L'homme qui avait vu l'Au-delà...

Été 2024, le narrateur, Serge, de retour de promenade trouve devant son portail trois hommes qui l'attendent. Ces hommes il les reconnaît, il s'agit de César, cet enfant génial et surdoué, d'Octave son père, scientifique de renom, accompagnés d'un prêtre en soutane, mathématicien exceptionnel touché par la grâce. Ces personnages, le lecteur les connaît aussi s'il a eu la chance de lire La prophétie de Valentine du même auteur.
Tous trois font partie d'une équipe internationale de scientifiques et mathématiciens de très haut niveau qui ont rejoint discrètement les États Unis. Ils lui expliquent qu'à l'approche de la prochaine élection présidentielle, les States sont menacés par les réseaux complotistes et au bord de la guerre civile.
Aussi, l'armée américaine et la NASA doivent prendre de vitesse ces mouvements sectaires pseudo-religieux terriblement dangereux et tenter d'accélérer leur programme de recherches pour mettre au point un algorithme capable de révolutionner notre perception du temps et .. percer les mystères de l'Au-delà.
Leur dernier espoir de prouver l'existence de l'Au-delà repose sur… Serge. Se laissera-t-il convaincre et leur apportera-t-il la preuve ?
L'homme qui avait vu l'Au-delà se lit sans pause tant Serge Boudoux a le don d'emmener son lecteur dans son délire. Mais est-ce vraiment du délire ? On finit par en douter tant l'auteur est convaincant !
Le monde d'ici-bas, n'est-il pas le champ que nous cultivons pour en récolter les fruits dans l'Au-delà ?
Certes ce roman est un thriller mené de main de maître par un auteur à l'imagination toujours aussi débridée et à la verve incomparable, mais il pourrait quasiment être apparenté à un essai philosophique tant le thème abordé, la quête de l'Au-delà, est bien étayée par de nombreuses questions et réflexions. Sont passées au crible les principales religions monothéistes tout comme les religions et philosophies orientales sans oublier la question de la finalité ultime ou l'avantage évolutif lié à une survie éternelle de chaque être humain. Vous pourriez penser que la lecture va être ardue, mais que nenni, impossible de s'ennuyer ou d'être dépassé par des explications trop complexes. Serge Boudoux veille continuellement à ne pas perdre son lecteur et bien au contraire, grâce à son parler-franc, à une verve étourdissante et à une imagination créatrice extraordinaire, il parvient à nous tenir en haleine de bout en bout avec cette recherche improbable de l'existence de l'Au-delà, tout en nous immergeant dans la dure réalité contemporaine et ses excès, discourant sur les trahisons des religions ou mettant en avant les progrès de la médecine.
À signaler pour les fans de Jean Ferrat comme moi, que la chanson « Tu peux m'ouvrir cent fois les bras, c'est toujours la première fois », paroles d'Aragon, est comme un fil rouge dans le livre, couplets commentés par l'auteur, s'il vous plaît, et c'est pas triste !
L'homme qui avait vu l'Au-delà, thriller, où imagination et fantaisie se disputent la vedette et dans lequel l'humour est omniprésent, est à mon avis, l'ouvrage le plus abouti de Serge Boudoux, même si j'avais lu avec un immense plaisir les trois précédents : Méfiez-vous du Vieux qui porte une casquette à carreaux sur la tête, À toutes les femmes qu'on aime pendant quelques instants secrets et La prophétie de Valentine.
Un post-scriptum en fin d'ouvrage laisse à penser qu'un prochain bouquin est déjà sur le grill…
Si Serge Boudoux met bien en exergue toutes les turpitudes du monde moderne, il n'en met pas moins en avant des messages positifs, à savoir qu'il faut garder foi en l'avenir et notamment en la capacité des jeunes à faire souffler un vent nouveau sur le monde, et je me joins à lui pour inciter chaque habitant de cette terre à retrouver le chemin de sa propre humanité et à inviter chaque humain à effectuer une vraie recherche sur le sens de sa vie.
J'adresse une nouvelle fois un très grand merci à Serge Boudoux tout en vous invitant à découvrir cet auteur ô combien inclassable !

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