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Véronique Patte (Traducteur)
EAN : 9782882504616
130 pages
Noir sur blanc (09/03/2017)
2.72/5   9 notes
Résumé :
Aleksander Rański confie à sa mère : « Je me sens un peu maladroit dans la vie. Cela ne date pas d’hier. » Il est notaire à Varsovie. Nous sommes au début des années 1990 et le capitalisme déferle sur le pays avec la violence d’une rupture de digue. Polonais par son père, Rański est également russe par sa mère, laquelle était la fille d’un général de l’Armée blanche. C’est cette part de lui-même – qu’il ne cesse d’interroger – qui provoquera le déraillemen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Aleksander Ranski est un notaire à la double nationalité. Il travaille avec Sebek avec les relations sont assez tendues…
Je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire de ce Ranski. Les 130 pages m'ont paru interminables… Ranski est un homme assez étrange, il semble dénoué de sentiments même s'il cherche à trouver du plaisir aussi bien personnel que professionnel. Ses réponses, à ses amies ou autre, me sont restées obscures. C'est un roman tranquille, sans trop d'actions : au début, il est en croisière sur la Volga puis il rencontre tour à tour, sa mère, Sebek et quelques amies. Ranski parait perdu entre sa nationalité polonaise et celle russe. Peut-être L'homme de l'ombre est-il un roman introspectif ? Quand l'introspection d'un homme est le principal ressort du livre, je n'accroche pas…
Merci à Masse Critique et aux éditions Noir sur Blanc pour cette lecture, je ne resterai pas sur cette déception, ils ont tellement de beaux livres par ailleurs.
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Quelle excitation de se lancer dans la découverte d'un auteur qui nous est complètement inconnu, et d'explorer à cette occasion ne serait-ce qu'un infime fragment d'une littérature qui nous l'est presque autant !

L'activité organisée par Sandrine autour d'éditeurs inhabituels, et qui met à l'honneur en ce mois d'avril la maison Noir sur blanc -qui fête par ailleurs, heureuse coïncidence, ses trente ans-, m'a ainsi permis une brève incursion dans la littérature polonaise contemporaine. Et si l'une des attentes de la découverte réside dans le plaisir que procure le fait d'être surpris, dérouté, la lecture d'Un homme dans l'ombre l'a assurément comblée...

L'homme dans l'ombre, c'est Aleksander Ránski, polonais d'origine russe par sa mère, et notaire à Varsovie en ce début mouvementé des années 90. Nous faisons sa connaissance à l'occasion d'une croisière sur la Volga, au cours de laquelle il rencontre un obscur ingénieur au physique étonnamment affûté, qui reste cloîtré dans sa cabine à écluser de la vodka, tout en parvenant à conserver un degré de lucidité déconcertant.
Un bond brutal nous projette trois mois plus tard dans une villa bling-bling de la banlieue de Varsovie, autour d'une table réunissant Ránski, deux mafieux russes de sa connaissance et deux individus silencieux, dont on ne connaîtra pas l'identité. S'engage entre le notaire et les représentants de la pègre une conversation que le manque d'éléments quant à son contexte et son but rend mystérieuse, voire surréaliste.
Cette conversation est elle-même brusquement interrompue lorsque l'on retrouve Ránski dans le salon de sa presque centenaire de tante, qui entreprend d'évoquer le truculent et parfois périlleux destin de ses ascendants paternels, qui étaient accessoirement, selon la vieille dame, tous des imbéciles.

Le récit passe ainsi sans transition d'un épisode à l'autre, et même si certains fils conducteurs nous permettent peu à peu de mieux appréhender certains éléments de l'intrigue, cette dernière n'en conserve pas moins sa dimension énigmatique, tant l'auteur aime à manier l'ellipse et le sous-entendu. le lecteur, se raccrochant aux indices parcimonieusement disséminés, révélés par certains épisodes, a de l'ensemble une vision toujours un peu confuse, car tronquée.

