AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Djénane Kareh Tager (Collaborateur)
EAN : 9782259212335
154 pages
Plon (06/05/2010)
3.72/5   39 notes
Résumé :
Zeina est née dans une banlieue française.
Elle a été élevée au sein d’une famille musulmane traditionnelle.
Elle ne voulait pas porter le voile.
Pourtant, elle a dissimulé ses cheveux, son corps, puis son visage, jusqu’à ses yeux. Elle a revêtu le hijab, puis le jilbab et enfin le niqab. Son mari l’y a contrainte, à force de reproches, de blâmes, puis de coups. Sa propre famille l’y a encouragée :pour tous, elle était devenue « la fierté de l’i... >Voir plus
Que lire après Sous mon niqabVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 39 notes
5
6 avis
4
3 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis
Comment qualifier ce témoignage glaçant et poignant ,édifiant et douloureux?
On reste sans voix ,voici deux extraits paradoxaux :
«  Ils souriaient à celle qu'ils croyaient emplie de piété , de Pureté.Pourtant en moi, il n’y avait plus Rien. j’étais devenue Rien.Sans visage, sans nom, sans volonté , sans désirs .
Tous respectaient l'image qu'ils avaient de moi, celle que je rendais certainement , mais cette image n'était pas moi . »Peut-être que j'avais cessé d'être. » « J'étais un mur de silence . »

« Non, ne m'écoute Pas, reste libre en jean et baskets, pense à ta vie, pense à « la Vie . »

Zeina a grandi en France dans une famille traditionnelle musulmane . Elle réussit son BTS, travaille .
Prise au piége après son mariage , elle va nous dévoiler une vie de souffrance ,de négation d'elle même, devient un mur de silence, coupée du monde, cesse peu à peu de réfléchir et même de penser...
Pourquoi ?
Progressivement sous la pression de son mari, de la famille , de la « communauté » elle a accepté de porter le hijab, puis le jilbab et enfin le niqab.....
Elle accepte tout, entame sa «  purification » pour être une «  Pure », une « Parfaite. »

C'est sans compter un harcèlement psychique, mental et surtout physique, les coups répétés, les violences cachées de tous et pour cause....de son mari qui la bat: coups , bourrades, brimades, insultes, oppression, plaies au visage, bleus et j'en passe....
Un enfermement loin de toute relation sociale, elle devient pour son entourage Satisfait «  le symbole de l'Islam ».
Elle a tout accepté pendant des années , sous le niqab, il n'y a plus de femme, de mère, plus d'épouse, juste une Chose ....Elle a abdiqué sa volonté, sa dignité , son identité , une Ombre , un Spectre ....
Où comment une jeune fille normale peut devenir une emmurée vive, pétrie de douleur mentale et physique ?
Un jour elle aura le courage de s'enfuir, de s'évader de sa prison mentale ...Je n'en dirai pas plus...
Une vie marquée par l'obscurantisme au nom d'un Dieu ...
Elle a décidé de conter l'enfer qu'elle a vécu et son combat pour s'en sortir ....

Cette histoire s'est déroulée en France au XXI ° siécle, tout près de chez nous ....

C'est un document grave , émouvant et particulièrement glaçant qui fait dresser les cheveux sur la tête , où la lectrice que je suis , reste pantoise et affligée devant ces faits .
Difficile à comprendre !
Merci à Dominique , mon amie de la médiathèque de m'avoir fait connaître ce témoignage .




Commenter  J’apprécie          515
Un petit livre de 157 pages trouvé sur une brocante et lu immédiatement.
Car, ils sont très rares les témoignages des femmes qui, par choix ou par contrainte, se cachent derrière leur niqab et que je ne pouvais qu'être très sensible à l'évocation du vécu de l'une d'entre elles.

Un récit glaçant, bouleversant, bien sûr à charge puisqu'elle s'en est libérée et que son propos n'est pas de convaincre "ses soeurs" conditionnées comme elle l'a été pendant des années, mais bien d'alerter, par anticipation, les fillettes et jeunes filles françaises à double culture des risques et des pièges dans lesquels, par ignorance, par naïveté, par loyauté, il ne faut surtout pas tomber.

