Ecrire une nouvelle est, même pour les auteurs les plus aguerris, un exercice difficile qui ne tolère ni approximation ni qualité moyenne. Une virgule mal placée menace d'effondrement toute la construction, tout comme un mot en trop ou en moins, ce qui explique peut-être que si peu se frottent à ce format littéraire, la logorrhée étant plus répandue que la concision. L'équilibre doit être parfait entre l'introduction de l'intrigue, son développement, et la chute, particulièrement importante, qui se doit d'être foudroyante. Avec
un crime parfait,
Jeffrey Archer atteint l'excellence.
Sans rien révéler de sa mécanique de précision, l'auteur réussit le tour de force de rassembler dans un nombre de pages ultra-limité, un crime et ses conséquences, tout en dressant en peu de mots mais d'une grande justesse, le portrait acéré et fin des principaux acteurs et de leur milieu professionnel et familial, chaque scène retenue étant traitée avec méticulosité malgré la contrainte de la brièveté. Menée à un train d'enfer dans un style irréprochable pour aboutir à un épilogue subtil, sidérant et drôle, j'ai tout spécialement apprécié l'humour noir et l'immoralité de cette savoureuse histoire.
Alors, existe-t-il le crime parfait ? Si tel est le cas, aucune statistique ne peut le chiffrer...