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EAN : 9782368120231
496 pages
Charleston (20/06/2014)
4.54/5   28 notes
Résumé :
Hawai, 1892. Rachel Kalama, petite Hawaïenne de sept ans à l’esprit vif et malicieux, rêve de visiter des contrées lointaines à l’image de son père, qui officie dans la marine marchande. Jusqu’au jour où une tache rosâtre apparaît sur sa peau, et où ses rêves d’ailleurs s’envolent aussi sec. Arrachée à son foyer et à sa famille, Rachel est envoyée à Kalaupapa, campement de quarantaine installé sur l’île de Moloka'i. C'est là que sa vie doit se terminer – mais elle s... >Voir plus
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Ce livre, c'est l'histoire de la vie d'une enfant, d'une adolescente, d'une femme, d'une mère, d'une grand-mère extraordinaire. Une femme qui m'a subjuguée par son courage, sa joie de vivre dans le malheur, son espoir, sa force de caractère, son humour, son espièglerie. Par sa personne, tout simplement.

La petite Rachel, habitante d'Honolulu en 1892, a tout juste sept ans lorsqu'apparaît sur sa jambe une étrange tache, présage de malheur. le verdict tombe comme un couperet, elle est victime de la lèpre et est envoyée dans un établissement de lépreux où elle retrouvera son oncle et où elle a régulièrement la visite de ses parents. Mais moins d'un an plus tard, elle est exilée sur l'île de Moloka'i, la léproserie d'Hawaii. Elle y retrouve une fois encore son oncle mais il en est fini des visites de ses parents. Elle perdra d'ailleurs tout contact avec sa mère et ses frères et soeur au fil de mois, seul son père sera là pour elle malgré l'isolement. Son père mais surtout ses compagnons d'infortunes. Ses petites camarades, les Soeurs qui s'occuperont d'elle, son oncle, et beaucoup d'autres personnes qui croiseront sa route au fil des pages, tout au long de sa vie.

Rachel est une enfant merveilleuse dont on devine déjà la force de caractère. Elle est drôle, espiègle, un (tout petit) peu turbulente, elle vous fera sourire et même rire mais vous admirerez surtout son courage à toute épreuve, sa fierté. Rachel est devenue plus adulte que beaucoup d'adultes quand elle n'était qu'une enfant. On la voit grandir, mûrir, changer alors que la vie s'acharne sur elle. Mais toujours, même une fois adulte, toujours, malgré les coups, elle relèvera la tête, encore plus forte. Et pourtant, la vie lui a donné de nombreuses raisons d'être brisée, je ne sais pas si moi je ne me serais pas effondrée à sa place, quand je repense à certains passages, à certains moments de sa vie, je suis révoltée, pleine de colère mais surtout le coeur complètement en miettes.

Mais elle n'est pas la seule à avoir su me toucher. le premier qui me vient à l'esprit, c'est Kenji. D'ailleurs je crois que je ne suis toujours pas remise. Alors qu'au premier abord mon regard ne se serait pas tourné vers lui, je m'y suis énormément attachée en peu de temps, tout comme Rachel. Il m'est devenu nécessaire, essentiel à l'histoire qui sans lui n'aurait plus été la même. Comment ne pas citer Soeur Catherine, une personne exceptionnelle, qui a fait don de sa vie à Dieu mais surtout et avant tout aux lépreux. Une amie, une tante, une mère pour toutes les petites filles (et les grandes) de Kaulaupapa et surtout pour Rachel. D'ailleurs, il va se créer entre elles un lien très particulier. Je pourrais également citer toutes les amies de Rachel, celles qui seront là plus ou moins longtemps. Certaines m'auront touchée plus que d'autres mais toutes mériteraient d'être mentionnées tout comme les autres personnages de notre roman.

Après La Femme des Dunes de Chris Bohjalian les éditons Charleston m'ont encore offert un livre qui m'a complètement bouleversée, qui m'a pris aux tripes. J'ai une fois de plus eu les larmes aux yeux, j'ai également souri, et même ri par moment. Ce qui est magnifique, arriver à nous faire rire devant une histoire si dramatique. Comme cela est dit à un moment dans le livre, dans un lieu qui les pousserait à choisir la mort, les habitants de Moloka'i ont avant tout choisi de vivre et de croquer la vie à pleines dents. Et ils nous ont fait vivre avec eux leurs moments de joies de malheurs, de désespoirs, de bonheurs, d'amour. Enormément d'amour et de vie.