Par la voix de Zeina, le lecteur prend conscience s'il était besoin qu'il n'est pas aussi simple pour les fillettes et jeunes filles d'origine maghrébine, et surtout musulmanes, même si nées en France et apparemment intégrées, de s'affranchir du poids des traditions, du respect dû à ses parents et à son époux, de la religion et ses codes imposés. Elle évoque ses années collège et lycée, et je n'ai pu que me remémorer mes copines algériennes qui vivaient de la même façon.
Zeina évoque bien que dans ses jeunes années, elle n'avait pas le sentiment d'être privée d'une vie vécue par les autres, tant elle était dans le moule de ce qu'elle devait être. Elle dit aussi que, contrairement à d'autres, ses parents n'ont pas cherché à lui imposer un mari. C'est là où c'est pervers...
Elle a aimé son copain, elle l'a choisi comme mari, en cela elle avait le sentiment qu'elle allait pouvoir vivre une vie "normale".

Mais, c'était sans compter le renversement d'attitude de son mari, soumis inconsciemment lui aussi aux diktats de sa religion et de sa culture, et à la nécessité impérieuse vis-à-vis de la communauté, de sa famille et de sa belle-famille, de ses amis et relations, de se comporter comme l'homme de la maison qui soumet sa femme à son bon vouloir.

Ainsi, le lecteur assiste, impuissant, à la descente aux enfers de Zeina, une spirale infernale progressive, insidieuse, toujours faite soi-disant sous le signe de l'amour, du respect (sic !) et de l'élévation de soi vers la perfection. Une spirale infernale qui, d'année en année, l'isolera du monde et l'enfermera dans la négation de soi.

Le contexte est bien expliqué ; le ressenti des émotions est particulièrement bien évoqué. En tant que femme, on a envie de la secouer, de lui dire, "mais sauve-toi vite"... mais, malheureusement, on comprend mieux l'impossibilité d'agir, l'impossibilité de s'exprimer et de dire "non" tant elle est conditionnée par son mari, par sa famille, par son voisinage, par les autres femmes dans sa condition... Et puis, à la souffrance morale qu'elle subit du fait de la perversion narcissique de son mari, à l'humiliation continuelle qu'il lui inflige s'ajoute la violence physique : les coups qui pleuvent dès qu'elle n'obtempère pas assez vite, dès qu'elle fait mine non pas de se rebiffer mais juste d'hésiter à faire ce qu'on lui impose. Et donc, pour ne pas recevoir de coups, elle se soumet encore et toujours.

Elle devra au hasard de s'échapper. Mais, à quel prix !
Les deux derniers chapitres évoquent comment Zeina tente de retrouver sa condition d'être humain vivant et pensant... Et, le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'est pas une sinécure pour elle ! On verra que rien n'est simple pour la femme (avec enfant ici) pour parvenir à se loger, à se nourrir, à se vêtir et, confrontée à la misère et à la rue, combien la tentation est forte de revenir sous le giron "protecteur" de son mari, de sa famille pour ne pas avoir à franchir le pas vers des conduites délictueuses (délinquance, prostitution) qui certes lui permettraient d'avoir des ressources et de nourrir son enfant, mais qui ne sont pas conformes à ses valeurs.

Dans cette partie du livre, le lecteur se trouve là encore impuissant (et particulièrement révolté) de voir comment les associations de défense des femmes et les services sociaux ne sont pas capables de l'aider à se reconstruire et de la guider vers un nouveau devenir... La faute à pas de chance ? La faute de ne pas avoir trouvé les bons interlocuteurs au bon moment ? La faute au fait qu'elle soit maghrébine ?
Il faut espérer que depuis 2010 (année de publication du livre) les choses se sont améliorées dans la prise en charge de ces femmes particulièrement courageuses qui, au péril de leur vie, font le choix de s'opposer à leur culture, à leur famille pour vivre comme elles l'entendent.