Mais ce n'est pas dans son scénario que se trouve l'intérêt d'Un homme dans l'ombre. La personnalité de Ránski est au centre du récit, ou plutôt son absence, en quelque sorte, de personnalité. le héros lui-même a le sentiment que sa vie s'écoule à vide. Ayant passé trente ans, il est persuadé qu'il est "trop tard pour tout", et ressent un ennui et une solitude qui le plongent dans une vaine mélancolie. Malgré son intelligence, son élégance, son physique avantageux, cet homme sans passion, de nature modérée, voire froide, est comme impalpable, en quête d'une posture qui lui permettrait de se sentir ancré au monde. Accepter l'offre du mafieux Pasławski, qui avait besoin d'un polonais maîtrisant la langue et la culture russe pour gérer ses affaires à Varsovie, constitue une tentative pour accéder au plaisir qu'il dit rechercher, sans sembler en cerner la nature précise. Il s'adonne ainsi avec le malfrat à un jeu de dupes qu'il a savamment orchestré -mais dont on peine à comprendre tous les rouages-, dans le but de réduire à néant la supériorité triomphante de Pasławski, et de s'élever au-dessus du mépris qu'il voue à cet homme et à ses semblables, accédant enfin, lui l'éternel figurant, à l'un des premiers rôles...

En arrière-plan, se dessinent les mutations de la Pologne de cette fin de XXe siècle, qu glisse d'une emprise soviétique pourvoyeuse d'austérité grisâtre au scintillement trompeur d'un capitalisme qui a rapidement dévoilé les pires aspects de son visage... et Ránski, par son désoeuvrement, son cynisme, semble cristalliser les incertitudes et le mal-être que génère cette transition dont son pays n'a pas su garder la maîtrise.

En accord avec la lucidité désabusée de son personnage, le ton d'Un homme dans l'ombre, très réussi, parvient à mêler cafard et drôlerie, dérision et tragédie. Les dialogues, notamment, sont particulièrement savoureux, accentuant avec une certaine théâtralité les caractéristiques des protagonistes.

Ce fut pour résumer une lecture qui, si elle n'est pas toujours d'un abord facile, procure d'excellents moments, en grande partie grâce à la finesse d'écriture d'Eustachy Rylski.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Je remercie infiniment l'opération Masse Critique et les éditions Noir et Blanc pour m'avoir fait découvrir « Un homme dans l'ombre » d'Eustachy Rylski. Les éditions Noir et Blanc ont accompagné leur envoi d'une très gentille lettre ainsi que d' un marque page, je les en remercie.

Le livre, traduit du polonais, se situe au début des années 1990 à Varsovie. Aleksander Ranski est polonais pas son père mais également russe par sa mère, laquelle était la fille d'un général de l'Armée blanche. Un jour un mafieux russe se présente à son étude car il a besoin d'un notaire connaissant sa langue. Ranski va se laisser entraîner…
Son histoire familiale est compliquée, son mal-être est réel :
« En regardant le lambris patiné par la fumée de cigarettes derrière les larges épaules du juge, il raconta qu'au fur et à mesure qu'affluaient les missions, Paslawski - au début pour plaisanter, sans conviction, pour s'amuser- se mit à le déstabiliser, en mêlant les reproches aux louanges, la cordialité à l'hostilité, la jovialité à la muflerie, et que, inexorablement, tout se mit à glisser sur une pente dangereuse, jusqu'à plonger dans le remous du chantage le plus vulgaire. Que, de plus en plus docile, il s'était enfoncé dans les ennuis sans trouver dans sa soumission aucune purification, aucune expiation, aucun sens. Que – il n'y avait pas là le moindre doute- le concours de circonstances, le destin aveugle, le hasard le poussèrent à déployer des trésors d'imagination pour mystifier la réalité et précipiter Paslawski dans le tunnel de la paranoïa .
…. Et plus son récit était en accord avec ses propres sentiments, moins il était véridique. »
Ranski se laissera entrainer jusqu'au drame. L'âme russe est toujours présente.
Je ne connais pas vraiment la littérature polonaise mais j'ai eu le sentiment tout au long du livre d'être en présence d'un livre russe, les deux Histoires s'entremêlant.
Un homme dans l'ombre est un petit livre, 130 pages dans lequel j'ai finalement eu un peu de difficultés à rentrer, les parties historiques concernant son histoire familiale me touchant plus que ses relations avec les mafieux. Sa personnalité est d'ailleurs difficile à cerner ce qui est en fait l'enjeu du livre.
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Tout d'abord je remercie pour cet envoi Babelio et la maison d'édition Noir sur Blanc qui m'a en plus envoyé deux beaux marque-pages avec le roman.

