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EAN : 9782918541455
400 pages
L'Homme sans nom (26/08/2016)
3.87/5   19 notes
Résumé :
Ghetto surpeuplé de la Zone 3. La révolte éclate. Alyss, adolescente timide en proie à d'étranges visions, s'enfuit et part à la recherche d'Utica, cité refuge fondée aux confins du monde par le mythique Protée. Peuples barbares, savants fous, humains augmentés, cyborgs et intelligences artificielles sèmeront autant d'embûches sur son chemin. Mais si le monstre n'était pas celui que l'on croyait ?
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Le début de l'intrigue est assez long mais le lecteur a vraiment besoin de cette lenteur pour s'imprégner de l'univers et pour comprendre l'histoire. J'ai été projetée dans une histoire dans laquelle je ne comprenais pas grand-chose, ni les relations sociales ni les enjeux politiques. L'intrigue commence lors d'une révolte de la Zone 3, un ghetto où les habitants survivent par leurs propres moyens et je n'ai pas eu le temps de comprendre pourquoi cette révolte devait avoir lieu. Malheureusement, ce souci d'incompréhension s'étale tout au long du roman, alors que je n'ai compris aucune péripétie. Tous ces évènements s'enchaînent sans que j'en comprenne d'un côté l'utilité et de l'autre le lien entre eux.

La suite de l'intrigue montre une rupture nette avec le début, qui ne se déroulait que dans la Zone 3. Nous suivons donc Alyss à travers de nombreuses aventures, qui n'ont pas vraiment de sens et qui s'organisent à chaque fois selon le même schéma : Alyss rencontre un personnage souvent fondamentalement bon mais cherche quand même à s'enfuir pour aller à Utica. Par conséquent, à chaque aventure, nous savons déjà comment elle se déroulera et finira, ce qui enlève tout le charme de la découverte. Ces redondances peuvent sortir le lecteur du roman s'il ne parvient pas à s'intéresser à d'autres éléments du récit. Cependant, pour des lecteurs avertis, ceux-ci peuvent remarquer les nombreux parallèles entre Rêves d'Utica et le personnage d'Ulysse dans l'Odyssée. J'irai même jusqu'à dire que Roznarho a fait une réécriture de certaines de ses aventures avec de nombreux clins d'oeil, comme les cyclopes et l'épisode de l'appellation « Personne » par Alyss, mais aussi les sirènes, et peut-être les Lotophages réinterprétés à travers le masque qui drogue ceux qui le porte, ainsi que Calypso incarnée par un personnage masculin épris d'Alyss et ne souhaitant pas la laisser partir poursuivre sa quête. Ces références sont plaisantes à découvrir et à suivre mais ne sauvent pas le récit dont les péripéties s'enchaînent sans logique.

Dès le début du roman, j'ai attendu la fin avec impatience. Je ne pouvais plus attendre que les aventures d'Alyss se poursuivent et j'avais envie d'en arriver au bout. L'autrice désirait sans aucun doute surprendre le lecteur avec des révélations, mais cette surprise est tombée à l'eau, d'une part parce que dès le début je m'y attendais, et d'autre part parce que j'avais l'impression de lire une brique que je ne pouvais pas digérer et que ce retournement de situation n'a fait qu'empirer ce ressenti. Les scènes finales permettent au lecteur de comprendre comment les scènes qui ont constitué l'intrigue s'imbriquent entre elles, mais à l'instar du reste du roman, je n'ai pas compris les liens qu'elles avaient entre elles. La fin ouverte est d'autant plus exaspérante que le lecteur sent une suite arriver, et que finalement, les aventures d'Alyss ne sont pas terminées. Ainsi, j'avais l'impression de lire tout le roman pour pas grand-chose étant donné que l'intrigue ne se terminait pas réellement.

Rêves d'Utica se déroule dans un futur plutôt indéterminé où la technologie a pris le dessus au point que ce sont les machines qui régissent le monde. Les personnes encore humaines sont regroupées dans des ghettos, appelés Zones. Ce qui est appréciable pour un roman qui ne relève pas particulièrement de la dystopie est d'expliciter la façon dont le monde exploité par le roman a été formé et en est arrivé à ce point. Ainsi, le récit présente des éléments de la mythologie grecque, notamment avec Protée, Athéna ou Poséidon. En revanche, le fait de reprendre les identités de la mythologie grecque (Athéna et Poséidon étant deux dieux et Protée pouvant se relier à Prométhée, un Titan qui voulait aider les humains) m'a légèrement dérangé. Pourquoi l'autrice n'a pas choisi de créer également des noms de divinités différentes de celles qui existaient déjà ? La seule raison que j'ai pu trouver est encore une fois un parallèle avec les aventures d'Ulysse. Ce dernier était soutenu par Athéna mais opposé à Poséidon, à l'instar d'Alyss dans ce roman. Par ces nombreuses références, ce livre renvoie à un imaginaire déjà bien mis en place pour un lectorat européen.

