L'incipit du roman commence par « de temps en temps, Ukiko revoit son père mort. Il obéit toujours à ses appels et vient même parfois de son propre chef pour passer avec elle des moments intimes et mystérieux. » On semble plonger dans un récit fantastique, mais on revient bien vite à la réalité et à la vie d'Ukiko. Sa jeunesse auprès d'un père froid et colérique, puis sa vie de couple qui lui permet d'abandonner le domicile familial afin d'espérer vivre plus sereinement. Mais on découvre un mari alcoolique, Ukiko qui tient son rôle de femme au foyer seule avec l'image de son père qui l'accompagne et la hante.
J'avais démarré l'oeuvre de
Taeko Kôno avec son roman ‘
La Chasse à l'enfant' où je découvrais une thématique pathologique sur le sado masochisme, une obsession des jeunes enfants (Un roman très fort émotionnellement). On retrouve ici une thématique assez proche avec Ukiko, on découvre une folie froide, provenant peut-être d'un père cruel qui l'a traumatisée par ses colères. Puis un mari alcoolique qui la maltraite psychologiquement. Plusieurs déclencheurs qui vont faire plonger Ukiko dans une folie froide. Elle perçoit encore son père après sa mort, de temps en temps un sourire en coin. Un réconfort, ou une approbation pour appuyer sa folie et ses actes qui en découleront. Des répétitions des actes vont troubler le lecteur, peaufinant la folie, nous permettant d'entrer plus en avant dans le profond chaos intime d'Ukiko. Ukiko nous partage également ses pensées, pensées sombres, rempli d'une folie froide bien organisée, déclencheur de suspens psychologique qui touche notre affect.
Un roman de
Taeko Kôno qui me plonge encore une fois dans un suspens très sombre, des actes de folie morbides sous couvert d'une réalité ordinaire. On retrouve des images très forte, (surtout l'aversion avec les jeunes enfants) à éviter pour les âmes sensibles, mais aussi la vie de couple et ses problèmes. Une relation qui se délite peu à peu, poussant Ukiko à souhaiter un divorce, une maîtresse à son mari, à chercher une stratégie lui permettant de quitter cette existence sans amour.
Surtout, il est fortement recommandé d'éviter de lire le quatrième de couverture qui dénature la lecture en donnant indices et trame.