Comme le précise l'auteur en fin de roman, ceci est une oeuvre de fiction mais après un long travail de recherche et avec des personnages grandement inspirés de la réalité de l'époque ce qui nous rend les choses encore plus fortes, encore plus difficiles à digérer. Cela m'a touché au point que juste après ma lecture, je me suis retrouvée à faire des recherches sur Moloka'i, sur Kaulaupapa ou encore sur le Père Damien.
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J'ai bien aimé ce roman dépaysant doté de personnages attachants et forts. Un roman chaleureux et humain que j'ai lu rapidement en dépit du nombre de pages. Une histoire très prenante, le personnage principal est le genre de personnage qu'on oublie pas, une femme d'exception comme j'aime, courageuse, aimante, positive et ayant de l'humour. J'ai apprécié aussi le fait de la suivre de l'enfance jusqu'à la vieillesse, on assiste à son combat contre la lèpre, ses moments d'espoir et de désespoir.

L'auteur a su livrer avec délicatesse un roman d'aventure et d'amour, sa plume est légère et sensible. J'ai aimé les quelques rappels de faits historiques qui parsèment le roman.

J'ai ressenti beaucoup d'empathie avec Rachel, me demandant comment elle pouvait avoir autant de volonté de vivre et aimer autant cette vie qui pourtant n'a jamais été tendre avec elle. Me serais-je relevée autant de fois qu'elle ? Pas sûr. J'ai découvert aussi un peuple, une région avec ses codes, ses paysages envoûtants. J'ai versé quelques larmichettes d'émotion et j'ai aussi beaucoup rit. Une très belle découverte que je vais recommander.

VERDICT

Pour toutes les fans d'histoires fortes, de personnages attachants et de sentiments. Les sentimentales, les sensibles devraient adorer. Un très beau roman sur l'espoir. Il ne faut surtout pas s'en priver.
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Hawai, 1892. Rachel Kalama, petite Hawaïenne de sept ans à l'esprit vif et malicieux, rêve de visiter des contrées lointaines à l'image de son père, qui officie dans la marine marchande. Jusqu'au jour où une tâche rosâtre apparaît sur sa peau, et où ses rêves d'ailleurs s'envolent aussi sec. Arrachée à son foyer et à sa famille, Rachel est envoyée à Kalaupapa, campement de quarantaine pour lépreux installé sur l'île de Moloka'i. C'est là que sa vie doit se terminer. Mais Rachel est chanceuse et en réalité, une longue vie s'ouvre devant elle … Une belle manière pour l'auteur de nous dépeindre des décennies de vie sur cette île particulière où une population entière est maintenue à l'écart de tout. Suivre Rachel nous permet de prendre conscience de la façon dont les lépreux ont été traités au cours du XIXe et du XXe siècle, les améliorations qui ont été apportées à leurs conditions de vie, et leur place dans la société.

Au contraire de ce que l'on pourrait penser, le thème n'est pas glauque, ou plutôt si il l'est, et certains passages sont durs à lire, mais Alan Brennert ne cède pas à la tentation des détails inutilement horribles. Il dépeint simplement l'évolution d'une maladie – certes atroce – mais une simple maladie. Sa plume est extrêmement suggestive et nous plonge dans les sensations mêmes des lépreux.

En bref un texte atypique, sur un thème qui n'a rien de glamour, mais très intéressant et qui célèbre les valeurs de l'amour, de l'amitié et de la famille. Un bel hymne au courage et à la liberté.

"Débordant de chaleur, d'humour, de compassion, et fort d'une galerie de personnages campés à merveille, ce chef-d'oeuvre de narration nous parle d'un peuple qui, face à la terrible réalité de la mort, a choisi la vie."

