VARIATION 9
À GLENN GOULD 1981
Extrait 2
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Gustav Leonhardt
Grand paon au clavecin.
Fait la roue.
Toutes plumes superbes déployées.
Aristocratie du toucher scintille.
Orfèvrerie sonore. Offrande d’orpailleur.
Monde passé à l’or le plus fin.
Horlogerie musicale savante brillante
Règle l’univers. Miniaturiste des sons.
Chaque ornement flamboie. Impeccable.
Révérence devant les conventions d’époque.
Transmission d’un savoir séculaire.
D’une vision de l’univers rêvé
Ordre. Orgueil. Élitisme du grand Prêtre
Perruqué poudré dans le film de Straub-Huillet.
Virtuosité. Perfection. Dévotion.
Ce songe ne désaltère pas la soif de l’oreille.
« La musique savante
Manque à notre désir. »
Peux plus écouter les Variations Goldberg…
Peux plus écouter les Variations Goldberg
Sans entendre entre chaque variation un cri effrayant.
C’est ça pour moi la vie maintenant : Choc.
Choc du rêve selon Bach et du cri.
Ce qu’on appelle condition humaine c’est ça :
Chair prise au piège : choc de musique
Contre cri et de cri contre musique.
Vie : Variations Goldberg avec cri.
VARIATION 9
À GLENN GOULD 1981
Extrait 3
Gustav Leonhardt : interpréter
C’est répondre.
Glenn
Gould
Changer d’interprétation :
Changer – de vision.
Glenn Gould : interpréter
C’est questionner.
Songe de Gould apaise soif de l’oreille.
Comète Gould : Commotion.
Mais pas commotion
Qui donne
La mort.
Commotion
Qui donne
La vie.
1955 : Glenn Gould grave Goldberg
À 23 ans. Gaya scienza.
Mais déjà quitte la scène à 32 ans.
« Tu as bien fait de partir » Glenn Gould.
1981 : Glenn Gould grave Goldberg.
« Retour amont. » Mort à 50 ans. Gaya scienza.
VARIATION 9
À GLENN GOULD 1981
Extrait 1
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Variation 9. Canon
Sur la tierce. Écoute :
Toute interprétation est un songe.
Voici deux coquillages sonores vivants.
Pose ton oreille contre chacun d’eux.
Font entendre les mêmes notes
Mais racontent à l’ouïe
Deux histoires de musique.
Deux songes d e sons.
Y ruissellent…
Y ruissellent comme dans le bleu regard du poète au
Visage si doux des caresses d’eau de source ou de mer :
Eau baptismale qui enlève une à une les peaux mortes
Sanglantes de la langue pour donner naissance à la parole.
Avec Arthur H, Rim Battal, Seyhmus Dagtekin, Maud Joiret, Sophie Loizeau, Guillaume Marie, Emmanuel Moses, Anne Mulpas, Suzanne Rault-Balet, Milène Tournier, Pierre Vinclair & les musiciens Mathias Bourre (piano) et Gaël Ascal (contrebasse)
Soirée présentée par Jean-Yves Reuzeau & Alexandre Bord
Cette anthologie reflète la vitalité impressionnante de la poésie francophone contemporaine. Quatre générations partagent des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 17 ans, les plus âgés sont nonagénaires. Ils sont ainsi 94 à croiser leurs poèmes sur la thématique du désir, un mot aussi simple que subversif.
ADONIS – ARTHURH – Olivier Barbarant – Linda MARIA BAROS Joël BASTARD – Rim BATTAL – Claude BEAUSOLEIL – Tahar BEN JELLOUN – Zoé BESMOND DESENNEVILLE – Zéno BIANU – Carole BIJOU – Alexandre BONNET-TERRILE – Alain BORER – Katia BOUCHOUEVA – Julien BOUTREUX – Nicole BROSSARD – Tom BURON – Tristan Cabral – CALI – Rémi Checchetto – William CLIFF – François de CORNIÈRE – Cécile COULON – Charlélie COUTURE – Laetitia CUVELIER – Seyhmus DAGTEKIN – Jacques DARRAS – Michel DEGUY – Chloé DELAUME – René Depestre – Thomas DESLOGIS – Ariane DREYFUS – Renaud EGO – Michèle FINCK – Brigitte FONTAINE – Albane GELLÉ – Guy GOFFETTE – Cécile GUIVARCH – Cécile A. HOLDBAN – Philippe JAFFEUX – Maud JOIRET – Charles JULIET – Vénus KHOURY-GHATA – Anise KOLTZ – Petr KrÁL – Abdellatif LAÂBI – Hélène LANSCOTTE – Jean LEBOËL – Yvon LE MEN – Perrine LEQUERREC – Jérôme LEROY – Hervé LETELLIER – Sophie LOIZEAU – Lisette LOMBé – Mathias MALZIEU – Guillaume MARIE – Sophie MARTIN – Jean-Yves MASSON – Edouard J.MAUNICK –
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