Il est évident que Roznarho a énormément travaillé l'univers de son roman. Chaque détail a été pensé et la construction des éléments cybernétiques réfléchie. L'univers est très complexe, au point de l'être trop. J'ai passé trop de temps à essayer de comprendre comment il était régi pour m'immerger totalement dans le récit. J'ai buté à de nombreux moments, relisant certains passages pour essayer de comprendre ce qu'il s'y déroulait. Mais finalement, je pense que je suis passée à côté de toute la dimension technologique des machines étant donné que même arrivée à la fin, je n'ai pas compris comment elles fonctionnaient, comment la politique était gérée et quels étaient les enjeux du roman. le récit débute in medias res ce qui n'aide pas du tout la compréhension de l'ouvrage.

Paradoxalement, les personnages sont nombreux mais aussi très peu nombreux. En réalité, il n'y a qu'un seul personnage présent dans l'intégralité du roman, Alyss, accompagnée d'un animal de compagnie de métal nommé Pimpin. Mais la plupart des personnages (et la totalité des personnages secondaires et tertiaires) sont inutiles puisqu'ils ne sont présents qu'une dizaine de pages dans le roman, alors que celui-ci s'étend jusqu'à 400 pages. le calcul est rapide pour constater la multitude de personnages, qui ne sont malheureusement pas développés car l'autrice n'en a de toute évidence pas le temps. Cependant, durant presque l'intégralité du roman, je n'ai pas identifié d'antagoniste. Je ne comprenais même pas le but d'Alyss et la raison pour laquelle elle voulait aller à Utica.

L'écriture du roman est indubitablement travaillée, surtout avec la grande affluence des néologismes, créant un vocabulaire particulier autour de la technologie. Ce travail sur la langue est une très bonne idée mais, car il y a toujours un mais avec ce roman, c'est très dommage que ça provoque certains accrocs dans la lecture. Cette dernière n'est pas fluidifiée et j'ai passé parfois plus de temps à comprendre à quoi ces néologismes faisaient références qu'à comprendre la scène. Néanmoins, ces néologismes ont pu renforcer la construction déjà bien effectuée de l'univers. Les néologismes fonctionnent lorsque le lecteur saisit instantanément sa signification, ce qui n'était pas le cas avec moi. de plus, l'autrice utilise régulièrement des phrases courtes pour rythmer son récit, ce qui fonctionne plutôt bien, malgré quelques moments d'incompréhension.

Au début de chaque chapitre, nous avons le droit à plusieurs lignes écrites en italique, dénotant ainsi une situation d'énonciation différente de celle du récit. J'avais pensé qu'il s'agissait des rêves d'Alyss étant donné qu'elle est surnommée la Rêveuse, mais très vite je me suis rendue compte que ces passages en italique n'avaient pas grand-chose à voir avec l'histoire. Par conséquent, je ne sais pas à quoi servent ces digressions ni leur utilité dans le roman. C'est vraiment dommage car c'est une nouvelle un potentiel gâché.

Points positifs :
– beaucoup d'efforts pour l'univers
– clins d'oeil à Ulysse

Points négatifs :
– personnages sans psychologie
– fin décalée par rapport au reste
– intrigue décousue et peu intéressante

Lien : https://comptoir-des-connais..
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J'ai tourné la dernière page hier soir, et je ne sais toujours pas si j'ai aimé ou pas.

Mon sentiment global est que l'ensemble de ce roman est confus. Un univers très complexe, dont nous n'avons pas vraiment les clés, ce qui gêne l'immersion dans l'histoire. Il m'a manqué je pense une sorte de mise en place.

Des digressions en italique, dont je ne suis pas certaine d'avoir toujours compris la place ou le sens.

Le personnage principal Alyss qui a eu terriblement tendance à m'agacer dans les choix qu'elle faisait. Peut-être est-ce parce qu'elle est ado qu'elle a ses réactions ? . Et en même temps, une grande fragilité, car elle même ne comprend pas ce qui lui arrive.

Je me suis presque plus attachée au biobot !

Je ressors donc mitigée de cette aventure, qui reste tout de même impressionnante dans tout ce qui est mis en place par l'auteur, ce qu'elle a inventé et créée. Mais cela est resté trop confus pour moi.
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🐑 1 mouton…2 moutons…3… 🐑

Vous avez des problèmes de sommeil? Vous avez déjà essayer de compter moutons et autres ovidés sans succès ? Composez le 3615 LA RÊVEUSE. Alyss saura rêver pour vous (c'est toujours ça de pris). le souci pour elle , c'est qu'elle vit dans le Ghetto de la Zone 3. Depuis l'Âge de la Perte de l'Humanité, les Survivants se sont regroupés dans ces strates sociales telles un millefeuille où la crème est plutôt au sommet. Gravir les couches et se rapprocher de la gare en partance pour Utica. le but ultime.

🪞 Alyss au pays des problèmes 🪞

Un biobot lapin, une Alyss rêveuse et une course contre la montre qui s'amorce. L'image du conte de Lewis Carroll s'était imposée à moi. Et les rappels subsistent le long de cette aventure. Une société menée à la carotte avec ce lieu utopique présenté comme échappatoire , une lutte des classes et une quête menée tambour battant par une Alyss bien décidée à tirer son épingle du jeu. J'ai été séduite par ce côté-là.