***
Note historique (!)

La léproserie de Moloka'i est la plus ancienne des États-Unis, et devint connue grâce au travail qu'y fit le Père Damien, que nous rencontrons au cours du roman. Missionnaire volontaire pour cette sinécure, il mourra lui-même de la lèpre en 1889. Mais avant il oeuvra en construisant une vraie communauté avec une église, des chemins, un hôpital, une école, un orphelinat, et organise la vie sociale et éducative comme religieuse de ses lépreux. Il y est acclamé comme un héros.

Lorsque Hawaï accède à la fédération des États-Unis, ce sont les statues du roi Kamehameha (1959) et du Père Damien que ce nouvel état choisit de placer au Capitole de Washington comme « personnes ayant joué un rôle important dans son histoire ».
Lien : http://missbouquinaix.com/20..
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On aborde Hawaï avec une petite fille et on quitte ces îles alors qu'elle est une vieille dame. Tout au long de cette vie qui nous est racontée, on découvrira la lèpre. C'est au travers de la maladie et d'une fillette que l'auteur nous emmène dans une île réservée aux lépreux que l'on coupe de leur famille, du monde pour éviter la propagation .

Les léproseries n'ont jamais été des lieux de bonheur en raison des effets de la maladie mais tout autant par le rejet qu'elle suscite. D'une certaine façon, ici dans cette île, la vie des lépreux fut plus agréable u'ailleurs.

Rachel va se retrouver là, prise en charge par une institution religieuse, y grandir, y travailler et aimer .

Le roman évoque légèrement la culture hawaïenne , la relation avec les USA, la religion mais le tout à dose légère il n'est pas question de thèse ici. Les personnages sont plutôt bien campés et la vie sur l'île bien rendue néanmoins les presque 500 pages ne me semble pas nécessaire, les longueurs et rebondissements multiples nuisent, me semble-t-il, à l'entrain de la lecture.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Moloka'i nous entraîne sur l'archipel paradisiaque d'Hawaï à l'aube du XXe siècle. Nous rencontrons la famille Kalama, natifs de l'île, et plus particulièrement la petite Rachel âgée de tout juste 7 ans. La vie de la demoiselle va basculer le jour où une tâche rose insensible apparaît sur sa jambe : la lèpre ! Elle est contrainte d'être séparée de sa famille et est placée en quarantaine sur l'île de Moloka'i où sont regroupés tout ceux atteints par cette maladie.

Ce livre nous retrace donc l'ensemble de la vie de Rachel depuis la découverte de la maladie jusqu'à ses derniers instants. Une vie qui sera bien loin de s'arrêter lors de son exil : amitiés, amour mais également déchirures et pertes seront légion tout au long du roman. En effet, Rachel va perdre toute sa famille à cause de sa maladie mais s'en trouvera une nouvelle à Moloka'i, mais rien ne dure bien longtemps. La preuve en est que hormis une seule personne tous ceux que Rachel a connu à Moloka'i disparaîtront les uns après les autres. Je reconnait que ce sont des moments plutôt dur quand il s'agit de certains personnages car l'attachement de notre héroïne est important.
Le contexte géographique est donc l'archipel d'Hawaï et plus particulièrement l'île de Moloka'i. Nous allons ainsi découvrir tout un tas de vocabulaire hawaïen ainsi que les traditions et croyances des natifs, même si j'aurais peut-être voulu en apprendre davantage à ce sujet. Mais le contexte historique est plus délicat et explique un peu ce manque : en effet, c'est à cette période puisqu'elle couvre également l'annexion l'archipel par les Etats Unis (officiellement en 1959, mais cela s'est déroulé plusieurs années en amont).. Une annexion qui s'est fait de manière plutôt pacifique et progressive, ce qui changement considérablement le mode de vie et l'environnement des natifs de l'île.
La lèpre, ou Maladie de Hansen, va également être mise en avant dans ce roman : ses symptôme, les mesure pour éviter sa contagion, les traitements mis en place au fil des ans... On reste néanmoins sur une vision assez négative de la maladie puisque ses mesures seront assez radicale avec l'envoi des personnes atteintes dans des léproseries où ils sont censé finir leur vie. Mais c'est sans compter les progrès de la médecine, que nous allons découvrir grâce à notre héroïne qui participera à de nombreux essais. Essai qui ne seront pas toujours facile à vivre pour la jeune fille.