Précision : il ne s'agit pas pour moi de juger telle ou telle religion. J'ai été amenée dans ma vie à côtoyer ces femmes toutes de noir vêtues. Elles donnent vraiment l'impression d'être des "fantômes", sentiment ressenti par Zeina. Chaque fois, je me suis interrogée : choix volontaire ou choix subi par contrainte ? Je respecte les choix de ces femmes si tant est qu'il s'agit véritablement d'un choix (on verra tout au long du livre que le bourrage de crâne est continuel). En tant que femme, en effet, j'ai bien du mal à accepter l'idée de vivre comme cela par choix conscient par respect pour sa religion. Sauf, qu'on le verra dans ce livre, le Coran n'a jamais dit que les femmes devaient être des fantômes enfermées dans des bouts de tissus pour gagner leur Paradis.

Un livre glaçant et bouleversant donc, mais aussi un livre intéressant et enrichissant (on s'enrichit toujours de connaître et de comprendre l'Autre dans sa différence) pour qui veut prendre le temps de comprendre ce qui est, du point de vue des hommes et des femmes de religion musulmane.

Commenter  J’apprécie          20
Zeina a grandi en France, dans une famille musulmane. Elle ne voulait pas porter le voile ... mais sous la pression des siens, son mari, sa famille, la communauté, elle a entamé sa "purification" pour être une bonne musulmane, racheter, par-là toutes ses fautes et gagner des points pour un jour, malgré tout, arriver à gagner son paradis!
Sous le niqab, il n'y a, au fil des années, plus rien! Plus de femme, de mère, même pas d'épouse (vocable au nom de quoi elle a tout accepté ... puisque son mari, lui, savait ce qui était juste et bon, ce qu'il fallait pour plaire à Allah!)
Zeina, finalement, a ôté le niqab, le jilab, le voile... Un voie de non-retour transgressée, une voie de liberté que n'acceptent pas son mari, sa famille, les "soeurs" qui l'avaient endoctrinée au détriment de tout respect, de toute compréhension intelligente de l'Islam, au mépris de tout droit citoyen, de tout être humain!
En un cours récit (157 pages), témoignage d'une vie qui se perd longtemps avant de tenter de se retrouver, Zeina (aidée dans l'écriture par Djénane Kareh Tager), nous dévoile (le mot est si juste!) une vie de souffrance, de négation de la personne; une vie marquée par l'obscurantisme de ceux qui veillent à ce que d'autres ne puissent savoir et comprendre le sens des livres sacrés; une vie de violences au nom d'un dieu, une vie d'harcèlement physique et psychologique; une vie qui n'en est plus une!
Situé à une époque où un Islam radical (aussi peu crédible que l'Inquisition, triste apanage du passé de notre Christianisme, alors plus que déviant!) prend de plus en plus le pas sur un Islam traditionnel (celui qu'actuellement, nous appelons de tous nos voeux "l'Islam modéré"), ce récit nous conte l'utilisation d'une pseudo-connaissance du sens des écritures par des fanatiques assoiffés de pouvoir. Il nous dit aussi la suprématie illégitime de l'Homme sur la Femme, de l'opinion des autres sur la vie des personnes, de la violence intraconjugale au nom d'un mauvais serment d'allégeance de l'épouse à l'époux! Il nous dit le quotidien de milliers de femmes (musulmane ou non) qui se taisent parce qu'elles ne savent pas qu'elles ont une parole à dire, une attitude à prendre, une position qui pourra être soutenue…
Il nous dit aussi l'inefficacité d'une politique d'assimilation des étrangers qui provoque une ghettoïsation plutôt qu'une intégration. Il nous dit enfin, au-delà du silence qui se fait complice du mal, qu'une attention à l'autre, une prise de risque, une solidarité peuvent surgir et renverser le cours du temps, celui de la vie, celui de la Foi.

