Pharaon 1923

Tout commence par une requête motivée d'une religieuse de l'asile d'aliénés de Seine et Oise. Cette lettre concerne un malade Jean-Baptiste Keller interné depuis huit ans dans cet institut. Jean-Baptiste devient le narrateur de son incroyable histoire qui débute candidement et se termine dans l'effroi et le sang. Tout commence par la mort d'un égyptologue réputé, surnommé le Pharaon. Tout commence par une mystérieuse missive, sous forme de rébus, faisant référence à un vase funéraire en or massif.

Et voilà, Jean-Baptiste, Charles, Alexandre et Germain quatre amis étudiants unis comme les doigts de la main, accompagnés par Rose la troublante fiancée de Charles, embarqués dans une chasse au trésor excitante qui conduit le lecteur de nuit dans le Musée du Louvre jusqu'en Égypte le pays des pharaons.

Entre Tintin et Indiana Jones, laissez-vous emporter sur les traces d'un fabuleux trésor. Tous les ingrédients du roman d'aventures sont présents, les prophéties d'une gitane, la police secrète russe, des crimes déguisés en suicide, des disparitions, des belles femmes et bien sûr la malédiction du Pharaon. Jean Ducreux est un homme cultivé et raffiné et cela se ressent dans son écriture d'une richesse incroyable. Que ce soit pour nous faire parcourir les rues du Caire avec sa saleté, sa misère, mais aussi ses marchés généreux et bon enfant, que pour nous décrire les us, coutumes et symboles de l'Égypte ancienne, tout est précis, détaillé, vivant.

Le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer tant les péripéties et les rebondissements sont nombreux. Une lecture qui vous assure un dépaysement total.

Des nonnes restituent jusqu'au moindre détail, et notamment avec toutes ses digressions, le récit de Keller, un Alsacien désargenté. Un professeur décédé lui a laissé une étrange injonction post mortem, à lui et à ses trois amis étudiants égyptologues : celle de retrouver un mystérieux vase. Avec la fougue de la jeunesse, trois d'entre eux s'embarquent pour l'Egypte, avec Rose, la fiancée de Charles et son chaperon. Nous plongeons dans l'univers du début du XXe alors que l'Égypte est encore sous la domination britannique, l'auteur nous immerge dans une époque.

Avec une verve incomparable, le narrateur nous relate les tribulations d'abord bon enfant de ces jeunes gens, puis nous entraînent dans une spirale cauchemardesque. du fond de leurs tombes pyramidales, les pharaons n'en ont pas fini de nous effrayer avec leur traditions qui règlent sans états d'âmes les détails macabres de leur passage à la mort.
L'auteur réussit le pari de nous divertir tout en nous faisant bénéficier de ses talents et connaissances tant littéraires qu'historiques.

Le narrateur, considéré fou par la médecine est enfermé dans un hôpital psychiatrique depuis de longues années. Seule une religieuse attentive à lui, se bat pour le sortir de cette cage.
Il lui confie, à elle et aux lecteurs à travers les mots de Jean Ducreux, son incroyable histoire dans ce roman d'aventure historique : Pharaon 1923.
Le vocabulaire parfois désuet employé par l'auteur participe à l'ambiance de ce début de siècle où l'égyptomanie était encore à la mode. La découverte en 1922 du tombeau de Toutankhamon y ayant vivement contribué après l'expédition de Napoléon accompagné par de nombreux savants, les travaux de Champollion dévoilant le sens des hiéroglyphes, les multiples expéditions et trouvailles d'archéologues, ou non, qui, pillant les sites pharaoniques, ont fait découvrir les incroyables richesses de ce pays si exotique et si mystérieux.
Etudiants parisiens, un petit groupe d'amis se voit confier une mission par leur professeur d'archéologie à peine décédé : trouver un important trésor de l'Egypte pharaonique.
En quête d'aventures et de richesses, sans vraiment réfléchir, ils gagnent les rives du Nil.
L'esprit se fixe sur l'histoire, sur la quête, sur cet étrange Pharaon, sur ces étudiants, en oubliant parfois le narrateur, notre guide.
La richesse des descriptions, des données historiques –toujours exactes– font de ce texte un passionnant roman qui nous tient en haleine jusqu'aux dernières lignes, celles d'un dénouement inattendu, comment Jean Ducreux les aime.
Un livre à lire et à relire avec plaisir, en s'imaginant sur les rives du Nil, sur la terrasse du Hold Catarct à Assouan, face à l'Ile Eléphantine, en sirotant un verre de carcadé brûlant.
Jacqueline Couturier.

Quatre amis étudiants, un professeur décédé, une énigme à résoudre pour trouver un trésor : ce sont les éléments de départ de ce roman d'aventures. La première partie met l'accent sur la découverte des personnages, puis l'accélération de la deuxième partie nous entraîne dans leur palpitante quête dans un contexte d'égyptologie. Ayant déjà participé à des jeux de type "chasses au trésor", j'ai beaucoup apprécié ce roman qui m'a fait voyager et où j'ai reconnu les émotions que j'apprécie dans ce type de jeu. J'ai partagé avec ces jeunes leurs incertitudes, leurs espoirs, leurs peurs et leurs satisfactions. Jean Ducreux nous tient en haleine jusqu'au surprenant rebondissement final. L'utilisation d'un vocabulaire riche ajoute au plaisir de la lecture.

J'ai lu de nombreux romans de Jean Ducreux. Pharaon est mon préféré car il est, selon moi, celui dans lequel le talent de l'auteur explose. Une plume de grande qualité, une maîtrise de la langue et de l'intrigue parfaites, une verve toujours aussi alerte et jubilatoire. A travers un jeu de piste se transformant en véritable cauchemar, nous pénétrons dans un passé dont les descriptions des moeurs et des « décors » sont de véritables tableaux d'une époque passionnante. Et puis, il y a l'Egypte et le Paris du début XXème qui se mêlent pour emporter les personnages dans une aventure pavée d'énigmes. Assurément pour moi, un roman intelligent et réussi.