Cette belle oeuvre de l'espagnol
Benito Pérez Galdós, parue à la fin du 19ème siècle,entre récit à thèse et roman de moeurs, met en scène une servante, Benigna, aux qualités humaines remarquables, mendiant en cachette pour sa maîtresse ruinée par son caractère frivole et dépensier.
L'auteur traite avec brio dans ce livre de l'opposition entre vraie et fausse religiosité, avec une écriture très fluide et élégante. La servante Benigna (la bienfaisante), une femme banale et âgée, véritable figure christique, pardonne tout, donne tout et répand le bien : elle est la quintessence de la charité mais de manière surhumaine. Tout le monde devrait être Benigna, dit l'auteur, mais Benigna ne semble pas de ce monde.
Si Pérez Galdós semble comprendre l'impossible idéal qu'est Benigna, il enjoint la société espagnole à plus de solidarité chrétienne et de compassion sociale.
Si cette servante a une forte fonction symbolique et moralisatrice, elle permet au roman, par la densité et le comportement de son personnage, d'être un miroir tendu à la bourgeoisie de cette fin de 19ème siècle pour la pousser à l'auto-analyse et à la réflexion.
Enfin, Miséricorde est aussi une parole donnée aux exclus d'une société espagnole profondément croyante mais qui est tout sauf miséricordieuse.
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