Tracts de Crise (N°54) - Un Festival d'incertitudes d'
Edgar Morin, est une petite prose plus longue, un texte concentrant à son essence la certitude de ces incertitudes, celles qui gangrènent la moralité, celles qui échappent à l'humanité, celles qui campent l'être humain à sa juste valeur, la vérité est subjective, la vérité vacille, les intérêts sont presque une identité propre à justifier l'injustifiable.
Edgar Morin est un homme des années folles, naissant en 1921, il connut la deuxième guerre mondiale, c'est un philosophe, sociologue et un médiologue, son expérience est la sagesse de ces mots et sa justesse de regarder pour ensuite constater, c'est surtout un penseur de la complexité.
Sa maxime « Attends-toi à l'inattendu. » prend toute son ampleur dans cette période de pandémie et de confinement, ce diptyque est indissociable, l'un regarde l'autre, l'une est naturelle et l'autre un choix de peur et d'incompétence, ce virus attise nos incertitudes face aux désordres qu'il fait place dans toutes les sphères sociétales et mondiales.
Edgar Morin introduit son essai par la prophétie de
Bill Gates de 2012, lors d'une conférence, prévoyant cette pandémie virale, incitant à la prévoir pour la combattre.
Mais hélas 2020, le COVID19 plonge le monde dans un désarroi sans précédent hors conflit de guerre, aucun pays n'était préparé, pour notre Philosophe, c'est les conséquences de notre conformiste intellectuel et nos habitude qui détestent être dérangés. La France c'est libéralisé, le profit dématérialisant les lits d'hôpitaux, ce tout laissa la place à ce virus pour qu'il puisse tuer, nous avions tombé les armes pour gagner quelques profits…
Ce tract de crise est un texte complet sur cette pandémie et ses conséquences,
Edgar Morin pose sa réflexion dans une structuration de pensées bien ordonnées, condensées dans plusieurs chapitres, cette complexité devenu dans cette prose une forme de logique en plusieurs strates qu'il faut identifier et analyser, cette structure de pensée éclaire la situation sans la juger, c'est juste une description et une analyse de constat en désirant se poser les questions du futur et de la ligne de conduite à suivre, ce texte nous ramène à cette femme
Hannah Arendt et son livre
Condition de l'homme moderne, sur le statut de l'homme et la dimension de « l'homme moderne ».
LE DÉFI DE LA COMPLEXITÉ, son premier chapitre aborde l'inconnu du virus, et des incertitudes nouvelles, de la confusion des connaissances, de cette effervescence incontrôlée laissant place à une domination de « la pensée disjonctive et réductrice » dans la politique et l'économie, régnant sur notre société!
GRANDEUR ET FAIBLESSE DE LA SCIENCE, ce deuxième chapitre montre la complexité de la science et de ces controverses, toujours en proie à des incertitudes, cette ambivalence est l'apanage de la science moderne.
INCERTITUDES ET DYNAMIQUES DE CRISE, ce troisième chapitre est cette crise qu'il aborde dans son livre Sur la crise édité en poche en 2020, cet essai au sous-titre « L'avenir passe par la résistance », nous découvrons l'ambiguïté de l'être humain, ceux de la haine et du vice et les autres de l'espoir de l'avenir, c'est la dérive et solidarité qui s'opposent et tous ce qu'elles se confrontent
UN MONDE INCERTAIN ET TRAGIQUE, ce quatrième chapitre est plus philosophique sur cette notion de mort, celle de la combattre en la retardant
mais celle-ci est naturelle à la vie, ce virus nous tue…
DE LA PANDÉMIE À LA MÉGACRISE GÉNÉRALISÉE, ce cinquième chapitre dévoile la dérive de notre société dans sa structure, chaque pays allant dans son sens, chacun désolidarisé de l'autre, se volant des masques, un virus bouleversant notre monde, le politique, l'économie. Nous devons nous interroger, nous poser les questions, sur notre avenir et des changements à faire face à cette société de consommation et d'éphémères…
Edgar Morin conclut par cette phrase magnifique :
« En somme, le confinement physique devrait favoriser le déconfinement des esprits.
L'EXPÉRIENCE DU CONFINEMENT cet avant dernier chapitre donne le sens du confinement à travers nos conditions de le vivre et en donne ses limites psychologique, pour une liberté retrouvée et toujours à réfléchir sur les comportements à apporter et l'espoir d'une révolution amorcée.
VERS UN HUMANISME RÉGÉNÉRÉ ?, ce dernier chapitre est surtout une interrogation longue, une réflexion de chacun à chacun, une méditation de soi, il y aura comme souvent une lutte entre deux modes de vies, celle actuelle avec ses démons ou une autre plus humaine, c'est une lutte entre les forces du pire et du meilleur selon
Edgar Morin, ou cette lutte antique entre Éros et Thanatos, j'aimerai pour ma part comme
Edgar Morin choisir Éros…
Edgar Morin ne donne pas de leçon, il interroge la conscience de chacun, il pose les incertitudes de cette pandémie et du paysage de notre société face à cet événement naturelle de la vie, un virus tuant les femmes et les hommes, les enfants, un virus inconnu, venant de nulle part stoppant l'économie libérale, privant la liberté de certains, creusant la misère sociale, et surtout ouvre les yeux sur la société mondiale et ses carences,
Edgar Morin par sa conclusion intime par sa naissance, celle du miracle, de l'amour de sa mère, donnant vie au péril de sa vie, un Gynéco téméraire insufflant le souffle de la vie à cet enfant fragile, et son parcours de vie, de la résistance, la maladie, et surtout l'amour d'une vie, sa femme Sabah, toute cette vie respire le respect d'une réflexion sans machiavélisme, une vie de tolérance et d'amour.