Dans ce livre, on découvre Alexander Ranski, un notaire à la nationalité russe et polonaise, qui va se retrouver pris dans les affaires d'un businessman russe, Sebek. C'est un homme qui a l'habitude de se faire obéir et qui n'aime pas ceux qui lui sont dissidents. Sans vraiment tomber dans le cliché, on peut dire que les affaires de Sebek sont assez louches.

Le roman se situe dans les années 1990 à Varsovie, des années importantes pour cette partie du globe où les bouleversements sociaux et économiques sont devenus la norme. C'est pour le contexte et pour l'intrigue séduisante que j'avais envie de lire ce roman, mais malheureusement ma lecture n'a pas été telle que je l'espérais. J'ai mis beaucoup de temps à rentrer dans le roman et je n'ai jamais été vraiment captivée au cours de ma lecture. le livre est assez court, il fait 120 pages, du coup c'est vraiment dommage que l'auteur ne m'ait pas directement emmené dans son univers.

Les personnages de ce roman ne sont pas particulièrement attachants, je suis restée en retrait, telle une spectatrice face aux actions des personnages. J'ai aussi eu beaucoup de mal avec les noms des personnages, comme c'étaient des noms russes et polonais, j'avais beaucoup de mal à tous les différencier et retenir qui était qui. Alexander le personnage principal est assez difficile à cerner et c'est sûrement ce qui fait la force de son personnage, il est réellement la clé de l'intrigue de ce roman.

L'histoire m'inspirait au début, mais après un raté au démarrage, j'ai eu extrêmement de mal à rentrer dans l'intrigue que nous dévoilait l'auteur. Son histoire est pourtant écrite d'une très belle plume, mais je pense que ce n'était pas pour moi cette histoire, ou je ne l'ai peut-être pas lu au bon moment. Je suis sûre que le livre peut trouver son public.
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Roman traduit du polonais. Ranski, le personnage principal est un notaire qui, au lendemain du passage de la Pologne à la démocratie, donne une teinture de légalité aux entreprises d'un maffieux à la tête d'une compagnie de transports. L'homme lui permet de vivre une vie de plaisirs, mais il le traite comme son chien. Ranski met en place un stratagème qui va perdre son infâme patron. L'intrigue est assez secondaire. Ce qui frappe le lecteur, c'est l'espèce de nihilisme absolu qui traverse cette oeuvre. Autant qu'on puisse juger par la traduction, le style est impressionnant et vaut la lecture pour lui seul. Il donne une impression d'invention intarissable sur un fond de mélancolie désabusée.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Sa vie s'écoulait à vide, à l'instar de cette croisière.
Elle était muselée par l'impuissance, sans exclure le plaisir pour autant. On peut dire qu'il ressentait le plaisir plus intensément que quiconque, mais, une fois le plaisir passé, il sombrait aussitôt, sans délai, dans le gouffre de l'impuissance et la morosité.
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Il était distingué, aimable, correct, mais il n'y avait pas plus de passion en lui que dans un pieu de palissade.
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L'impératrice Catherine n'était autre que le Frédrich Engels de l'année précédente après un lifting radical.
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