Un étrange livre : journal intime, roman, réflexions sur l'existence, sur la vieillesse, sur le passé récent de la Tchécoslovaquie...
On suit les pérégrinations du narrateur entre amertume de la vieillesse, tendresse et humour (la marque de l'auteur) : ses conversations avec Milan (
Kundera, évidemment, sévère, coupant), avec la concierge de son immeuble parisien, quelque peu envahissante, son retour à Prague.
Dans le fil de ses remarques naissent ces interrogations : cela valait-il la peine de revenir sur ses pas dans Prague transformée ? de rechercher un ancien camarade d'école après 70 ans de silence ? Gustav Husak, le silencieux, a-t-il vraiment évité un bain de sang en 1989 au moment de la révolution de velours ? A-t-il effectivement servi de marchepied à
Vaclav Havel au poste de Président de la république afin d'éviter le retour de Dubcek ? Comment savoir ? Comment approcher la Vérité ?
Ces vérités (rien à voir avec ces dites "vérités parallèles" actuelles qu'il faut nommer plus sûrement mensonges), chacun les a au fond de soi, dans notre silence intime : incommunicables ?