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EAN : 9782362291302
130 pages
Editions Bruno Doucey (01/09/2016)
4/5   5 notes
Résumé :
Pendant de longs mois, deux femmes de Nouvelle Calédonie ont entretenu un dialogue par la poésie. Deux femmes de générations, de conditions et de couleurs différentes, qui partagent la même terre et veulent parcourir ensemble les mêmes chemins de paix. Pour écrire ce livre, Déwé Gorodé et Imasango se sont rencontrées, tantôt chez l’une à Nouméa, tantôt chez l’autre à Ponérihouen, dont le nom en langue paicî désigne l’embouchure d’un fleuve. Les déchirures du pays, l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je n'aime pas la poésie. Il y a quelques poèmes parlant d'amour qui ont ému la grande romantique que je suis (notamment le plus célèbre sonnet de Louise Labbé), mais je ne me mettrai pas à lire des recueils pour le plaisir. C'est ce que j'ai toujours pensé, en tout cas. J'ai été sélectionnée par erreur pour lire et faire une critique de "Se donner le pays". Pour une fois que j'étais sélectionnée, c'était pour un ouvrage que je ne voulais pas ! J'ai voulu le refuser, mais je suis tombée sur la plus persuasive des responsables de 'Masse Critique'...
Alors me voilà à lire de la poésie...
Il m'a fallu un moment pour le finir, mais ce n'était pas si atroce que ça. Des tournures alambiquées parfois (ça reste de la poésie, ce n'est pas quelque chose qu'on lit pour le fun), mais un hymne à la paix très touchant. Deux femmes complètement différentes (de couleur, de conditions sociales, de génération...) et habitant pourtant le même pays, se parlent par la poésie et évoquent ensemble les sujets qui les touchent en tant que femmes, peu importent leurs différences. La sexualité (choisie ou imposée), les enfants, leur place dans la société... Des sujets qui me vont également droit au cœur... Et qui iront droit au cœur de toutes les femmes qui le liront, et de tous les hommes, je l'espère.
"Se donner le pays", quel titre étrange. Mais au fil des pages, on comprend : "Se donner le pays", faire en sorte de reprendre les terres qui leur appartiennent, de cohabiter enfin en paix, loin des conflits indépendantistes qui ont secoué leur pays.
Je ne dis pas que c'est mon livre coup de coeur, que j'ai adoré et que je recommencerai. Mais Dewé et Imasango ont su me faire lire un recueil de poésie en entier.
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Déwé Gorodé et Imasango sont deux calédoniennes nées respectivement dans une tribu kanak de Pwârâïriwâ et à Nouméa.

Ce recueil est paru dans la collection "Tissages" des éditions Bruno Doucey, "Une collection d'anthologies pour découvrir les richesses insoupçonnées des poésies du monde et tisser des liens entre les êtres, les générations et les cultures."

Les deux femmes jumellent leurs paroles à l'unisson pour transmettre un message d'appel à la paix.
Le recueil est divisé en quatre parties :

1) Nos bouches en marche - Faubourg-Blanchot, Nouméa :
Sur les terres d'Imasango, côté urbain

2) Sous les ailes de l'oiseau bleu - Ponérihouen :
Sur les terres de Déwé Gorodé, côté rural

3) Parole enracinée
Sur toute la terre calédonienne

4) Do névâ - le vrai pays
Les deux femmes nous offrent leur vrai pays, son histoire avec son passé colonial et la guerre. Elles se souviennent des drames humains et appellent à l'union, à la paix, à l'amour, à la liberté des femmes et à l'espoir.

Ce recueil engagé est un appel à la paix.
La préface de Murielle Szac est une douce mise en bouche, et le glossaire final permet de mieux comprendre le français de Nouvelle-Calédonie et l'histoire de cette collectivité française.
J'ai trouvé certains textes moins abordables car contenant beaucoup de ces termes.
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Je savais déjà que j'allais être comblée, car j'avais déjà lu et beaucoup apprécié "Pour tes mains source" d'Imasango.
Et voilà, j'ai beaucoup aimé ce recueil de poèmes.
Du végétal, du minéral, de l'humain, de l'amour... Des sentiments profonds qui hémergent du coeur de ces deux grandes dames.
Une merveille pour les amateurs de la poésie contemporaine.

