Aimant lire du théâtre, je profite de mes nouvelles découvertes d'auteur. Je rencontre la plume de
David Léon. Texte écrit au cours des années 2010. Un flow de paroles sur la violence sociétale et familiale. le propos est fort, puissant, mais la forme ne m'a pas transporté. Tout est fait pour ralentir le rythme (mettre des points partout, décortiquer en paragraphes qui déconstruisent le "récit") je vois bien l'idée de la forme qui évoque le carcan sociétal (la langue française) néanmoins à lire, c'est pénible. Il faut sans cesse se dire que la ponctuation est factice. Citant
Koltès,
Duras et des philosophes, je pense qu'on aurait pu s'abstenir de cette forme, surtout que le fond va loin. Sauf qu'à force de détourner, contourner, affronter le propos tout en digressant afin d'évoquer 2, 3, voire 4 thèmes différents - histoire de bien nous dire que les carcans sont partout - eh bien, on perd le fil. J'imagine que sur scène ça se reconstruit (ou pas) mais je trouve ça dommage. Surtout parce que des oeuvres plus "classiques" ont déjà évoqué ces thématiques, je pense à "Pour en finir avec Eddy Bellegueule" ou encore à "L'accident grave de voyageur" de
Fottorino. La force de la parole est réelle, mais la forme ne la sert pas. Cela ne gâche pas totalement le propos, mais je pense qu'il aurait gagné à être formellement plus simple et donc fondamentalement plus fourni. Je lirais avec plaisir d'autres ouvrages de l'auteur pour suivre son évolution.