c'est le coup de foudre et que Neal est « illuminé », notre héros reste néanmoins un chaud lapin (« Nous l'avons fait dans tant d'endroits que Denver était maculé de nos traces de foutre ») et pressent qu'entre elle et lui ça ne pourra durer toute la vie, ce qu'il lui annonce et pousse la môme à tenter de se suicider…
Ce qu'on doit retenir de ce livre, ce n'est pas tant l'intrigue faite de ce que j'en viens de dire, avec ses digressions sur les séjours en prison de Neal, le temps passé dans les salles de billard, les bibines ingurgitées, les nanas qui lui passent entre les mains etc. mais plutôt l'écriture. On n'est pas obligé d'aimer vraiment ce genre d'écriture, mais elle dégage une telle liberté de ton, un tel souffle enthousiaste et l'on devine le bagout du mec habitué à draguer les filles et fréquenter un monde interlope. Tout cela ne pouvait que séduire
Jack Kerouac et en s'appuyant sur ce style vivant et vivace nous donner plus tard
Sur la route.
Je sais que nombreux seront ceux qui ne liront pas ce livre, mais comme vous le savez (?) dès qu'il est question de la
Beat Generation qui nous donna ensuite les beatniks puis les hippies, je ne sais pas résister…