Même si je ne suis pas une experte, j'apprécie tout de même la musicalité des mots, la simplicité de l'utilisation de l'espace, les images qui s'immiscent malgré nous au fil des pages.

Bref, je recommande cette lecture aux amateurs de poésie contemporaine et à ceux qui veulent faire une pause et se donner le pays.

Merci à Babelio et aux éditions Bruno Doucey pour cette lecture qui fait du bien.
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Mon appréhension face à cet ouvrage était la nature de celui-ci : On ne lit pas de la poésie comme on lit un roman ! Ce genre ne m'était guère familier. Les quelques poèmes que j'avais déjà lus étaient ceux que l'on m'avait imposé durant ma scolarité et pour lesquels je m'étais creusé la tête : déchiffrer, compter, analyser… activité « chiante » si je puis me le permettre et qui ne me laissa pas un très bon souvenir.
Fort heureusement, cette nouvelle approche de la poésie fut un agréable moment.
J'ai pris ma petite valise et me suis rendue en Nouvelle Calédonie.
Malgré mon manque de connaissance du pays, de sa culture et de son histoire ; je me suis laissée imprégnée des mots de ces deux femmes, ces jumelles du bout du monde. L'anthologie est séparée en quatre parties et les voix s'alternent en réponse chacune à la précédente. Ces deux voix distinctes et reconnaissables de par leur style, tissent une conversation des plus intéressantes abordant de nombreux sujets : l'histoire du pays, ses blessures, les conflits passés et à venir, la lutte indépendantiste mais aussi des sujets axés sur la condition des femmes, l'éducation des enfants, la sexualité…
Voir l'entièreté : http://bdineli.blogspot.be/2016/11/livre-se-donner-le-pays-paroles.html
Lien : http://bdineli.blogspot.be/2..
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
TOUTE PEAU QUE L’ON SAUVE

Nous apprivoisons toute entrave
pour vivre en elle
multiplier les espaces vierges
et nourrir toute peau que l’on sauve

Elle jeûne à notre table ouverte
ou dîne aux côtés des mendiants
elle est l’inachevé
renaissant en chacun et en tous

Elle reste intacte dans les coeurs en éveil
pour les actes posés et les morts que l’on berce

Jamais elle ne se tait ni se tapit dans l’ombre
elle s’installe au grand jour
dénudée
sans démon ni faiblesse

Elle est mère de tous et l’enfant que l’on porte

Elle est la liberté
de vivre
de dire
de faire
pour que chacun s’élance
et grandisse en silence

IMASANGO
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LA MÈRE

Liane de vie étendue
à toute la planète
bonheur partagé entre les femmes
de la terre entière

Don nourri du cordon ombilical
enfantant l’avenir du monde
en réseaux de mères nourricières
au foyer ou sur les voies de l’exil

Mémoire de la mère dans l’inconscient
incrusté en rêves d’elles et de rives utérines
où parfois résonne sans crier gare
son rire cristallin tintant tel un baume

Omniprésence générique bravant l’absence
et les aléas de la vie sur terre
agitée de toutes parts par les temps qui courent
par des hordes barbares assassinant la mère

Car porteuse de vie et d’espérance infinie
face à l’expérience sans fin de l’enfantement
à toute heure du jour et de la nuit
la mère nourrit l’enfant de tous les rêves du monde


DÉWÉ GORODÉ
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Les rencontres font germer
nos yeux ouverts et nos mains sources

Imasango - Extrait du poème La conque de nos bouches
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Le Silence le Souffle l'Amour
l'Horizon et le Monde
sont les doigts de ma main
que tu acceptes pour avancer

La poésie prend l'âge de nos silences et celui de notre île
nos différences créent la lueur des jours
les murs se craquellent
et se faufile la main du monde
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Femmes nourricières porteuses de vie
nous sommes jardinières de lendemains possibles
nos gestes enracinés au quotidien des vigilances
rendent aux semences le soleil bâtisseur
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