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EAN : 9782370710031
326 pages
Le Temps des Cerises (13/06/2014)
4.33/5   6 notes
Résumé :
Le poète

Il a beau plonger sa main dans les ténèbres,
sa main ne noircit jamais. Sa main
est imperméable à la nuit. Quand il s’en ira
( car tous s’en vont un jour), j’imagine qu’il restera
un très doux sourire en ce bas monde,
un sourire qui n’arrêtera pas de dire « oui » et
encore « oui »
à tous les espoirs séculaires et démentis.

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
EN GUISE D'ÉPILOGUE

Souvenez-vous de moi - a-t-il dit.
J'ai marché des milliers de kilomètres
sans eau, sans pain, sur des cailloux et des épines,
pour vous apporter du pain et de l'eau et des roses.
La beauté,
jamais je ne l'ai trahie.
Tout mon bien, je l'ai partagé équitablement.
Pour moi je n'ai rien gardé. Très pauvre.
Avec un petit lys des champs
j'ai éclairé nos nuits les plus sauvages.
Souvenez-vous de moi.
Et pardonnez-moi cette dernière tristesse : j'aurais voulu
encore une fois, avec la fine faucille de la lune,
moissonner un épi mûr.
Me tenir sur le seuil, à regarder et mâchonner
le blé grain par grain
avec mes dents de devant
en admirant et en bénissant
ce monde que je laisse,
en admirant aussi Celui qui gravit la colline
dans le couchant tout doré.
Voyez : sur sa manche gauche
il a un rapiéçage carré de pourpre.
Ça ne se voit pas très bien.
Et c'est ça que je voulais surtout vous montrer.
Et c'est peut-être surtout pour ça
qu'il faudrait que vous vous souveniez de moi.

Karlovassi, Samos, 30.VII.87

(extrait de "Les négatifs du silence", 1987) - p.143
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TROU DE MÉMOIRE

La maison à l'escalier de bois et aux orangers face à la grande montagne bleue. Dans les pièces, la campagne circule doucement. Sur les deux miroirs se reflète le gazouillis des oiseaux. Au milieu de la chambre ne restent que deux pantoufles abandonnées de vieillard.
Ainsi,
dès que le soir tombe, les morts rentrent à la maison prendre quelque chose à eux qu'ils avaient oubliée, un mouchoir, un gilet, une chemise, deux chaussettes, et, sans doute par un trou de mémoire ou par distraction, ils emportent aussi quelque chose de nous. Le lendemain, le facteur passe
devant notre porte sans s'arrêter.

Karlovassi, 30. VI. 87
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INTRANSMISSIBLE

Il ne savait qui ni pourquoi il voulait récompenser
en recherchant
en lui et autour de lui quelque chose de beau. Oui,
récompenser quelqu'un
qui lui avait fait du bien. Et il ne se rappelait même
pas qui, quand, où et quel bien. Et pourtant il gardait la
sensation très nette
d'un bienfait silencieux et profond qui lui avait été
prodigué. Et voici
qu'il aperçut l'ombre bleue d'une mouette sur les galets blancs
et il tendit le bras pour la montrer. Mais
il ne se trouvait personne autour de lui pour la voir.

Athènes, 16.I.88

(extrait de "Tard, bien tard dans la nuit") - p. 243
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Il a beau plonger sa main dans les ténèbres,
Sa main ne noircit jamais. Sa main
Est imperméable à la nuit. Quand il s'en ira (car tous s'en vont un jour), j'imagine qu'il restera
Un très doux sourire en ce bas monde,
Un sourire qui n'arrêtera pas de dure "oui" et encore "oui"
À tous les espoirs séculaires et démentis.

Le Poète
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Videos de Yannis Ritsos (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yannis Ritsos
Avec Marc Alexandre Oho Bambe, Nassuf Djailani, Olivier Adam, Bruno Doucey, Laura Lutard, Katerina Apostolopoulou, Sofía Karámpali Farhat & Murielle Szac Accompagnés de Caroline Benz au piano
Prononcez le mot Frontières et vous aurez aussitôt deux types de représentations à l'esprit. La première renvoie à l'image des postes de douane, des bornes, des murs, des barbelés, des lignes de séparation entre États que l'on traverse parfois au risque de sa vie. L'autre nous entraîne dans la géographie symbolique de l'existence humaine : frontières entre les vivants et les morts, entre réel et imaginaire, entre soi et l'autre, sans oublier ces seuils que l'on franchit jusqu'à son dernier souffle. La poésie n'est pas étrangère à tout cela. Qu'elle naisse des conflits frontaliers, en Ukraine ou ailleurs, ou explore les confins de l'âme humaine, elle sait tenir ensemble ce qui divise. Géopolitique et géopoétique se mêlent dans cette anthologie où cent douze poètes, hommes et femmes en équilibre sur la ligne de partage des nombres, franchissent les frontières leurs papiers à la main.
112 poètes parmi lesquels :
Chawki Abdelamir, Olivier Adam, Maram al-Masri, Katerina Apostolopoulou, Margaret Atwood, Nawel Ben Kraïem, Tanella Boni, Katia Bouchoueva, Giorgio Caproni, Marianne Catzaras, Roja Chamankar, Mah Chong-gi, Laetitia Cuvelier, Louis-Philippe Dalembert, Najwan Darwish, Flora Aurima Devatine, Estelle Dumortier, Mireille Fargier-Caruso, Sabine Huynh, Imasango, Charles Juliet, Sofía Karámpali Farhat, Aurélia Lassaque, Bernard Lavilliers, Perrine le Querrec, Laura Lutard, Yvon le Men, Jidi Majia, Anna Malihon, Hala Mohammad, James Noël, Marc Alexandre Oho Bambe, Marie Pavlenko, Paola Pigani, Florentine Rey, Yannis Ritsos, Sapho, Jean-Pierre Siméon, Pierre Soletti, Fabienne Swiatly, Murielle Szac, Laura Tirandaz, André Velter, Anne Waldman, Eom Won-tae, Lubov Yakymtchouk, Ella Yevtouchenko…
« Suis-je vraiment immortelle, le soleil s'en soucie-t-il, lorsque tu partiras me rendras-tu les mots ? Ne te dérobe pas, ne me fais pas croire que tu ne partiras pas : dans l'histoire tu pars, et l'histoire est sans pitié. »
Circé – Poèmes d'argile , par Margaret Atwood
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