🚣 l'odyssée d'Alyss 🚣

D'Alyss à Ulysse il n'y a qu'un pas. Et si j'avais au départ l'impression de traverser le miroir avec une jeune fille blonde à robe bleue, c'est ensuite l'Odyssee et la mythologie qui se sont imposées . Un récit initiatique, un voyage autant intérieur qu'extérieur. Au gré de rencontres parfois tendres parfois loufoques voire dangereuses, je me suis retrouvée embarquée dans une cascade d'événements dont le courant a parfois été un peu instable.

⬆️ hauts & bas ⬇️

L'univers m'a séduite : dystopie, SF, technologie… sans trop en dire l'histoire a un fond très intéressant. Mais la forme m'a parfois ralentie : mots manquants , coquilles et chapitres un peu longs ont eu raison de mon enthousiasme par moments.

🫧 en bref 🫧

Voyage initiatique. Mythologie. Technologie. SF. Si vous rêvez d'aventure singulière, franchissez les pages de ce conte-roman-dystopie et qui sait : vous aurez peut-être la chance d'embarquer pour Utica?
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Roman atypique mais plume puissante.

A travers ce récit post-apocalyptique, l'auteure nous fait voyager dans un futur où le monde est désoeuvré mais chargé d'espoir et d'émerveillement.

Le début de l'histoire est sombre, dans un territoire restreint fait de poussière et de dur labeur. C'est au sein de cet univers que nous rencontrons Aliss, adolescente pourchassée parce qu'elle est une fille. Parce qu'elle n'est pas comme les autres.

Ensuite, l'histoire évolue brutalement pour nous mener vers des chemins inattendus. Grâce aux yeux d'Aliss et son innocence, nous finissons par découvrir des contrées oubliées, des coutumes propres à chacune des communautés, des gens biens comme des moins biens. Un chemin initiatique, spirituel et intellectuel semé d'embûches qui nous est conté de manière relativement admirable par Roznarho. Une terre promise qui fera découvrir à l'héroïne ce qu'il en coûte de jouer à la guerre et ne pas respecter sa terre nourricière.

Une plume forte, sophistiquée tout en étant fluide.

Un vrai plaisir littéraire.

Au-delà de la fiction, l'histoire essaie de faire preuve d'esprit critique face aux défis de l'humanité. Une réflexion justement dosée entre le réel et l'irréel.

Mélange de SF, fantastique et merveilleux. Evasion garantie.

Le seul bémol, selon moi c'est la relative redondance des "aventures". A chaque terre explorée, son peuple, ses noms célèbres oubliés et son inconséquence pour Aliss qui ne fera que les mauvais choix. Trop de noms qui alourdissent un récit déjà dense et une histoire qui tire trop en longueur. Cette impression que la fin n'arrive jamais même quand on atteint les 10 dernières pages.

Bref, une nouvelle petite pépite des éditions de l'Homme Sans Nom à découvrir.
Lien : https://melimelobooks.blogsp..
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Un roman qui emmène le lecteur sur le Nil et jusqu'au-delà de ses sources. C'est l'exploration d'une Afrique (et d'une société) post-apocalyptique où des images du passé se superposent parfois à un présent dévasté (un petit clin d'oeil archéologique de l'auteur). Ce roman est aussi une quête initiatique car le voyage fluvial qu'entreprend Alyss pour rejoindre Utica provoquera chez elle une évolution psychologique et physique. le lecteur suit ainsi les péripéties d'une héroïne qui laisse peu a peu derrière elle la jeune adolescente qu'elle a été.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
- Je file le brin de ta vie. Elle est enchaînée à ici, mais est reliée à ailleurs. Pars et déroule le chemin. Dans l'écheveau des hommes repose ton destin.
- Je tisse le linge qui pansera tes plaies et tes blessures, qui soignera tes doutes et tes craintes. La trame de coton deviendra métal. Tu apprendras du temps les moyens d'entrelacer les torons de la connaissance.
- Je couperai les câbles qui te relient au passé. Libérée de tes chaînes, tu parviendras aux confins du monde et de toi-même. La vengeance tranchera dans le voile qui t'aveugle. Mais ton corps deviendra ton linceul.
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Elle qui pensait dormir du sommeil du juste fut réveillée en sursaut par des cris tout autour d'elle. Elles s'extirpa de sa couche et enfila ses bottes, son couteau à la main. Pimpin alluma son halo pour lui faire de la lumière, et Alyss découvrit avec consternation la source de ce tapage. Les os des morts qui renforçaient son bateau s'étaient mis à vibrer et s'entrechoquaient dans un concert gothique. En guise de choriste et de chef d'orchestre, le crâne de Lester braillait des insanités sur un air de son cru.
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L'être humain méritait-il encore d'être sauvé ? Etions-nous fondamentalement nés si mauvais que nous continuions sur cette même voie, dans cette même errance ?
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Alyss s'interrogeait sur le but de sa mission. L'être humain méritait-il encore d'être sauvé ?
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