Côté personnage, le personnage que l'on retiendra le plus est sans conteste Rachel. Il faut dire que c'est toute sa vie qui va défiler sous nos yeux. D'une petite fille espiègle et arraché à ceux qu'elle aime, elle deviendra une jeune femme avec une toute nouvelle famille, très dévouée aux autres. Nous allons la voir évoluer et mûrir au fil des pages comme des années. Elle se cherchera des liens tout au long de l'histoire avant que ces derniers ne viennent être brisé par les limites qui dessine sa pathologie. Mais ce qu'elle n'oublie pas par dessus tout c'est sa famille. Elle s'en créera une nouvelle à Moloka'i avant de tout faire pour retrouver ceux qu'elle a laissé derrière elle alors qu'elle n'avais même pas 10 ans. Je dois d'ailleurs avouer que les scènes de retrouvailles avec sa soeur m'ont énormément touché.
Les personnages secondaires seront assez nombreux mais ne dureront tous qu'un temps dans l'histoire. En effet, qu'il s'agisse des amies avec qui Rachel va grandir, son oncle Pono, sa tante adoptive Haleola, son mari Kenji, sa fille Ruth... Tous ne feront des apparitions que le temps de quelques chapitres avant d'être une fois encore rattrapé par la réalité de la maladie et de sa fin (hormis Ruth ceci dit, qui lui sera arraché pour éviter de la contracté). Néanmoins, on arrive à s'attacher à eux malgré tout et à en apprendre plus à leur sujet, de sorte que leur disparition ne nous laisse pas forcément indemne, surtout lorsqu'elles s'acharneront sur Rachel. le seul personnage qui soutiendra notre héroïne quasiment tout au long du roman est Soeur Catherine. Une religieuse qui fait parti du couvent chargé d'éduquer de de prendre en charge des demoiselles fraîchement arrivées sur l'île. Elle sera à la fois comme une mère, une tante et une soeur pour Rachel, mais qui a également ses fragilités. Un personnage que j'ai bien apprécié.

Enfin, le style d'écriture de l'auteur est plutôt joli. Il m'a paru assez dense dans les premiers chapitres mais cela reste assez nécessaire pour bien planter le décor et les différents contextes dans lesquels Rachel va évoluer et grandir. Cela nous permet ainsi d'être transporté auprès de notre héroïne sans pour autant nous lasser dès le début, ce dont j'avais un peu peur je le reconnais. Les chapitres sont assez peu nombreux et retracent chacun une année ou deux dans la vie de la demoiselle. Un assez bon point qui nous permet de la voir évoluer au fil des pages. le seul tout petit défauts que je reprocherais serait l'emploi de mot du vocabulaire hawaïen sans qu'ils nous soient expliqués. On en devinent certains grâce au contexte, mais quelques uns passent à la trappe. Dommage, bien que cela ne gâche pas la lecture.
Lien : http://fantasy-princess.ek.l..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Rachel baissa les yeux sur sa jambe et songea : Au revoir, vilaine plaie. Au revoir, méchante lèpre. Un jour je vous enverrai en exil, comme vous m'avez exilée.
Elle se rallongea dans le lit et sourit, toute excitée à cette idée, le coeur empli d'espoir.
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Je me demandais souvent pourquoi Dieu infligeait la lèpre aux enfants. Aujourd'hui, j'ai compris. Dieu n'inflige la lèpre à personne. Il nous offre, si nous choisissons de mettre ce don à profit, la force de vivre avec la lèpre et avec l'imminence de la mort. Car c'est à travers notre propre mortalité que s'exprime le plus divin en nous.
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"Je ne comprends pas un traître mot de ce que vous me racontez, lâcha-t-elle, et à vrai dire je m'en moque. Les jeunes filles, surtout si elles sont sœurs, n'ont pas à se battre comme chien et chat au beau milieu de la rue." Selon toute vraisemblance, l'institutrice était fille unique.
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La peur est quelque chose de positif. Si elle est bien dosée, elle nous empêche de nous ridiculiser. En revanche, si elle est excessive, elle nous empêche de vivre pleinement. La peur doit rester une compagne bienveillante, et ne jamais se faire tyran.
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