Bref, en quelques pages, ce livre nous invite à dépasser le problème du voile, du jilab ou du niqab pour voir le problème des femmes qui s'enferment dans le silence de survie ; dans l'acceptation qui n'est que moyen de parade aux coups ; dans la négation d'elles-mêmes par manque de personnes à qui s'ouvrir, à qui faire confiance ; dans l'inimaginable chemin ardu d'une liberté à construire!

Un petit livre en nombre de pages, un grand témoignage en faveur de plus de compréhension, d'ouverture et d'humanité!
Commenter  J’apprécie          62
Une jeune fille née en France, donc française, issue et baignant dans une famille musulmane traditionaliste. (Je n'ai d'ailleurs pas souvenir de quel pays maghrébin cette famille descend, je ne crois pas que cela soit cité). Avant même de se marier, Zeina allait à l'école de la République et déjà était formatée pour ne pas se mêler aux ''petits français'', de ne pas aller fêter des anniversaires, de ne pas aller dormir chez une camarade et bien entendu idem pour le sens inverse et ces règles mêmes pour les petites filles musulmanes avec qui Zeina formait un groupe ''entre nous''.
Tout a basculé après le mariage.
Le Coran est interprété de mille façons. Selon ce qui arrange la famille, les amis et les maris.
La femme n'est rien, même pas un meuble ! A quoi sert-elle ? Ce livre m'a mis vraiment en boule, tuons toutes les femmes de la terre et la tentation n'existera plus car il est bien connu que les femmes sont l'origine du mal sur terre !!!

Lu en mai 2019 / J'ai Lu - Prix : 4,80 €.
Commenter  J’apprécie          145
Un témoignage glaçant. Une jeune fille musulmane issue d'une famille traditionnelle, Zeina se retrouve prise au piège après son mariage. Son mari devient violent, lui impose progressivement le port du foulard, du jilbab, puis du niqab. L'abandon de son travail, de tout lien social. Et cela sans que Zeina puisse obtenir de l'aide d'aucune sorte : La communauté musulmane, et sa famille en premier, considère en effet qu'il s'agit pour elle d'un parcours vers la pureté, la perfection, elle devient le "symbole de l'islam".
Puisse toutes les jeunes filles, musulmanes ou non, lire un jour ce livre.
Commenter  J’apprécie          102

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
J'ai dénoué le carré de mousseline qui cachait mes yeux, j'ai soulevé le voile de mon niqab. C'est dans leurs regards que j'ai vu ce visage violacé par les coups qui était le mien. Dans le tressaillement que l'une d'elles a tenté trop tard d'étouffer. Je leur ai raconté mon histoire , je leur ai demandé de l'aide.
Commenter  J’apprécie          80
Il me restait à poser le dernier accessoire : le carré de mousseline muni de deux rubans à nouer à l'arrière de la tête. Je l'ai plaqué sur mon front, les rubans filaient entre mes doigts gantés. Je m'y suis reprise à plusieurs fois, je m'énervais, je ne parvenais pas à serrer le noeud, je ne voyais plus rien dans la pénombre de la chambre, le carré est tombé par terre, je me suis accroupie, j'ai sangloté. J'étais aveuglée par mes larmes. Au bout de quelques minutes, j'ai senti des mains qui frôlaient ma nuque. Mon mari venait de nouer le carré. Je me suis levée, je l'ai machinalement remercié.
Commenter  J’apprécie          30
Dans l'ascenseur, j'ai tourné le dos au miroir. l'ombre noire qui s'y reflétait me faisait peur, c'était une inconnue menaçante, une inconnue sans identité, ce n'était pas moi.
Commenter  J’apprécie          110
«  Ton paradis est sous les pieds de ton époux . »
Commenter  J’apprécie          157
Page 49 :
Lui savait comment me sauver, il affirmait qu'il me suffisait de me soumettre à lui :
- Ton Paradis est sous les pieds de ton époux.
Commenter  J’apprécie          40

Dans la catégorie : FemmesVoir plus
>Sciences sociales : généralités>Groupes sociaux>Femmes (204)
autres livres classés : Femmes victimes de violenceVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Lecteurs (112) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1835 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}