« L'écrivain est un être solitaire, agençant ses pensées dans le silence de sa tête, récurant le moindre recoin de son être pour en recueillir bouts d'histoires et dialogues de fantômes. Il peut parfois se transformer en conteur, directement confronté à ses lecteurs. Il peut aussi, c'est encore plus rare, incarner des aspirations diffuses de l'époque et leur donner force et ossature par le pouvoir de ses mots et de ses histoires.
Giono, dans le mitan des années 1930, joignit les trois rôles et à travers l'expérience du Contadour, sembla un instant se métamorphoser en pythie du chant du monde. C'est de cet enchantement que nous parlerons ici. »
Jean-Luc Sahagian relate son long séjour dans les Cévennes au cours duquel il tomba sur
Que ma joie demeure !, un soir d'hiver, qui l'incita à découvrir l'oeuvre de
Giono des années 1920 et 1930. Il ne devait jamais s'en remettre.
(...)
Jean-Luc Sahagian livre avec cette exploration-arpentage croisée de son expérience de lecteur et de quelques ouvrages qui l'ont profondément marqué, un témoignage sensible, entre hommage et reconnaissance de dette, qui invite à (re)découvrir la partie la plus inspirante de l'oeuvre de
Giono. Il montre le pouvoir de l'imagination et de la littérature, et comment celle-ci parvient à échapper à son créateur, à déjouer ses intentions ou ses reniements, à montrer le chemin de l'utopie. Il confie en effet que « pour nous qui ne nous satisfaisant pas du monde tel qu'il est, les histoires des grands conteurs, qu'il s'appelle
Homère ou
Giono, sont des nourritures indispensables. Et tant pis s'ils nous trompent parfois, s'ils nous entraînent dans des impasses, s'ils nous attendent au coin du bois. Ils donnent. Et c'est beaucoup, dans un monde où tout se paye, même les marchandises les plus frelatées. Ils enchantent aussi et ces enchantements sont comme des armes pour résister à la fascination noire pour le malheur. »
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